Saint Pierre, le quatrième apôtre

Saint Pierre, le quatrième apôtre appelé par Jésus et le premier pontife de l’Église. Saint Pierre est la personnalité la plus évidente du christianisme naissant, poursuivant l’œuvre de Jésus après sa mise en croix. Saint Pierre c’est aussi celui qui fut assailli par le doute, celui que Jésus nomma « homme de peu de foi », mais qui regagna cette foi sans jamais plus faillir. Faisons le tour de ce personnage très important de l’histoire de la chrétienté.

 

Cet article subira, dans le temps, de nombreux changements inhérents à mes recherches et à la lecture de l’oeuvre de Maria Valtorta qui dresse un portrait très riche de l’apôtre. 

 

Saint Pierre, l’apôtre et le premier pontife

Selon l’Évangile de saint Marc, après avoir reçu le baptême par Jean dit le Baptiste, Jésus s’entoure de quatre hommes de condition modeste, des pécheurs se trouvant sur les bords du lac de Génésareth, à Capharnaüm. Ces quatre hommes étaient Simon (appelé plus tard Képhas en araméen, ce qui donne Pierre en grec, le fameux saint Pierre dont on parle dans cet article), André, le frère de Simon-Pierre, Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée.

À partir de ce moment, Pierre devint le compagnon inséparable de Jésus et son homme de confiance. Jésus qui lui donna  le nom de Pierre à la place de Simon, nom significatif annonciateur des éminentes qualités de l’apôtre :

« Tu es heureux, aurait-il dit à Pierre, tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela (c.-à-d. ma qualité de Messie), mais mon père qui est dans les cieux. En revanche, je te déclare que tu es Pierre et que sur cette pierre je bâtirai mon église, en sorte que les portes de l’enfer ne prévalent point contre elle. Je te donnerai la clé du royaume des cieux, en sorte que ce que tu lies sur la terre soit lié dans les cieux, et que ce que tu délies sur la terre soit délié dans les cieux. » Paroles de Jésus-Christ, Évangiles selon saint Matthieu 16:13-23.

C’est sur ces paroles que reposent l’établissement de l’Église catholique romaine. Ces paroles demandent un décodage pour être comprises et comprendre que les fondations de l’Église romaine sont bancales, mais ce n’est pas le sujet de cet article. Pierre n’est pas le saint présenté par l’Église, apôtre oui, mais saint… Il n’a pas su faire taire le vieil homme (le juif) qui était en lui, son ego aiguisé par son rang de “chef”.  

À la mort physique de Jésus-Christ sur la Croix, Pierre s’érige en chef des apôtres, prend les choses en main. Les Actes des apôtres montrent à quel point il a agi en conducteur incontesté et respecté de la naissante Église. Alors, oui, il a vécu quelques déboires : le jour de la Pentecôte, il adresse aux Juifs de solennelles exhortations, il opère des miracles pour montrer la puissance de la foi, ce qui lui vaut d’être jeté, avec Jean, en prison par les autorités juives. Mais, a-t-il respecté tout l’enseignement du Christ à cause de son humanité ? La question se pose, car nul n’est infaillible. 

 

 

Qui était Pierre

De son vrai nom Simon, Pierre était fils de Jonas, sa mère restant anonyme. Cet apôtre était un Galiléen de Bethsaïda. On ne lui connaît qu’un seul frère, André, lui aussi apôtre. Tous deux possédaient une maison au bord du lac de Tibériade, voisines l’une de l’autre. Pierre est marié à Porphyrée, mais n’a pas d’enfant. Plus tard, Jésus-Christ lui permettra d’adopter Marziam, un orphelin, celui qui deviendra saint Martial. 

Pierre était un homme petit et trapu, qui s’exprimait d’une voix légèrement rauque, un homme brut de décrophrage, franc, expressif et impulsif. Au moment où il est appelé par Jésus, il a environ quarante-cinq ans. Ses cheveux sont grisonnants et hérissés sur sa tête. Ses yeux sont très expressifs. Ses mains sont grosses et courtes. Jésus disait affectueusement de lui qu’il était « un grand vieux bambin ».

Pierre est un homme impulsif qui s’emporte facilement. Il dut faire de gros efforts pour ne pas s’emporter, notamment en présence de Judas qui avait le don de l’énerver. Au fil du temps passé auprès de Jésus, Pierre améliore son caractère, apprend à se contenir, apprend à devenir plus doux. 

