Le Rite, film inspiré d’un documentaire sur l’exorcisme

Le Rite (en anglais The Rite) est un film d’horreur américain basé sur une histoire vraie, mettant en scène la possession démoniaque sous fond de croyances religieuses. Bien qu’il ait fait succès lors de sa sortie au cinéma, ce film reste néanmoins lourd à l’écran et a été beaucoup critiqué par la suite. Un tour d’horizon s’impose pour expliquer ce fait.

 

 

Généralité

Le film est une adaptation du livre « Le Rite : la formation d’un exorciste au Vatican » de Matt Baglio aux Éditions Salvator, lui-même écrit sous forme d’un documentaire et inspiré de faits réels.

Titre original : The Rite

Nationalité : américaine

Sortie : le 28 janvier 2011 aux États-Unis, le 9 mars 2011 en France

Genre : drame, épouvante, horreur, thriller

Réalisateur : Mikaël Hafstrom

Scénariste : Michael Petroni

Producteur : Tripp Vinson

Compositeur : Alex Heffes

Budget : 34 000 000 dollars

Box-office : mondial : 90 millions de dollars,

                      Etats-Unis : 33 millions de dollars

                      France : 7,3 millions de dollars, soit 825 000 entrées

 

 

Casting

Anthony Hopkins dans le rôle du père Lucas Trevant

Colin O’Donoghue dans le rôle de Michael Kovac

Alice Braga dans le rôle d’Angeline

Ciaran Hinds dans le rôle du père Xavier

Toby Jones dans le rôle du père Matthew

Rutger Harrer dans le rôle d’Istvan Kovac

Marta Gastini dans le rôle de Rosaria

 

 

Synopsis

Le jeune Michael Kovac décide de quitter son travail d’embaumeur dans l’entreprise de son père pour s’inscrire au séminaire et devenir prêtre, au grand désarroi de son père qui pensait léguer l’affaire à son fils. Michael se rend au Vatican pour étudier les rites de l’exorcisme. Mais il reste sceptique et persuadé que la possession démoniaque relève davantage de la psychiatrie que de la démonologie. Michael doute de sa foi et se heurte à ses formateurs. Après quatre années d’étude, il veut tout lâcher. Ses supérieurs l’adressent alors au père Lucas, un ecclésiastique légendaire qui a déjà pratiqué des centaines d’exorcismes avec succès. Ses manières sont peu orthodoxes et déroutantes. Un cas va bientôt se présenter, dont la violence va bouleverser Michael, mais qui va continuer à douter. Ce n’est que lorsque le père Lucas va être possédé à son tour et qu’il devra affronter le démon Baal qu’il changera d’avis sur la démonologie et les exorcismes.

 

 

Secret de tournage

  • Le film est tiré du roman de Matt Baglio sorti en 2007 dans lequel l’auteur et journaliste décrit les secrets d’apprentissage des exorcistes, les rites et la formation. Il a lui-même participé à plusieurs exorcismes. Dans son roman, il a voulu comprendre la possession démoniaque et l’expliquer. Durant ses recherches, il sera amené à rencontrer le père Gary Thomas, qui lui inspiré le personnage de Michael Novak.
  • Le scénariste Michael Petroni a écrit le script du film en se basant sur des faits avérés et vérifiés. Il voulait ancrer le film dans le réel afin d’évoquer le thème de l’exorcisme sous un angle nouveau.
  • Le personnage joué par Anthony Hopkins, le père Lucas, a réellement existé et c’était un véritable prêtre-exorciste très réputé et connu du nom du père Carmine de Phillips et qui a réalisé des centaines d’exorcismes. C’était un homme bon et généreux, mais pas toujours très commode. Il vivait en retrait de la société et était un exorciste très controversé qui jouissait d’une réputation sulfureuse au sein du Vatican à cause de ses méthodes peu orthodoxes. Anthony Hopkins a su admirablement bien saisir l’ambivalence de ce personnage. Par contre, le père Mickael Kovac est un personnage fictif. Matt Baglio, dans son roman, parle du père Gary, homme de 52 ans, qu’il accompagne lors des exorcistes. Cet homme n’a pas grandi avec son père, n’a pas pour métier embaumeur et n’est pas tiraillé par sa foi.
  • À aucun moment de son livre, Baglio ne raconte qu’un possédé aurait vomi des clous. Par contre, il raconte un récit du père Carmine qui lui parle d’une femme qui aurait vomi un crapaud noir encore vivant. Cette histoire a été transposée dans le film au moment de la scène où le père Lucas trouve un crapaud noir à l’intérieur d’une taie d’oreiller appartenant à un jeune garçon.
  • Maria Gastini, qui joue le rôle d’Angeline, une jeune fille enceinte de son père et possédée par le démon Baal, fait ses premiers pas en tant qu’actrice pour le cinéma américain. Son rôle est délicat et physiquement intense. Elle doit pouvoir jouer une possédée et réussit à merveille cet exploit. Pour se préparer aux scènes d’exorcismes, elle a travaillé avec le cascadeur Charles Croughwell. Il fallait que ses gestes donnent le sentiment d’être déterminé par une puissance démoniaque. Maria Gastini a su mettre en évidence ses douleurs et se plonger dans les ténèbres.
  • Mickaël Hafstrom n’est pas à son premier essai pour la réalisation d’un film d’horreur. Il avait déjà réalisé « La chambre 1408 » en 2007, film adapté d’un roman de Stephen King et « Dérapage » en 2005 où il dirigeait Jennifer Anniston et Clive Owen. De plus, dans son pays natal, la Suède, il avait réalisé « Evil » qui a été nommé à l’Oscar du meilleur film étranger en 2004.
  • Le tournage du film s’est principalement déroulé à Budapest. Avant cela, l’équipe de tournage a réalisé quelques repérages à Rome et filmer les extérieurs les plus connus, pour les reproduire à Budapest où il a été entièrement reconstitué la cour du Vatican, le café Santo Staccio, une partie de l’Académie Pontificale dans l’enceinte du Muséum d’Ethnologie de Budapest et l’Auditorium ultramoderne de Rome dans les studios Astra.

