Saint Vincent, le prédicateur

Saint Vincent Ferrier était un prêtre de l’Ordre dominicain resté célèbre pour ses prédications publiques où il faisait preuve d’un véritable don d’orateur. Saint Vincent est surtout honoré en Bretagne, plus précisément à Vannes où il officia. Il est d’ailleurs le saint patron du Pays valencien. Découvrons cet homme hors du commun dont les discours sonnent encore juste aujourd’hui.

 

Son enfance

Saint Vincent Ferrier, tableau de Giovanni Balini.

Vincent Ferrier vit le jour à Valence, en Espagne, le 23 janvier 1350. Quatrième enfant de Guillem Ferrer, un homme issu de la noblesse aragonaise et de Constanca Michel. Les Ferrier étaient originaires d’Écosse et étaient venus en Espagne combattre les Maures et cela depuis plusieurs siècles déjà.

Vincent grandit dans un foyer chrétien. Brillant à l’école, il fit de sérieuses études et montra un caractère dur et acceptait les punitions sans se plaindre. Doté d’une intelligence vive, déjà à 15 ans on lui assurait un avenir des plus glorieux.

Cependant, Vincent attisait la jalousie de ses camarades : il était trop pieux, trop doux et trop assidu aux offices religieux. Il fut victime de ce que l’on appelle aujourd’hui le harcèlement scolaire. Mais Vincent gardait toujours son calme devant ces attaques gratuites de la part de ses camarades et puisait sa force dans la prière et l’énergie nécessaire à ne pas se départir de son calme dans la récitation quotidienne de l’office de la Passion. On l’appelait « le petit saint », sobriquet plus railleur que bienveillant. Mais un jour, un de ses camarades lui demanda de l’aider. En effet, ce dernier avait un ulcère purulent au niveau de la gorge qui le faisait souffrir. Vincent le toucha et l’ulcère sécha aussitôt. Il scella la cicatrice par un baiser et le mal disparut à tout jamais. Dès ce jour, Vincent comprit que Dieu lui avait offert le don de sainteté et cette réputation de saint devint bientôt universelle.

À l’âge de 17 ans, Vincent se donna à Dieu tout entier et demanda à entrer au couvent des Dominicains de Valence. Sa mère essaya de le faire changer d’avis, mais Vincent refusa et accepta sans jamais se plaindre la vie dure du couvent. Vincent fut enfin admis à la profession religieuse en 1368 et prit le nom de Frère Vincent. Au couvent, Vincent s’infligeait des pénitences corporelles, des coups de fouet afin de connaître la douleur de la Passion. Cette vie intérieure menée au couvent décuplait ses forces : il ne s’appartenait plus, donc pouvait se vouer aux autres. Il fut successivement professeur de philosophie, professeur de sciences, professeur de théologie et son autorité grandissait chaque jour. Partout, on faisait appel à ses lumières pour démêler un procès épineux ou pour être arbitre dans les litiges du quotidien. Le roi d’Aragon le sollicita à plusieurs reprises pour régler des affaires d’État. Le pape Benoît XIII, alors établi à Avignon, le pria de diriger sa conscience.

La parole du Frère Vincent avait d’irrésistibles effets. Partout, on se disputait sa présence et les archives de Valence gardent des lettres où Vincent arrivait, par la parole, à calmer un litige, à apaiser les haines et les conflits, à réconcilier les personnes.

Saint Vincent opérait aussi des guérisons miraculeuses et d’autres miracles. Partout, on venait le voir avec un parent malade, que Vincent guérissait par la prière. Il réalisa aussi de nombreux exorcismes, même si, dit-on, le démon n’attendait pas sa présence pour fuir tellement il avait peur de lui.

Il officia jusqu’en 1399 au couvent avant de recevoir sa mission de Dieu. Donc, Dieu attendit trente et un ans avant de lui confier la tâche extraordinaire d’annoncer la fin du monde, car telle était sa mission.

 

 

Sa mission

Statue de saint Vincent.

Après la révélation de sa mission, saint Vincent se mit en route pour l’Europe où il prêcha de 1399 jusqu’à sa mort en 1419. Il parcourut ainsi l’Espagne, l’Italie, la Suisse et même l’Écosse, accompagné le plus souvent de nombreux disciples.

En Espagne, il prêcha pour la conversion des Juifs et s’efforça de modérer la sauvagerie des massacreurs. Comme il disait, les apôtres n’ont pas utilisé l’épée pour répandre la parole du Christ, mais la voix. Les chrétiens ne doivent pas tuer les juifs avec le couteau, mais avec la parole et pour cela les émeutes qu’ils font contre les juifs, ils les font contre Dieu même, car les juifs doivent venir d’eux-mêmes au baptême et non y être forcés par la menace.

