Eastern State, une prison hantée

Eastern State, le pénitencier qui a abrité Al Capone pendant 10 mois ! Eastern State, le pénitencier, aujourd’hui classé monument historique, abriterait des entités au sein de ses murs décrépis ! Eastern State, le pénitencier aujourd’hui le plus étudié pour ses phénomènes paranormaux ! Et si l’on allait y faire un petit tour ? Partons à Philadelphie dans l’État de Pennsylvanie, États-Unis, visiter ce monument considéré le plus hanté d’Amérique.  

 

 

Un peu d’histoire

La prison d’Eastern State est aujourd’hui classée au National Historic Landmark depuis 1966 et a été fermée en 1971. Aujourd’hui, plus aucun prisonnier ne l’habite. Seulement des esprits, des entités…

Le site est ouvert au public et on peut le visiter. D’ailleurs, les chasseurs de fantômes ne s’en privent pas !

Dans l’Amérique du XVIIIe siècle, les prisons étaient des bâtiments où l’on entassait toutes sortes de criminels ensemble, femmes, hommes, femmes, meurtriers, voleurs, violeurs… Tout le monde était mélangé et vivait en commun, sans distinction d’âge, de sexe ou de crime. Tout le monde réglait alors leurs différends entre eux. Et bien sûr, pour beaucoup de détenus, c’était l’enfer.

Pour pallier à la surpopulation et aux conditions inhumaines de détention des prisonniers, les autorités de l’État de Pennsylvanie décident de construire la prison de Walnut Street et en 1776, cette prison ouvre ses portes et accueille ses premiers détenus. Mais, les conditions de détention restent précaires et inhumaines.

Le Docteur Benjamin Rush s’interroge sur les conditions carcérales, et la même année, le 13 août 1776, réunit un groupe de réflexion. Benjamin Franklin rejoint ce groupe de penseurs et à la suite de différentes propositions, notamment avec les Quaters (la Société religieuse des Amis, mouvement religieux fondé en Angleterre au XVIIe siècle par les dissidents de l’Église anglicane), un quartier pénitentiaire constitué de 16 cellules individuelles est aménagé dans la prison de Walnut Street dans le but de tenter une expérience sur l’isolement de prisonniers. Cela devait leur permettre de réfléchir à leurs actes dans la solitude.

En 1821, voyant les résultats plutôt positifs sur les prisonniers de cette expérience, l’Assemblée législative de Pennsylvanie approuve le financement de la construction de la prison d’Eastern State. Celle-ci sera construite sur un champ agricole à l’extérieur de Philadelphie. Quatre architectes fournirent leur plan pour ce grand projet et ce fut John Haviland qui remporta le contrat.

Eastern State devait symboliser une autre forme de prison, où les détenus seraient isolés chacun dans une cellule, sans parler, seuls, sans contact avec l’extérieur, dans le but qu’ils puissent réfléchir à leurs actes et se repentir. D’où le nom de pénitencier. À cette époque, on croyait que le crime était dû à un mauvais environnement, et qu’en isolant les prisonniers, ces derniers finiraient par regretter leurs méfaits et feraient ainsi pénitence.

Tout à Eastern State fut conçu pour atteindre le but de pénitence des prisonniers : petites cellules individuelles, avec une petite cour, sanitaire à l’intérieur de la cellule… Bref, le prisonnier devait rester isolé tout le temps de sa peine et ne parler ni voir personne.

La construction du bâtiment démarra en 1822. Pour la petite anecdote, le marquis de La Fayette vint visiter le pénitencier, toujours en construction, en 1826.

Le 25 octobre 1826, le pénitencier d’Eastern State ouvrit ses portes sous la direction de Samuel R. Wood. Les premiers prisonniers arrivèrent et reçurent chacun une paire de pantalons de laine, deux paires de chaussettes, une veste avec son numéro de détenu cousu dessus et un masque ressemblant à un sac. Voilà tout ce dont les prisonniers avaient le droit.

 

 

Un concept nouveau

Le pénitencier d’Eastern State était donc la première prison aux États-Unis à isoler les prisonniers chacun dans une cellule. Cette réforme pénitentiaire s’opposait au système Auburn en vigueur dans le pays. Le système Auburn avait pour principe que tous les prisonniers jugés sont forcés de travailler ensemble dans le silence et s’ils rechignaient à la tâche ou se rebellaient, pouvaient subir des châtiments corporels, comme le fouet. Pour l’exemple, la prison de Sing Sing était un modèle du système Auburn.

