Les démons de la paralysie du sommeil

 

La paralysie du sommeil est un phénomène troublant qui touche environ 20 % de la population. Ce trouble est accompagné d’hallucinations auditives ou visuelles. Autour de ce trouble gravitent plusieurs fausses croyances et légendes issues de cultures différentes. Alors, on peut s’interroger si certaines paralysies du sommeil sont des attaques démoniaques. Faisons le tour de ces légendes et de ces démons qui entourent ce trouble très éprouvant pour la personne qui le subit.

 

La paralysie du sommeil

Dans un précédent article, j’avais expliqué ce qu’est la paralysie du sommeil. Je vous invite à lire cet article. Redonnons quels points essentiels.

Scientifiquement, la paralysie du sommeil, appelée aussi parasomnie, est un trouble du sommeil qui a été étudié et qui se caractérise par le fait qu’une personne qui se trouve sur le point de s’endormir ou de se réveiller est consciente de ce qui se passe autour d’elle, mais est incapable de bouger. L’explication se trouverait donc au niveau du cerveau, de sa chimie. Certaines personnes perçoivent de sons ou voient des choses, souvent des ombres noires, et ressentent un sentiment d’oppression ou une pression au niveau de la poitrine.

Beaucoup d’études ont été menées sur ce sujet, beaucoup de théories ont été avancées, mais l’on ne sait toujours pas par quel mécanisme se forme la paralysie du sommeil. Les scientifiques traitent la paralysie du sommeil comme tout autre trouble du sommeil, au même titre que l’insomnie et l’explique par le fait que le sujet serait dans une phase de transition entre veille et sommeil, et à une intrusion d’une phase de sommeil paradoxal. Du coup, le cerveau fabrique un rêve, mais le sujet est conscient. D’où les hallucinations et d’où, aussi, l’absence de tonus musculaire.

La paralysie du sommeil est souvent accompagnée d’hallucinations (visuelles, auditives, sensorielles…) que la science n’arrive pas à expliquer. Le dormeur ressent une entité malveillante près de lui, une entité qui peut même compresser sa poitrine, qui peut lui parler, qui peut se matérialiser. Seuls 5 % des personnes souffrant de paralysie du sommeil souffrent de ce genre d’hallucinations et c’est là que l’on peut se poser la question si ce trouble n’a pas une origine surnaturelle. D’autant plus que certains malades se réveillent et constatent des griffures ou des ecchymoses sur leur corps.

D’autres personnes parlent d’une extase érotique et organismique. Là, nous pouvons penser à un succube ou à un incube qui attaquerait sa victime lors de son sommeil.

Depuis l’Antiquité, la paralysie du sommeil est mentionnée, mais aujourd’hui encore, nous ne savons pas l’expliquer. La paralysie du sommeil est souvent associée à des hallucinations, auditives, sensorielles, visuelles. Mais est-ce vraiment une hallucination ? Le caractère tellement étrange du phénomène a suscité de nombreux mythes. Et souvent, derrière un mythe se cache une réalité, une vérité bien étrange pour notre société rationaliste. Faisons le tour des mythes qui entourent ce phénomène troublant.

 

 

Le démon Kanashibari

Au Japon, le phénomène de la paralysie du sommeil est personnalisé par le démon Kanashibari, un démon vengeur que l’on retrouve dans beaucoup de mangas.

D’ailleurs, le mot « Kanashibari » désigne la paralysie du sommeil. Si l’on décompose le mot, on trouve la particule « kana » qui signifie « métal » et la particule « shibari » qui signifie « lien ». Donc, on peut traduire ce mot par « maintenu par une étreinte de fer ».