Saint Vincent a parcouru aussi la France, d’abord le Sud, avec d’être appelé en Bretagne en 1418 par Jean V, duc de Bretagne. Il a sillonné pratiquement toute la Bretagne, prêchant de ville en ville et revient à Vannes, épuisé, où il s’éteint le 5 avril 1419. Pour la petite anecdote, la ville de Puy-Saint-Vincent située dans les Hautes-Alpes s’appelait Puy-Saint-Romain avant le passage de saint Vincent dans les Alpes du Sud.

Parlons de la mission de saint Vincent. Un jour, alors qu’il était très malade, le Christ lui apparut et lui expliqua sa mission. Saint Vincent se réveilla complètement guéri. Saint Vincent se trouvait à Avignon, au palais papal, appelé par le Pape pour régler des affaires urgentes. Aussitôt guéri, et alors que le pape insistait pour qu’il reste auprès de lui, saint Vincent se mit en route. Il quitta Avignon le 22 novembre 1399 et c’est là qu’il alla prêcher dans toute l’Europe.

Quelle est cette mission confiée à saint Vincent par le Seigneur ? Celle de dire que la venue de l’Antichrist était proche et de prêcher la fin du monde. D’Avignon, il se rend à Valence pour faire ses adieux à sa patrie, puis parcourt toutes les provinces d’Espagne, franchit les Pyrénées à Saint-Sébastien, visite le sud de la France, passe par l’Italie, évangélise la Suisse, le centre de la France, la Belgique et revient vers la Franche-Comté puis Bordeaux et enfin la Bretagne. Dans toutes ces villes visitées, il dit que bientôt l’Antichrist descendra sur Terre et qu’il faut se tenir prêt. Il se définit comme celui annoncé par l’Apocalypse, celui qui doit annoncer la venue de l’Antichrist afin de convertir le plus de personnes possible.

Des foules entières se rendaient à lui, l’écoutaient, le clamaient, imploraient la miséricorde divine. Ses prédications étaient dures, et aujourd’hui, on s’en offusquerait parce que l’on pratique la langue de bois et le politiquement correct. Or, parfois, il faut dire les choses et les dire clairement. Quand le vice s’étale devant nos yeux, quand la violence est omniprésente, il ne faut pas se taire.

Fait étrange et constaté par de nombreux témoins : la voix de saint Vincent portait sur plusieurs kilomètres, et l’on pouvait l’entendre du village voisin. Autre fait étrange : saint Vincent parlait en Espagnol, pourtant, en France, en Belgique, en Suisse, en Italie, et alors qu’il prêchait en Espagnol, tout le monde comprenait ce qu’il disait, comme si ses paroles étaient traduites dès qu’elles sortaient de sa bouche. Saint Vincent ne parlait pas le français, ni même l’italien, ni même le breton, mais lorsqu’il parlait, tout le monde le comprenait, et entendait ses paroles dans sa propre langue. Ce fait a été vérifié alors qu’il prêchait à Gênes, près du port italien. Ce jour-là, il y avait beaucoup de marins et de commerçants et tous ne parlaient pas la même langue. Certains venaient même de très loin pour faire commerce. Pourtant, lorsqu’il se mit à parler, tous le comprirent.

Une fois la prédication terminée, les conversions se faisaient en masse et l’on venait auprès de saint Vincent pour juger un procès, pour régler un litige ou pour guérir les malades. On lui demandait même de ressusciter les morts, ce qu’il fit plusieurs fois dans le pays de Vannes.

Saint Vincent ne s’attardait jamais longtemps dans une même ville. Parfois, il se mettait en route avec 10 000 ou 20 000 personnes qui le suivaient en chantant des cantiques. Toutes ses personnes avaient abandonné leurs biens et le suivaient sans même prendre de la nourriture. Il y avait aussi des enfants. Saint Vincent disait à ses disciples qu’ils ne devaient se préoccuper de rien, que la nourriture arriverait à temps et il est vrai, qu’il arrivait toujours à trouver de la nourriture pour tout le monde. Parfois, saint Vincent multipliait les pains et les poissons, comme lors de l’évènement au pied de la montagne des Béatitudes, parfois, c’étaient les communes qui s’occupaient de donner le couvert à toute cette foule qui arrivait. Les sommes marquées dans les registres étaient astronomiques, pourtant, aucune bourgade, même la plus humble, n’eut à souffrir du passage de cette armée pacifique. Bien au contraire, la vague divine laissait après elle les restes surabondants de la générosité providentielle.