Au pénitencier d’Eastern State, on a voulu faire autrement, en isolant les prisonniers afin de leur permettre de réfléchir à leurs actes, de se repentir et de trouver Dieu. Ce système d’isolement a été le modèle pour plus de 300 prisons dans le monde entier.

Mais, le concept était encore plus développé que cela. En effet, dans le groupe de réflexion de docteur Benjamin Rush se trouvaient de nombreux Quakers qui ont influencé le projet. Les bâtiments de style néogothique présentaient des plafonds voûtés de sorte que les salles ressemblent à l’intérieur d’une église. Les cellules en pierre, minuscules, possédaient une unique fenêtre laissant entrer un filet de lumière, comme « une lumière divine ». Les cellules étaient fermées par deux portes, l’une en bois, l’autre en fer. Celle en bois devait filtrer le bruit extérieur, de sorte que le prisonnier ne devait entendre aucun bruit afin de ne pas déranger sa méditation. Même les gardiens portaient des chaussettes sur leurs bottes pour éviter de faire du bruit lorsqu’ils patrouillaient dans les couloirs.

Sur la porte de fer, il y avait une lucarne en verre ronde qui représentait « l’œil de Dieu ». Cela devait suggérer aux détenus que Dieu les regardait et leur permettre de mieux se repentir. Dans la porte en bois, une petite trappe pour permettre aux gardiens d’y glisser le plateau-repas.

Chaque cellule était équipée de toilettes, rincées deux fois par semaine par les gardes, d’eau courante, de chauffage, d’une bible et d’une petite cour individuelle de trois mètres carrés permettant aux détenus de prendre l’air sans jamais croiser quelqu’un. Dans cet espace privé, le prisonnier pouvait jardiner et même s’occuper d’un animal domestique.

Tout était donc pensé pour minimiser les contacts entre détenus et entre gardiens. Et cerise sur le gâteau, si je puis dire, lorsque les détenus étaient obligés de se déplacer dans les couloirs pour une raison quelconque, comme un transfert, ils devaient porter un étrange masque blanc couvrant leurs visages et il leur était interdit de parler. Mesure prise pour que rien ne puisse venir troubler leur prise de conscience.

Enfin, afin de favoriser la réhabilitation des détenus, chaque jour, ils étaient employés aux divers aménagements de l’établissement, au ménage, à la cuisine… Ils devaient faire ces tâches sans parler, cela leur était strictement interdit. Mais, certains prisonniers étaient malins et contournaient cette règle en transmettant des messages par de petits coups frappés contre les murs ou en produisant des sons étouffés.

Deux ans après l’ouverture du pénitencier, les commissaires français Gustave de Beaumont et Alexis de Tocqueville vinrent le visiter. Tous deux en conclurent que la solitude forcée permettait aux prisonniers de réfléchir, que la solitude mettait le prisonnier en face de son crime lui faisant alors ressentir du remords.

En 1836, le pénitencier comme l’avait pensé l’architecte John Haviland était enfin terminé. Il s’étalait sur onze hectares, était doté d’un système d’égouts desservant les 450 cellules équipées du chauffage central. Cette immense prison attirait les curieux, aussi bien pour son architecture que pour sa modernité et les gouvernements du monde entier s’en inspirèrent.

En 1842, Charles Dickens visita le pénitencier et rencontra quelques prisonniers, dont un homme qui avait transformé les murs de sa cellule en une énorme fresque. Mais l’homme en question était devenu fou à force de ne parler à personne. Il en conclut que la solitude engendrait la folie et que, même si le pénitencier avait été conçu dans une bonne intention, le système n’était pas bon pour l’humain, car il faisait subir une lente torture au cerveau.

En 1877, quatre nouveaux quartiers cellulaires furent construits dans les espaces vides entre les blocs. Aucune de ces nouvelles cellules n’avait pas de cour. En 1911, un nouveau bâtiment, totalement différent des autres, fut construit entre les blocs 6 et 7, comportant trois étages de 40 cellules chacun. Dans ce bâtiment, pas de plafond voûté et au lieu du puits de lumière, chaque cellule disposait d’une étroite fenêtre.

En 1903, le port du masque obligatoire lors des sorties fut arrêté.

