François Palau, l’exorciste fondateur

À une époque où l’on ne croit plus à Satan, où les exorcistes se font rares et les démoniaques envoyés auprès des psychiatres, un seul homme combattit cette absurdité en sauvant de nombreux malheureux des asiles psychiatriques. Cet homme, c’est François Palau, le fondateur de l’ordre des Frères du Carmel.

 

 

Biographie

François Palau né le 29 décembre 1811 à Aytona, Espagne. Septième enfant d’une famille modeste de neuf enfants, il reçoit le baptême le jour même de sa naissance.

Dès les études primaires, il se fait remarquer pour son esprit vif et brillant. Son instituteur appuie son entrée au séminaire qu’il intègre à l’été 1828 à l’âge de 17 ans. Là, il suit des études de théologie et de philosophie pendant trois ans. En 1832, il quitte le séminaire en refusant une bourse d’études et entre chez les Carmes déchaux à Barcelone où il commence son noviciat le 14 novembre 1832. Ainsi, il prend le nom de François de Jésus-Marie-Joseph. Il est ordonné diacre le 22 février 1834. En 1836, il est ordonné prêtre et s’exile pendant de nombreuses années en France puis aux Baléares où il vit en ermite dans la grotte d’Es Vedra. Là, il peut donner libre cours à sa vocation carmélitaine en menant une vie de solitude et de contemplation. De retour en Catalogne, il prêche des missions populaires et mène une activité journalistique et littéraire.

Écrivain, journaliste, prédicateur, ermite, il fonde les Carmélites missionnaires et les Carmélites missionnaires thérésiennes inspirées de sainte Thérèse et de saint Jean d’Avila.

François Palau s’est toujours distingué par son amour mystique de l’Église.

Au début de l’année 1872, alors qu’il se dévoue auprès des malades atteints de typhus, il est terrassé par une congestion pulmonaire le 20 mars 1872 à Tarragone. Il sera béatifié par Jean-Paul II le 24 avril 1988 et sa fête liturgique est le 7 novembre, mais localement, il est fêté le 20 mars.

 

Les exils

Le 25 juillet 1835, des émeutes violentes éclatent à Barcelone. Le couvent où réside François Palau est assailli par une foule révolutionnaire anticléricale. François, ainsi que d’autres frères, réussit à fuir. Malgré ce climat de persécution, François Palau est ordonné prêtre le 2 avril 1836 et, après une brève période de missionnaire apostolique dans les diocèses catalans, il s’exile en France en 1840 dans le diocèse de Perpignan puis à Montauban. Durant ces années en France, le père Palau mène une vie d’oraison, de solitude et de pénitence. Il fait la rencontre de Juana Gracias qui deviendra sa principale collaboratrice dans la fondation de ses instituts carmélites.

Puis, en 1851, il décide de retourner en Espagne où il s’installe dans le diocèse de Barcelone. Là, il fonde l’École de la Vertu, qui est une catéchèse pour adultes donnée chaque dimanche. Mais cette école sera accusée d’être impliquée dans des grèves ouvrières, elle sera supprimée par les autorités militaires en mars 1854. Le père Palau est alors condamné à l’exil sur l’île d’Ibiza où il demeurera en résidence obligatoire jusqu’en 1860. Durant ces années, il vit en ermite dans la grotte d’Es Vedra et en profite pour écrire et prier.

Libéré en juillet 1860 par la reine Isabelle II qui l’innocente, il va alors déborder d’activités : prédications dans les grandes villes telles que Barcelone, Madrid, Palma…, missions populaires en Catalogne et aux Baléares. Et au milieu de toutes ces activités, il prend toujours du temps pour se retirer de temps en temps dans la grotte d’El Vedra pour prier.