Cela est bien difficile à croire, pour nous, hommes modernes, dont le cerveau ne peut accepter une chose pareille. Et pourtant ! Il existe des milliers de documents relatant ces faits en détail, de nombreuses précisions historiques qu’il nous est impossible de  mettre en doute sans nier en bloc le passé.

 

 

Les résultats de la mission

Coffre reliquaire de Saint Vincent à la cathédrale de Vanne.

L’Europe du XVe siècle était en guerre. Les Turcs s’établissaient dans les provinces orientales, la France était assiégée par les Anglais, la peste noire sévissait. Partout, il y avait la guerre et la maladie. Partout, on avait peur de son voisin, qui, s’il n’était pas l’ennemi, était contagieux. Il régnait donc une atmosphère de fin du monde. En France, la déchéance morale était encore plus forte qu’ailleurs. Il ne subsistait encore que très peu de chevaliers qui luttaient pour l’honneur. L’Église n’arrivait plus à contenir les abus et les déviances. On ignorait les vérités les plus élémentaires de la doctrine chrétienne. Tout partait en déchéance. Le paganisme retrouvait de la vigueur et l’Église n’avait plus la force de la combattre. Les personnes souffrantes préféraient se tourner vers la sorcellerie plutôt que vers Dieu.

C’est pourquoi saint Vincent parlait durement et rappelait les devoirs et responsabilités des princes, des prêtres, des juges… de ceux donc qui détenaient l’autorité. Ils devaient se réveiller et aller au-devant du peuple pour le remettre droit, pour lui montrer la lumière.

Partout, il y avait des hérétiques, des personnes qui priaient des divinités et qui étaient violentes, au point même que les évêques n’osaient plus s’aventurer dans ces lieux. Pour saint Vincent, toutes ces erreurs, toutes ces hérésies provenaient principalement du fait de l’absence de prédicateurs. Partout, il y avait des cultes rendus publics, comme celui à Genève qui consistait à honorer une divinité appelée saint Orient, c’est-à-dire le soleil. Ce culte était très répandu et avait de nombreux adeptes. Les religieux n’osaient rien dire contre cette erreur. Saint Vincent réussit à convertir tous ces malheureux et à faire taire ce culte abominable. En Lausanne aussi on honorait une divinité liée au soleil, surtout dans la campagne. En Allemagne et en Savoie, il y avait deux villes où les hérétiques faisaient la loi et rendaient la vie des chrétiens insupportables. Saint Vincent les convertit.

Arrêtons-nous un instant. Aujourd’hui la culture New Age fait rage. Cette culture rejette le Christ, rejette Dieu. Sous des aspects de « bien-être », elle nous entraîne vers l’Ennemi, nous donne à l’Ennemi. Il faut rejeter tout ce Mal, le combattre par la Parole et non pas par la violence, car la violence engendre la violence. Je le dis souvent, le combat est spirituel. Partout, il faut annoncer la Parole du Christ et la diffuser partout, sans relâche. 

Les rois Maures de Grenade l’appelèrent aussi. Saint Vincent se rendit donc auprès des populations berbères de l’Afrique du Nord. Là, il convertit plus de 8 000 musulmans, toujours par la parole, sans recourir à aucune menace. Cela ne plut pas aux grands de la Cour royale qui l’expulsèrent de la région.

Dans cet article, je ne peux parler de toute l’œuvre de ce saint. Toute l’Europe lui doit la vie, car il l’a arrachée au paganisme. Partout où la foi s’épuisait, en Espagne, en Italie, en France… saint Vincent, par son Verbe, a su lui redonner sa solidité. Encore aujourd’hui, on se déplace de partout pour aller prier sur son tombeau en Bretagne.

 

 

Saint Vincent, l’annonciateur de la fin du monde

Beaucoup ont vu en saint Vincent l’ange annonciateur du jugement dernier. Bien sûr, saint Vincent a prêché la fin du monde, mais il l’a aussi annoncée comme imminente. Il s’est positionné comme un envoyé spécial de Dieu pour annoncer cette fin proche. Il a réalisé plus de 3000 miracles, donc on peut affirmer que sa mission était divine.

Or, le monde ne s’est pas arrêté au XVe siècle, donc beaucoup disent, souvent pour railler la foi chrétienne, que Vincent Ferrier s’est trompé et donc, remettent en doute sa sainteté, sa mission entière, le fait qu’il soit un envoyé de Dieu. Cela est bien sûr une réaction raisonnable et compréhensible, sauf que ces personnes ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez et ne comprennent rien à la foi.