 

 

Critiques et analyse du film

Le Rite est une adaptation hollywoodienne du documentaire écrit par le journaliste Matt Baglio dans lequel il suit un prêtre venu à Rome pour suivre des cours de psychiatrie, psychologie, sociologie, criminologie et exorcisme dispensés par l’Athénée Pontifical 2. Seuls les prêtres peuvent suivre ces cours. Les séminaristes ne peuvent les suivre. Dans le film, le héros est un séminariste et ne voit qu’un seul prêtre, ce qui dans la réalité est impossible. D’ailleurs, dans l’approche hollywoodienne du film, beaucoup de scènes se veulent spectaculaires et utilisent des effets spéciaux, ce qui l’éloigne de la réalité.

Le film n’est qu’une accumulation de clichés, avec un jeune homme qui retrouve sa foi et un démon qui vocifère des injures, sans oublier la réconciliation avec un passé trouble. Mais tout n’a pas forcément de rapport. De plus, il y a une jeune journaliste dans le film qui suit de près les aventures de Michael, qui n’a pas lieu d’être. Le film laisse sous-entendre une petite amourette entre eux, ce qui est totalement déplacé et inutile.

On peut aussi y remarquer quelques subtils hommages au film « L’Exorciste » de Friedkin, une référence du genre. On a l’ombre d’un personnage avec un gros chapeau et une mallette (référence au père Merrin), un jeune prêtre boxeur qui boit de l’alcool… Ça peut faire penser à du plagiat.

Le film mélange les rites purement catholiques avec le fameux complexe d’Œdipe et la psychologie. Michael est marqué par l’image de son père embaumant sa mère et veut fuir cet environnement. Enfant, il voyait son père comme un rival et sa mère comme un idéal qu’il s’efforce d’atteindre. Et le démon utilise ces souvenirs d’enfance pour essayer de le déstabiliser. En battant le démon, Michael se réconcilie avec son enfance et du même coup avec son père. C’est un peu tiré par les cheveux.

On a aussi l’image de la mère qui est idéalisée en la Vierge Marie et qui apparaît sous la forme d’un halo de lumière. C’est aussi un peu tiré par les cheveux. Et le père de Michael c’est en fait Dieu lui-même, vers qui il se tourne après avoir exorcisé ses propres démons intérieurs. Vu sous cet angle, le film est davantage un film d’introspection qu’un véritable film d’horreur.

Beaucoup diront du film que l’existence du Diable est noyée dans le spectacle, alors qu’au début il ne devait que relater les pratiques de l’exorcisme. En effet, Le Rite promettait de renouveler le genre en racontant ce qui se pratique réellement au sein de l’Église catholique. Or, tout est noyé dans l’abus d’effets spéciaux et d’invraisemblances qui le discrédite. On a le droit à des nuées de crapauds, des convulsions humaines, des pannes d’électricité provoquées par une image biblique du démon Baal, des postures exagérées, des apparitions d’animaux enragés, des portes qui claquent et un combat ultime à grand renfort d’eau bénite et de prières hurlantes. Voilà à quoi se résume l’existence du Diable pour un film qui se veut inspiré de faits réels ! Les spectateurs voulaient que le film renouvelle le point de vue de l’exorcisme et qu’il soit plus proche de la réalité de l’Église catholique et plus proche du documentaire de Matt Baglio. Or, il ne nous montre rien de nouveau.

 

 

Dans le film, tout est lourd et too much. Et même le formidable Anthony Hopkins n’arrivera pas à le sauver. Encore une fois, le spectateur aura le droit à quelques scènes spectaculaires de possession démoniaque et d’exorcisme, afin de créer une fausse idée de la possession démoniaque. Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

 

Marie d’Ange

 

Sources : allocine.fr, wikipedia.org, horreur-web.com

Pour aller plus loin

 

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1 commentaire sur “Le Rite, film inspiré d’un documentaire sur l’exorcisme

  1. […] Belphégor ou encore Baalzébuth. Mais qui est vraiment Baal, ce démon qui apparaît dans le film « Le Rite » de Mickael Hafström et qui possède le célèbre Anthony Hopkins interprétant le rôle du père […]

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