Dix ans plus tard, le pénitencier d’Eastern State était surpeuplé et les détenus parqués à deux voir trois dans des cellules sans aucune hygiène. De plus, le fonctionnement d’Eastern State coûtait trop cher en entretien à l’État de Pennsylvanie pour trop peu de résultats. On décida alors de l’abandonner et de laisser les prisonniers voués à eux-mêmes.

En 1923, toutes les femmes qui se trouvaient à Eastern State furent transférées à la prison de Muncy. En janvier 1924, les détenus mangèrent ensemble, dans une salle commune, pour la première fois depuis l’ouverture du pénitencier. Ce fut une véritable révolution dans le fonctionnement de la prison. Et à partir de ce jour, on décida que tous les dimanches et jours fériés, des nappes orneraient les tables et que la salle serait décorée pour Noël.

La même année, on ouvrit des ateliers de tissage, une nouvelle cuisine et l’on construisit de nouvelles tours de garde équipées de projecteurs et de sirènes. Mais, les cellules ne furent pas rénovées et étaient dans un état tel de délabrement, que les prisonniers tombaient malades.

Le 12 août 1923, le gouverneur de la Pennsylvanie, Gifford Pinchot, apporta un chien à la prison. Ce chien, baptisé Pep, avait était condamné à une peine de prison à vie. Cela est la raison officielle. La raison officieuse était que le gouverneur voulait apporter un peu de vie dans cet établissement, voulait remonter le moral des détenus. Pep avait même un matricule, C2559, et habitait la prison comme le confirment les dossiers administratifs.

En 1926, de nouveaux travaux démarrèrent avec la construction du bloc 14, un bâtiment cellulaire de trois étages et les prisonniers furent employés à la construction de ce nouvel édifice. L’Eastern State manquait cruellement de place. Il pouvait accueillir 250 prisonniers, mais en accueillait plus de 1700. Cette promiscuité entre prisonniers donna lieu à de nombreux problèmes, comme des massacres entre prisonniers qui partageaient une cellule.

Vers la fin des années 50, la ville de Philadelphie décerna le titre de monument historique au pénitencier d’Eastern State et quelques années plus tard, la construction du bloc 15 fut décidée. Ce nouveau bâtiment devait recevoir les criminels les plus dangereux et des règles strictes devaient y être appliquées.

En 1965, le gouvernement fédéral des États-Unis déclara le pénitencier monument historique nationale, malgré son mauvais état. Les murs étaient encore solides, mais les bâtiments avaient besoin d’une rénovation majeure concernant surtout l’électricité et de gros problèmes d’humidité.

Ce n’est qu’en janvier 1970 que Eastern State ferma ses portes et la plupart des détenus furent transférés à la prison de Grateford. La même année, après une émeute des prisonniers d’Holmesburg, on parqua quelques détenus à Eastern State. Mais les prisonniers ne restèrent pas longtemps à Eastern State. Dès 1971, la prison fut totalement abandonnée et des vandales s’amusèrent à briser les lucarnes et les fenêtres.

Le gardien, Dan McCloud, qui resta sur place jusqu’au milieu des années 80 raconta que les bâtiments servirent comme entrepôts pour la ville de Philadelphie.

Au cours des années 1980, la ville de Philadelphie acheta le pénitencier pour la modique somme de 400 000 dollars à l’État de Pennsylvanie. Le maire, Wilson Goode, entreprit de grandes restaurations des bâtiments et dès 1990, des visites quotidiennes furent organisées.

Depuis, des visites sont organisées tous les jours et les visiteurs affluent en masse pour voir ce vestige historique. Il s’y déroule même de grandes cérémonies, notamment à l’occasion de la fête d’Halloween, car le pénitencier a toujours eu la réputation d’être hanté. Bien sûr, il n’y a jamais eu d’exécutions de détenus, mais nombreux sont morts de maladie, de sévices, de vieillesse et deux gardes au moins, ont été tués durant les émeutes. Toute cette souffrance, tous ces morts ne peuvent que laisser des énergies négatives dans les bâtiments.

 

Les émeutes

Comme dans toutes les prisons, il y a toujours des émeutes, des révoltes de prisonniers et des tentatives d’évasion. Je ne vais pas tout vous raconter, car cela serait trop long, mais juste les plus destructrices et les plus meurtrières.

En 1933, les détenus mirent le feu à leurs cellules et une émeute s’en suivit. Ils détruisirent les ateliers et se plaignirent du manque de distractions, du surpeuplement et de l’oisiveté. Plusieurs hommes périrent par le feu dans cette révolte et les cellules furent très abîmées. Ce qui n’empêcha pas les gardes de remettre les prisonniers dans ces cellules. Certains ont eu les poumons détruits par les fumées.