Au Japon, les premières évocations de la paralysie du sommeil remontent vers l’an 710 où des écrits décrivent ce phénomène très curieux. Mais c’est vers 1600 que le phénomène prend de l’ampleur. Durant l’époque d’Edo, qui s’étale de 1603 à 1868, le Japon a connu le développement des « kaidan », littéralement « histoires de l’étrange et du mystérieux ». Les « Kaidan » sont des récits qui font référence aux histoires d’horreur et de fantômes, mais le terme ancien fait aussi référence aux contes japonais de l’ère Edo. Et c’est donc à cette époque que l’on nourrit un grand intérêt pour la paralysie du sommeil, notamment à cause d’un grand nombre de témoignages et de récits faisant appel à un démon vengeur.

 

La légende du Kanashibari

Voici l’histoire qui a donné naissance au mythe du démon vengeur :

Il y avait au VIIIe siècle, une jeune fille dont le père était un influent seigneur de guerre, qui avait rejoint sa chambre pour la nuit. Son père, pour protéger la demeure familiale, avait fait un rituel de purification afin de chasser les démons. Ce rituel est une tradition ancestrale à laquelle tous les valeureux guerriers se pliaient pour repousser les attaques démoniaques.

Mais, cette nuit, le rituel échoua et le démon attaqua le père, prit possession de son corps. Dans la nuit, le père assassina plusieurs de ses sujets avant d’être maîtrisé par ses domestiques qui lui infligèrent un coup fatal. Le démon quitta le corps sans vie du père pour se réfugier dans la chambre de la fille. Il s’infiltra dans son rêve et prit possession de son corps. Afin d’éviter d’autres drames, les domestiques la ligotèrent sur son futon et tentèrent de l’étouffer durant son sommeil. La jeune femme décédera au lever du jour, entraînant avec elle le démon.

Mais, selon la croyance populaire, l’esprit de la jeune femme réclamerait vengeance de l’au-delà et reviendrait hanter ses victimes dans leur sommeil afin de leur faire subir le même sort funeste qu’elle-même a subi.

Ainsi, cette fille d’un grand guerrier serait devenue un esprit de vengeance, un démon de vengeance et provoquerait des paralysies du sommeil. Et ce phénomène de kanashibari a pris, petit à petit, de l’ampleur au Japon, se propageant dans toutes les provinces, au point que le mythe s’est progressivement personnifié.

Rappelons que la religion shintō, la religion prédominante au Japon, croie que derrière toute chose se cache un esprit. Et donc, Kanashibari devient l’esprit qui se cache derrière une vengeance et qui opère durant le sommeil, la nuit. Et plus généralement, la paralysie du sommeil est due à l’intrusion d’un démon dans le sommeil du dormeur.

Il existe une autre légende urbaine, originaire de la province d’Iwate, où l’on raconte que le Kanashibari serait un fantôme qui surgirait durant le sommeil. La victime est alors paralysée par la force du fantôme, mais reste consciente de ce qui se passe autour d’elle. Couchée dans son futon, la victime est soulevée et poussée dans le vide par ce fantôme, ou, dans d’autres versions, traînée jusqu’à une rivière pour y être noyée. Et si le dormeur arrive à lutter contre sa torpeur, arrive à combattre ce fantôme et à se réveiller, il aperçoit le fantôme d’une femme au pied de son lit.

Toutes les légendes se basent sur des histoires réelles qui sont transformées au fur et à mesure que ces histoires sont racontées. Mais, on peut facilement penser que certaines victimes de paralysie du sommeil ont vu une entité ou sont mortes durant leur sommeil.

Pour faire un parallèle chez nous, en démonologie occidentale, le Kanashibari serait un incube ou un succube, peut-être même une stryge. Les histoires qui parlent de ces créatures sont identiques à celles que l’on entend ou que l’on peut lire au Japon. Le phénomène de la paralysie du sommeil est mondial et n’est pas dû à une croyance ou à une religion particulière. En Occident, on parle volontiers du Shadow -Man, un être de forme noire et humanoïde, portant parfois un chapeau qui terrorise les dormeurs. Au Japon, on parle davantage de l’esprit d’une vieille femme au visage terrifiant, qui se déplacerait sur la pointe des pieds, ou qui flotterait.