Peut-être pouvons-nous dire que saint Vincent s’est trompé, que la fin du monde qu’il prêchait était simplement la décadence que verrait naître le monde dans les prochains temps, décadence qui se vérifie aujourd’hui avec toutes les valeurs morales détricotées, les valeurs familiales mises au rebut.

Beaucoup de personnes ont émis l’hypothèse de l’autosuggestion, c’est-à-dire que saint Vincent s’est convaincu être chargé d’une mission spéciale et donc s’est investi de cette mission. Or, cette vision médico-scientifique, vision très à la mode aujourd’hui, ne tient pas la route. Elle est surtout inadmissible et cela pour une simple raison : saint Vincent a réalisé des miracles et cela est attesté. Il parlait aussi à des foules entières et sa voix portait sur plusieurs kilomètres, chose qui ne peut être expliqué par la science. Disons surtout, que les scientifiques ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas et ne maîtrisent pas, et donc ont peur de saint Vincent, car tout ce qu’il a réalisé est au-dessus de la science et surtout inexplicable scientifiquement.

Saint Vincent Ferrier a prêché la fin du monde pendant vingt ans et s’il était un simulateur, je pense que quelqu’un aurait détecté la supercherie. Surtout qu’il avait beaucoup de détracteurs qui n’ont jamais pu prouver une quelconque supercherie. Toute l’Europe l’a vu à l’œuvre, pas seulement un peuple, un village, mais toute l’Europe ! Des rois, des reines l’ont approché. Tous ses actes étaient publics, vus par des milliers de témoins. Jamais personne n’a douté de lui et c’est bien cela le miracle de saint Vincent.

Vincent Ferrier était incontestablement l’homme le plus sage et le plus écouté de son époque. Toutes ses décisions étaient acceptées par les plus hautes autorités, comme lorsque l’Espagne connaît une crise politique et que les neuf délégués, pour régler la succession au trône, font appel à Vincent Ferrier pour régler la question. Lors du Concile de Constance, en 1417, l’empereur Sigismond, le cardinal P. d’Ailly et Gerson font appel à lui pour son autorité et surtout ses conseils avisés. Pour tout cela, on ne peut dire que saint Vincent était un halluciné, d’autant plus qu’il a réalisé de nombreux miracles, tous consignés dans des documents officiels.

Alors pourquoi la fin du monde n’est-elle pas arrivée ? Tout simplement parce que Dieu nous prévient, à travers saint Vincent, que si l’humanité continue à vivre loin de Lui, alors la fin sera proche. Saint Vincent a réveillé la foi de chacun, a converti beaucoup de monde, et donc, a apaisé Dieu.

Dieu n’a pas prédit la ruine de l’univers, mais la ruine de l’humanité et des civilisations. À cela, regardons ce qu’il s’est passé pour des civilisations puissantes qui ont disparu. Je pense notamment à Babylone ou à l’Empire romain, aux sumériens, aux Mayas. Donc, à travers saint Vincent, Dieu nous prédisait la mort de la civilisation d’Europe telle que nous la connaissons. Jésus a dit à Vincent qu’il attendrait les résultats de sa prédication avant d’ordonner la venue de l’Antichrist. Or, les résultats ont été tels que l’humanité est sortie de son obscurité et qu’elle est entrée dans une pénitence inattendue, cela grâce à saint Vincent. Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais sa conversion. Au temps de saint Vincent, l’Église était scindée en deux et avait perdu de sa puissance. Elle ne délivrait plus le bon message (comme aujourd’hui d’ailleurs, mais cela est une autre discussion). Le paganisme renaissait. Alors, Dieu envoya le premier des trois anges annoncés par l’Apocalypse, c’est-à-dire saint Vincent, pour nous prévenir. Le monde comprit, se convertit, retourna vers Dieu. Alors la miséricorde pouvait encore agir et nous avons obtenu un délai dont nous jouissons encore aujourd’hui. Le monde fut sauvé comme autrefois à Ninive, mais pour combien de temps ? Car si l’homme a compris son erreur du temps de saint Vincent, il a refait cette erreur et nous voici encore plus éloignés de Dieu que dans le temps de saint Vincent.

 

 

Pourquoi prier saint Vincent

Saint Vincent est celui qui nous fait retourner vers Dieu et qui nous montre que la conversion doit se faire par le Verbe et non par la force. Cela est très important à comprendre, car le combat n’est pas terrestre, mais bien spirituel.

Saint Vincent est fêté le 5 avril. On le prie pour la réunion des familles, des amis, pour cesser les querelles, pour obtenir la guérison et surtout, pour la rémission des péchés.

 

Sources : infobretagne.com

 

Marie d’Ange

 

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