L’année suivante, des prisonniers protestèrent contre les bas salaires. Ils court-circuitèrent les prises électriques et mirent le feu. Warden Smith jugula l’émeute. Il ne fit pas de quartier et ceux qui avaient provoqué l’émeute subirent de nombreux sévices.

En 1945, douze hommes s’évadèrent de la prison en passant par un souterrain long de plus de 100 mètres et qui débouchait sur l’avenue Fairmount et la 22e rue. C’est Willie Sutton, un voleur de banque, qui eut l’idée de faire ce tunnel. Il fut arrêté deux heures plus tard et condamné à dix ans de prison supplémentaires.

C’est à la suite de cette évasion que l’État de Pennsylvanie décida l’abandon de l’Eastern State, car le bâtiment n’était plus sécurisé et demandait beaucoup de rénovation. Pourtant le pénitencier ne fut pas fermé et continua à accueillir des prisonniers.

En 1961, John Klausenberg abusa un garde. Il lui fit ouvrir la cellule d’un autre détenu et une fois ce dernier dehors, les deux complices neutralisèrent le gardien et ainsi commença la plus grande émeute de l’histoire d’Eastern State. Il fallut plusieurs heures à la police et aux soldats venus en renfort pour stopper l’émeute. Une discussion sur la fermeture de la prison s’en suivit.

 

Les sévices

Au cours des années 1920 à 1930, Warden Herbert Smith, le directeur d’Eastern State, dirigea l’établissement à l’image d’un dictateur cruel. En effet, il faisait subir aux prisonniers récalcitrants des sévices cruels.

Il y avait les sévices de l’eau glacée : les prisonniers étaient trempés avec de l’eau glacée et suspendus au mur jusqu’à l’aube. Et cela se faisait surtout en hiver. Les hommes gelaient sur place et certains perdaient leurs membres. Le bain d’eau était une punition très usitée dans les hôpitaux psychiatriques et lorsqu’on voit ce que cela a donné sur les malades mentaux, on peut se dire que cela n’a fait qu’aggraver l’état de folie qui régnait à la prison. 

Il y avait aussi les sévices du collier de fer ou le bâillon de fer. Ces sévices étaient certainement les plus meurtriers de tous. Il était spécialement conçu pour les détenus qui ne respectaient pas la politique du silence (l’Église utilisait déjà ce supplice durant l’inquisition). Un collier de fer était mis sur la langue du détenu puis maintenu sur ses poignets attachés derrière son dos. Tout mouvement entraînait une déchirure de la langue entraînant des saignements ou une hémorragie mortelle.

La chaise de la folie : c’est certainement la forme la plus meurtrière des punitions avec le collier de fer. Et avec ce supplice, il n’était pas rare qu’un détenu devienne fou. Le prisonnier était mis sur un fauteuil attaché avec lanières de cuir tellement serrées que la circulation sanguine était presque coupée. Et on le laissait ainsi, durant des jours, sans manger.

Certains prisonniers, les plus incontrôlables, étaient condamnés au trou, qui était une fosse creusée sous le bloc 14. Là, ils restaient enfermés des jours entiers, parfois des semaines entières, dans l’obscurité, avec très peu d’air circulant, avec pour seule nourriture un bol d’eau et un morceau de pain par jour, au milieu des rats qui les mordaient.

On peut alors comprendre, avec toute cette souffrance vécue par les détenus, avec toute cette folie engendrée par ces tortures, avec tous ces meurtres, avec ces émeutes qui ont fait de nombreux morts, que les murs d’Eastern State soient remplis de mauvaises ondes et donc que la prison soit hantée.

 

Les entités d’Eastern State

Les premières rumeurs de hantise commencèrent dès le début du XXe siècle, alors que la prison accueillait toujours des détenus. Les prisonniers et les gardiens parlaient déjà de bruits de pas dans les couloirs, de piétinements dans les cellules, de gémissements et d’ombres traversant les portes, les fenêtres et les murs.

La plus célèbre histoire de hantise reste celle d’Al Capone. Ce gangster connu du monde entier fut incarcéré en 1929 et resta à Eastern State pendant huit mois durant lesquels il bénéficia d’un traitement de faveur. En effet, il put bénéficier d’une cellule individuelle qu’il décora d’un bureau, d’une lampe de bureau, orna les murs de peintures et eut même le droit à une radio pour écouter de la musique.