Durant les années 90, époque où les légendes urbaines ont connu un grand intérêt de la part du public, de nombreux Japonais ont témoigné avoir vécu des phénomènes de paralysie du sommeil. La plupart de ces témoignages parlent d’une vieille femme hideuse qui surgirait durant la nuit. Plusieurs victimes font mention de cette vieille dame hideuse qui viendrait la nuit et qui s’appuierait sur le torse des victimes pour les empêcher de respirer. Certaines victimes ont fait mention d’une jeune femme aux cheveux longs et noirs.

 

Dans la culture populaire

Le mythe du Kanashibari a beaucoup inspiré les auteurs de mangas et réalisateurs de films.

Citons le film d’horreur de Ju-On, sorti en 2003, réalisé par Takashi Shimizu. Dans ce film, l’héroïne est hantée par deux fantômes qui surgissent durant la nuit, paralysant leur victime. Il s’agit bien d’une référence au phénomène de paralysie du sommeil. Beaucoup de films japonais mettent en scène des esprits vengeurs (yūrei) s’attaquant à leur victime durant leur sommeil.

Citons aussi la série Gintama. À l’épisode 47, le héros, Gintoki, est endormi sur son futon lorsqu’il est attaqué par un fantôme nommé « Kanashibari ». Gintoki se retrouve, alors, incapable de bouger. Là aussi nous avons une référence au phénomène de la paralysie du sommeil.

 

 

Le démon Popobawa

Il existe sur les îles de l’archipel de Zanzibar et sur les zones côtières de la Tanzanie, la légende du démon popobawa (littéralement en kiswahili « aile de chauve-souris ». Ce démon serait responsable de nombreuses attaques.

Son mode d’action est toujours le même : le popobawa s’infiltrerait dans les maisons durant la nuit et attaquerait ses victimes dans leur sommeil. Le popobawa ne fait aucune distinction d’âge ou de sexe pour choisir ses victimes. Le popobawa provoquerait des étouffements, des perturbations du sommeil. Parfois, il violerait même ses victimes en les sodomisant. Parfois même, les victimes se réveillent avec des griffures partout sur le corps.

Le popobawa peut attaquer une famille entière avant de s’en prendre aux résidents de la maison voisine. Des témoignages font aussi mention de plusieurs personnes agressées simultanément en des endroits éloignés. Il s’agirait donc de plusieurs entités. Là encore, on rejoint le mode d’action des incubes et des succubes. Seul le nom change, pas le mode d’action.

Selon la culture populaire, le popobawa est un être polymorphe qui possède la capacité de pouvoir se métamorphoser. Ainsi, il peut prendre l’apparence de la femme ou du mari pour mieux tromper sa victime. Là encore, on rejoint le mode d’action des incubes et des succubes. Mais, on peut reconnaître le popobawa grâce à ses mains aux longs doigts et aux ongles très aiguisés.

Cependant, beaucoup de témoignages décrivent une créature de petite taille, pourvue d’ailes de chauve-souris, ayant un seul œil comme un cyclope et de grandes oreilles.

Le popobawa a fait de nombreuses victimes, c’est une créature très crainte qui a provoqué de nombreuses crises de panique dans toute la Tanzanie. On a vu des familles entières ne pas dormir et passer la nuit dehors, autour d’un grand feu, scrutant l’obscurité avec la crainte de voir surgir le popobawa.

Les attaques du popobawa ont lieu par vagues périodiques, comme si l’esprit se reposait entre plusieurs attaques. Parfois, ces périodes d’attaques sont espacées de plusieurs années. Et si l’on veut faire un peu d’humour, on peut penser que le démon voyage, un coup au Japon, un coup en Europe, un coup aux États-Unis… ce qui expliquerait les moments d’absence du démon dans un endroit géographique donné. De plus, les attaques du popobawa progressent généralement par zone géographique, d’abord une ville ou un quartier, puis une autre ville ou quartier et ainsi de suite. L’on a aussi noté, grâce aux nombreux témoignages, que les attaques semblent correspondre à une période de trouble politique (élection et révolution).