 

 

François Palau l’exorciste

Nous savons qu’il y a plus de trois cents ans de cela, tous les diocèses catholiques avaient de nombreux exorcistes, des combattants de première ligne. Ils repoussaient le démon, délivraient les possédés… Puis, il y eut la réaction à la folie de la « chasse aux sorcières », l’influence du rationalisme, de l’illuminisme, du matérialisme athée, et les exorcistes disparurent presque complètement. Les démoniaques furent confiés à la médecine et à la psychiatrie, que l’on sait impuissantes face à des maux d’origine démoniaque.

Le père François Palau avait conscience de cette carence, il voyait bon nombre de démoniaques enfermés dans une extrême souffrance dans les asiles psychiatriques, étiquetés fous, condamnés à être enfermés toute leur vie. Il essaya alors de trouver un remède. Et après sa libération par la reine Isabelle II, il se mit à recueillir toutes les personnes considérées comme folles dans une maison qu’on lui avait donnée. Là, il les exorcisait toutes, sans distinction, même si en réalité, il avait acquis une intuition spéciale, un charisme, pour comprendre la nature du mal qui rongeait ces personnes. Les possédés guérissaient et reprenaient une vie normale, les fous restaient tels quels, et il les envoyait auprès d’un médecin.

Le père Palau croyait fermement à l’influence maléfique du démon. Et son activité d’exorciste lui vaudra beaucoup de critiques et d’accusations, et cela même s’il a sauvé de nombreuses personnes qui purent retourner à une vie normale. Il développera ses positions dans son journal « El Ermitanon » et se rendra à Rome à deux reprises, notamment à l’époque du Concile Vatican I afin de présenter au pape ses positions sur l’exorcisme. Malgré cela, son activité est toujours jugée comme hasardeuse et François Palau est toujours critiqué. 

 

Le journaliste et le fondateur

Le père François Palau a écrit divers articles dans le journal « El Ancora » de Barcelone dans lesquels il décrit ses activités au sein de l’« École de la Vertu ». En 1868, il fonde « El Ermitano », un journal périodique dans lequel il traite de l’Église, de la liberté d’expression et de l’exorcisme. Ce journal fut édité de novembre 1868 à juin 1873.

Durant sa vie, François Palau fut, en plus d’être un grand exorciste, un fondateur. En effet, en 1860, il fonde la « Congrégation des Frères de la Charité », qui s’éteindra durant la guerre civile espagnole. Il a aussi fondé la « Congrégation des Carmélites Tertiaires de l’Ordre du Carmel » en 1861, congrégation qui se développera en deux instituts : les « Carmélites Missionnaires » et les « Carmélites Missionnaires Thérésiennes » qui ont pour vocation d’aider, de servir, d’assister les pauvres, les malades, les personnes qui souffrent mentalement, les enfants, les jeunes, les vieillards, les familles. Ces deux instituts existent encore de nos jours.

Une association destinée aux fidèles laïcs a été fondée en 1987, en lien avec le Carmel, du nom de « Carmel Missionnaire séculier » afin de vivre selon la spiritualité de François Palau. Aujourd’hui, elle compte environ 500 membres et est présente dans 12 pays.

 

 

François Palau croyait en l’existence du démon, croyait en son pouvoir d’agir sur les hommes, de les tenter, de les posséder. Il a été un grand exorciste, a délivré beaucoup de personnes, et pourtant, on se refusait de voir à l’évidence. Même devant l’évidence d’une guérison, les scientifiques et les athées l’ont critiqué. François Palau en a beaucoup souffert, mais il a continué sa mission jusqu’à sa mort, sans jamais baisser les bras. Aujourd’hui, notre monde rationaliste ne croit qu’à l’argent et aux biens matériels. Même la médecine est au service de l’argent. Aujourd’hui, on veut tout expliquer par la science. Mais devant un cas de possession ou devant des maux démoniaques, la médecine est dépassée, car c’est l’âme qu’il faut soigner, et non le corps. Encore faut-il croire à l’âme. Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

 

Marie d’Ange

 

 

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