Sauf qu’Al Capone était sans cesse visité par le spectre de James Clark, l’une de ses victimes lors du massacre de la Saint-Valentin. La nuit, les autres détenus pouvaient l’entendre hurler suppliant Jimmy de le laisser tranquille. Peut-être était-ce de la culpabilité ?

Al Capone, après sa sortie de prison, continua à voir ce spectre et de nombreuses personnes l’entendirent parler avec lui, le priant de le laisser en paix. Ses gardes, souvent, faisaient irruption dans sa chambre, car il criait à se rompre les poumons. N’en pouvant plus d’être réveillé toutes les nuits par Jimmy, Al Capone contacta une voyante, Alice Britt, afin de se débarrasser de cet esprit. En vain. James Clark hanta le célèbre gangster jusque dans sa tombe.

D’autres phénomènes de hantise ont été rapportés par de nombreux témoins et certains ont même fait l’objet de plusieurs émissions de télévision traitant de paranormal. Par exemple, sur Syfy, lors de la diffusion de l’émission Ghost Hunters de Brian Harnois, un membre de l’équipe a pris la fuite en hurlant avoir aperçu une entité très menaçante.

Le plus flippant des témoignages nous a été rapporté par Gary Johnson, un serrurier qui travaillait au pénitencier lors de sa rénovation. Un jour, alors qu’il était au bloc cellulaire 4 et travaillait pour enlever un verrou vieux de 140 ans particulièrement rouillé et grippé d’une porte d’une cellule, il sentit une entité, une force puissante s’abattre sur lui et le maintenir. Pendant plusieurs minutes, il fut incapable de bouger. Alors qu’il était dans cet état, il vit des visages angoissés apparaître sur les murs ainsi qu’une silhouette lui faisant signe de venir. À ce moment, il sembla à Gary qu’il sortait de son corps et qu’il était attiré par la silhouette. Puis, il cria, pria et tout disparut.

Certains pensent que Gary, en enlevant la vieille serrure, a libéré des forces obscures du passé. On comprend que Gary Johnson n’a plus jamais remis les pieds au pénitencier.

De nombreux chercheurs de fantômes ont enquêté à Eastern State et ont enregistré des bruits étranges, des pleurs, des rires, des bruits de pas, des murmures s’élevant de murs… Ils ont aussi filmé des choses surprenantes, comme des empreintes de pas se dessinant mystérieusement dans la poussière, des ombres, notamment dans le bloc numéro 6 ainsi que des visages fantomatiques dans le bloc numéro 4. Le bloc numéro 12 est surtout connu pour les bruits de voix et les rires désincarnés qui jaillissent des murs.

Parfois même, la silhouette d’un garde se dessine sur la haute tour de garde surplombant les murs et certains soirs, un mystérieux promeneur apparaîtrait. Silencieux, il se promène le long des couloirs obscurs. Ceux qui l’ont aperçu disent qu’il dégage un terrible sentiment de malveillance. Brrr ça me fait froid dans le dos.

Craig Wielkotz, un visiteur, nous a laissé un troublant témoignage. En fait, dans son groupe, il y avait un jeune homme qui, tout comme lui, venait pour la première fois visiter Eastern State. Ce jeune homme n’avait pas beaucoup d’expérience dans le domaine du paranormal. Devant les cellules, il y a des panneaux où sont inscrits les noms des prisonniers ayant été dans la cellule en question. Le jeune homme se mit à lire les noms à haute voix, devant une cellule, puis à les insulter. Le pauvre, lorsqu’il entra dans la cellule, fut éjecté par une force invisible et il eut tellement peur qu’il appela sa mère !

Andrew Knaap, un autre témoin oculaire, est allé visiter la prison et notamment le bloc 14. Son groupe était composé de huit membres et Andrew était le dernier de la file. Il a senti quelque chose frapper sur son épaule. Lorsqu’il se retourna, il n’y avait personne. Il faisait nuit et il a demandé à un membre du groupe de regarder s’il n’y a pas quelque chose derrière lui. Mais rien. Andrew Knaap venait de quitter le couloir de la mort et avait, quelques minutes auparavant, commenté le nom d’un des détenus, Elmo Smith. Il trouvait son nom rigolo et le fit savoir. Cela ne plut certainement pas à Elmo qui lui a fait savoir à sa manière !