 

Quelques témoignages

Le popobawa est une créature légendaire relativement récente en Tanzanie. Comme je viens le dire dans le précédent paragraphe, les attaques du popobawa semblent correspondre à une période plutôt trouble de l’histoire de la Tanzanie.

Les premiers témoignages connus concernant le popobawa remontent à l’année 1965. Les attaques avaient surtout un caractère sexuel (on en revient aux succubes et aux incubes !). C’est durant cette année que le nom popobawa fut inventé pour désigner la créature qui viendrait agresser sexuellement ses victimes durant leur sommeil. On note que l’année précédente, 1964, fut l’année de la révolution qui permit au parti Afro-Shirazi de monter au pouvoir dans l’archipel du Zanzibar (alors encore un pays indépendant). De nombreuses communautés arabes et indiennes ont été massacrées durant cette révolution.

Durant les années 70 et 80, quelques témoignages isolés ont été recueillis. Mais ce fut durant l’année 1995 que les témoignages se multiplièrent. Ce fut la plus grande vague d’agressions du popobawa. Notons toutefois que les témoins parlent d’étouffements durant le sommeil, de perturbations du sommeil, mais non plus d’agressions sexuelles. Ces attaques commencèrent quelques mois seulement avant la toute première élection présidentielle multipartis de la Tanzanie. Coïncidence ?

D’autres vagues d’attaques furent constatées, comme celle de 2000 qui semble correspondre à la seconde élection présidentielle multipartis, celle de 2001, où quelques mois avant, de violentes révoltes populaires avaient eu lieu après les résultats des élections présidentielles.

Peut-on parler d’une vague d’hystérie ? Peut-on penser que le démon, qui se nourrit d’énergies négatives, est plus fort lors de ces périodes de conflits et d’instabilité ? Peut-on penser que les victimes sont plus faibles à ces moments donnés et donc, moins aptes à repousser le démon ?

De même, on constate que les attaques du popobawa ont connu une expansion croissante. D’abord centralisées à l’île de Pemba, elles furent signalées, dès 1995, dans l’île voisine d’Unguja, ainsi qu’en d’autres endroits de la côte de la Tanzanie, notamment dans les villes de Tanga et de Mombasa. La vague d’agression de 2007 toucha aussi une zone étendue, puisqu’on nota des attaques sur tout l’archipel du Zanzibar ainsi qu’à la ville de Dar es-Salaam.

 

Plusieurs variations de la légende

Comme toute légende, celle de Popobawa connaît quelques variations, des détails qui semblent différents d’une époque à l’autre. Malgré tout, le mythe reste très hétérogène.

D’après les nombreux témoignages reçus, le profil du démon reste hétérogène et met en exergue plusieurs particularités. D’abord, le popobawa ne supporterait que l’on nie son existence. En effet, plusieurs témoins ont rapporté que le démon les avait harcelés pour qu’ils parlent de leur agression à leurs proches.

Dans la croyance locale, qui est musulmane, on pense que détenir ou réciter le Coran fait fuir la créature. D’ailleurs, les premières agressions de 1995 eurent lieu pendant le ramadan et la créature fut d’abord appelée « sheit ani », à rapprocher de l’arabe « shaytan » qui signifie « démon ». Dans l’histoire populaire, le popobawa est assimilé à un djinn. Ce djinn aurait été libéré par un cheikh qui désirait se venger de ses voisins et qui aurait perdit le contrôle du démon.

Mais, parfois, le popobawa se mêle aux théories conspirationnistes locales les plus farfelues. Ainsi, durant les attaques de 1965, le Cheikh Abeid Karume, qui fut le premier président de la Tanzanie, serait allé sur l’île de Pemba et aurait provoqué le démon. Ce dernier ne serait pas apparu. Depuis, il passerait même pour être un surhomme que même les démons craignent ou popobawa lui-même ! Et certains d’enchérir sur le gros appétit sexuel du président pour affirmer cette thèse du président-démon.

En 1995, certains membres du parti politique CUF, un parti minoritaire, ont fait courir le bruit que le popobawa serait envoyé par le CCM, le parti politique dominant, afin de détourner l’attention des habitants de l’archipel de Zanzibar dans le but de garder le pouvoir.

Les agressions de 1995 provoquèrent une telle vague de panique que les habitants de Zanzibar ont attaqué et roué de coups des étrangers. La foule était hystérique et pensait s’en prendre à des popobawa métamorphosés. Durant ces émeutes, on déplora un mort et plusieurs blessés. Et lorsque la foule constata que le pauvre mort était bien un être humain, on créa une autre rumeur, celle du véritable cadavre du popobawa remplacé par le gouvernement tanzanien par la dépouille d’un homme quelconque.

On pense aussi que le popobawa trouve son origine dans la sorcellerie. Ainsi, des personnes mauvaises peuvent se transformer en monstres grâce à un sortilège ou un sorcier peut lancer un sort sur une personne qui se transformera en popobawa.

À côté de l’hystérie collective, essayons de comprendre d’où peuvent provenir ces attaques et ces peurs. On peut penser que les victimes supposées du popobawa subissent une paralysie du sommeil telle que décrite scientifiquement. Il est vrai que les témoignages présentent des similitudes avec ce trouble, comme la sensation d’étouffement, l’impression d’une présence hostile à côté du lit, les hallucinations… Mais, je ne pense pas qu’il fasse s’arrêter là. Il est rare que dans une population donnée, de nombreuses personnes, au même moment, présentent le même trouble. À moins de prendre une drogue, ou de manger un produit contaminé, ou de boire de l’eau contaminée… Peut-être faudrait-il chercher de ce côté ?

Notons aussi que l’histoire de la région est traversée par des périodes troubles, et que tout changement politique est vécu par les habitants avec appréhension. Cette peur peut s’exprimer sous la forme d’une hystérie collective, propagée de personne en personne et les attaques du popobawa sont peut-être la représentation de cette hystérie collective.

Enfin, en 2007, il y a eu une enquête, réalisée par Benjamin Radfort, sur le terrain. Cette enquête a mis le doigt sur quelque chose de particulièrement troublant : aucune victime du popobawa n’a fait un séjour dans un des hôpitaux de Zanzibar, donc aucune victime n’a été vue par un médecin ou n’a fait l’objet d’une étude approfondie.

Quoi qu’il en soit, ce phénomène reste troublant.

 

 

La démone Hag

Direction l’Angleterre avec cette créature mythique apparentée aux fées. D’après le folklore anglo-saxon, la Hag possède des pouvoirs surnaturels et pratique la sorcellerie. Il s’agit donc d’une vieille sorcière très laide et malveillante. C’est cette image qui sera associée à l’image de sorcière très laide des contes et récits populaires.

D’après l’étymologie du mot, la Hag serait une vieille sorcière qui oscillerait entre la frontière du monde réel et du monde des morts. Ainsi, cette créature serait une damnée et non une démone.

Le terme « hag » est employé en anglais de façon péjorative pour désigner une vieille femme très laide. Et le terme « haga » désigne l’aubépine, qui est un arbre magique dans la culture populaire. D’ailleurs, l’aubépine attire les hags.

Hag est une créature qui se présente sous les traits d’une vieille femme laide avec tout l’attirail de la sorcière. Il n’y a pas une seule créature, mais plusieurs et l’on parle alors des hags. Les hags sont cannibales et se nourrissent d’enfants perdus. Ainsi, on rejoint le mythe de Lilith, des stryges, des lamies et de la démone Nahema. En effet, les stryges sont des créatures qui se repaissent du sang et des entrailles des enfants qu’elles kidnappent. Les lamies ont aussi la réputation de s’attaquer aux enfants pour les dévorer vivants. Lilith a aussi la réputation d’être une dévoreuse d’enfants, comme Nahema, qui elle, contrôle les stryges.