 

Quelques témoignages

Voici quelques témoignages de ceux qui ont dirigé la prison, l’ont visitée, y ont vécu…

Sean Kelley à propos du concept d’isolement : « Ils croyaient qu’en regardant dans leur cœur, ils deviendraient des pénitents s’ils passaient du temps en isolement, mais bien sûr, ils n’ont jamais dit que cela rendait les gens fous. »

On comprend que Sean Kelley parle des détenus et que l’isolement les rendait fous. On peut en déduire qu’ils étaient en grande souffrance morale et que cette souffrance a forcément attiré des entités démoniaques, d’où les phénomènes de hantise.

Sean Kelley : « Il y a eu des meurtres ici, ça c’est sûr ! Deux officiers ont été tués par les détenus. »

C’est clair qu’il y a eu des meurtres au sein même de la prison. Le premier garde a été tué en 1980 d’une manière horrible. En effet, un détenu s’est servi d’une machine à coudre pour découper le garde jusqu’à la mort. Le prisonnier était entré dans un délire schizophrénique dû probablement à son isolement.

Un autre détenu, Joseph Taylor, était persuadé que le garde voulait l’empoisonner. Encore une victime de l’isolement qui sombra dans la folie à force de vivre dans le confinement. Joseph Taylor faisait des crises d’une rare violence. Un jour, il s’aperçut que la porte de sa cellule était ouverte. Il s’échappa et frappa le garde à mort. Mais, chose surprenante, il n’en profita pas pour fuir. Au contraire, il réintégra sa cellule, se coucha et s’endormit. Cela prouve bien que Taylor souffrait de graves problèmes psychologiques. Peut-être était-il même possédé ?

Charles J. Addams : « Les détenus poussaient les gardes par-dessus la balustrade. Les barreaux sont très proches. Vous pouvez imaginer les gens qui attendaient derrière la porte et qui poussaient les gardes, c’est pour cela qu’il y a des barreaux, pour ne pas qu’ils tombent. »

Avec ce témoignage, on comprend qu’il régnait au sein de la prison une véritable folie destructrice.

Sean Kelley : « La tuberculose surtout chez les détenus, cela en a tué beaucoup. D’après des études faites dans les années 50, il y en a eu des centaines. Gardez à l’esprit que la perpétuité est un phénomène du 20e siècle, on ne donnait pas la perpétuité en 1800 (…) Et pour la vie voulait dire la mort. Ce que je veux dire, c’est qu’une condamnation à perpétuité voulait dire que vous alliez mourir, vous quittiez le bâtiment dans une boîte en pin et pas avant. Il y eut des dizaines et des dizaines de morts ici, ils faisaient 30, 40 ou 50 ans dans ce bâtiment. S’ils avaient un cancer ou des dialyses, ils venaient tous mourir au bloc 3. »

La prison avait son propre hôpital, situé d’ailleurs dans le bloc 3. Cet hôpital était plutôt un mouroir pour détenus malades. Beaucoup y sont morts faute de soins, par négligence ou manque d’hygiène.

Avec ce témoignage de Sean Kelly me vient une autre remarque. Le pénitencier d’Eastern State tenait un registre très précis de tous les morts et cela dès 1830. Ce registre, qui est conservé au Musée du pénitencier, contient de nombreux détails importants, comme le nom du détenu, son crime commis, l’âge de sa mort et comment il est mort. La plupart du temps, on peut lire par pendaison, car beaucoup de détenus se suicidaient dans leur cellule ou en se tranchant la gorge. Il y eut beaucoup de suicides au sein de l’établissement, ce qui peut expliquer les phénomènes de hantise. En effet, d’après l’Église (et je suis d’accord avec elle sur ce point), la personne qui se suicide donne son âme au diable. Donc, beaucoup d’âmes sont retenues prisonnières au sein de la prison et ne trouveront pas le repos.  

 

 

Le pénitencier d’Eastern State est certainement le monument le plus hanté au monde.  Cette prison renferme de nombreux démons appelés par la souffrance humaine et attachés à l’endroit où ils doivent jubiler de garder prisonnières toutes les âmes de ceux qui ont perdu la vie à l’intérieur du bâtiment. C’est aussi le bâtiment le plus étudié d’Amérique. De nombreuses enquêtes y ont été menées et sont encore menées aujourd’hui par des groupes de chasseurs de fantômes.

 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

 

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