On raconte que lorsqu’un chevalier croisait leur chemin, il devait jouer de prudence, leur voler un baiser, passer toute une nuit avec l’une d’elles dans l’espoir de trouver, au petit matin, une belle jeune femme. L’épreuve était terrible, le chevalier devait surmonter son dégoût pour embrasser une vieille femme très laide.

Les hags ont aussi les ongles très longs et sales, et le visage bleu. Elles sont souvent accompagnées de chats noirs. Mais, le chat noir fait aussi partie de la panoplie de la sorcière. Le chat noir a décidément une très mauvaise réputation.

Dans le folklore anglo-saxon, il existe de nombreuses histoires mettant en scène les hags. Dans un récit, on trouve la sorcière Peg Powler, qui est une hag, près du fleuve River Tees. Cette sorcière a la peau verte, de longs cheveux et des dents pointues. La Peg Powler guettait les enfants et dès qu’un enfant s’approchait, elle l’agrippait et le noyait. On racontait cette histoire aux enfants pour les tenir éloignés du fleuve.

On trouve un récit similaire dans le Leicestershire. Ici, la sorcière s’appelle la Black Annis et est connue pour ses griffes d’acier.

Mais, que viennent faire les hags dans notre tour de légendes de créatures provoquant des paralysies du sommeil ? Il y a en effet un rapport. On trouve l’expression anglophone « old Hag Attack » au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. Cette expression fait référence à des créatures, appelées hag, qui surviennent la nuit et qui ont la réputation d’écraser les poumons de leurs victimes pendant leur sommeil. Les hags peuvent paralyser leurs victimes, et leur faire vivre un pur moment de terreur. On parle alors de terreurs nocturnes.

 

 

Les autres légendes

Ces créatures appelées tantôt le Kanashibari, le popobawa ou la Hag prennent d’autres noms suivant les folklores locaux. Ainsi, en Scandinavie, on parle de la Mara. Dans le folklore perse, on l’appelle le Bakhtak. Cette créature crée aussi des paralysies du sommeil en s’asseyant sur la poitrine du dormeur. D’ailleurs, son nom est une allégorie qui désigne justement ces paralysies du sommeil.

Dans le folklore slave, on parle de la Baba Yaga, une créature qui possède les mêmes caractéristiques que les hags. Cannibales et d’apparence hideuse, elles attaquent pendant le sommeil. Dans certains contes, la Baba Yaga vient en aide aux héros en les guidant dans leur quête.

Dans la mythologie grecque, on parle des Moires, des créatures décrites comme des hags.

 

La paralysie du sommeil est un phénomène planétaire qui atteint toutes les régions du monde. Les victimes sont issues de tous les milieux, de toutes les religions, de toutes les cultures. Bien qu’expliquée scientifiquement pour 80% des troubles (et encore… parce que la science s’entête parfois à expliquer l’inexplicable), la paralysie du sommeil reste un phénomène dont la sources est surnaturelles pour les 20% restant. Lorsque cela est le cas, ce trouble est d’origine démoniaque, provoqué par un démon. Il s’agit alors d’une attaque démoniaque qui peut entraîner des maux physiques (griffures, ecchymoses, perte du sommeil…) Lorsque les troubles sont d’origine démoniaque, le plus souvent, la victime perçoit la présence du démon dans la journée, comme une oppression particulière. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes vivent des oppressions démoniaques accompagnés de troubles du sommeil. Il est temps d’éveiller nos âmes. Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

Sources : nautiljon.com, paranormal-encyclopedie.com, wikipedia.org

 

Marie d’Ange

Pour aller plus loin

 

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