Pierre est un homme franc, parfois impertinent. Par contre, il accepte facilement ses erreurs. Lorsqu’il fait une erreur, lorsqu’il se trompe, il le dit et attend les reproches qu’il accepte sans protester.

Pierre est curieux et malin, ce qui amuse parfois Jésus. Il est aussi terre-à-terre et généreux, parfois autoritaire, parfois dominateur. C’est pour cela qu’il prendra la tête des apôtres. Son frère André avait pris l’habitude de s’effacer devant lui. Pierre est aussi parfois intransigeant.

La Vierge Marie, à qui Jésus avait demandé ses impressions sur les apôtres, l’avait défini ainsi : « Pierre aussi est bon. Plus dur parce que plus âgé, mais franc et convaincu. »

Pierre vivait donc de la pêche. Il n’était pas riche. Il est le quatrième apôtre appelé par Jésus. Dès le début, il s’impose et intervient souvent dans les décisions. Il commente les faits, prend des initiatives, distribue les rôles. Il a de nombreuses disputes avec Judas, mais Pierre apprendra à se contenir et à se dominer sous les recommandations de Jésus.

Après l’élection des douze apôtres, Jésus place progressivement Pierre en situation de chef des apôtres, rôle qui est accepté spontanément par tous les apôtres, sauf par Judas.

Comme il était pêcheur de métier, Jésus fera de lui un « pêcheur d’hommes ». Lorsque Jésus le charge de prendra la direction de l’Église naissante, Pierre doute et pense qu’il est incapable d’accomplir cette mission.

Pierre est aussi le témoin de la plupart des grands évènements de la vie de Jésus : la Transfiguration, la dernière Cène, la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte. Par contre, il n’a pas assisté à la Crucifixion, il s’était enfui, car n’avait pas la force de voir, et surtout, n’avait pas le courage de dire qu’il était un disciple de Jésus. C’est ce que les chrétiens nomment l’évènement du triple reniement lors de la Passion. Cet évènement est une véritable épreuve pour Pierre qui lui confirme son indignité envers Jésus. Ce souvenir d’avoir renié par trois fois Jésus le torture. Jésus ressuscité fera taire ces doutes et confirmera sa fonction de premier Pontife après l’avoir forcé à confesser par trois fois son amour pour effacer son triple reniement. Du moins, c’est ainsi que nous présenté l’évènement par l’Église catholique. 

C’est la venue du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, qui transformera ce patron pêcheur en chef assuré de l’Église naissante. C’est ainsi que Pierre trouvera la force et la foi d’instaurer le culte dominical au Cénacle, première église de l’ère chrétienne. Et voici comment Pierre, qui n’a pas su faire taire le vieil homme en lui (le juif) a recommencé à instauré des rituels, comme cela se faire au Temple de Jérusalem, alors que ce n’est pas ce que le Christ avait demandé. L’homme ne peut se passer de religion, et tombe facilement dans la religiosité. Or, Dieu n’est pas une religion, et Dieu ne demande pas de rituels, seulement de l’Amour et la foi. 

 

 

La mort de saint Pierre

La Tradition nous rapporte que Pierre est mort crucifié la tête en bas, car il ne se sentait pas digne du Christ pour être crucifié tête en haut. Ce fut sa façon d’expier ses péchés, et notamment la faute de ne pas s’être pardonné d’avoir renié trois fois le Christ. Cette mort lui a été prédite par Jésus. Cette même Tradition localise le tombeau de saint Pierre sur l’emplacement d’une nécropole située au nord du Circus Vaticanus. Aucun texte chrétien ne parle de la prédication de Pierre à Rome ou de sa mort dans cette ville avant le IIe siècle. Les premiers textes qui en parlent (Actes de Pierre, Itinéraire de Pierre) ont été écartés par l’Église. Toutefois, la mort de Pierre à Rome est acceptée par l’Église. Est-ce un mensonge ? Auquel cas, on peut dire que la fondation de l’Église catholique repose sur un mensonge… Comprenne qui pourra. Comprenne qui voudra. 

Pie XII fait ordonner, en 1940, des fouilles de la nécropole du Vatican à l’occasion de la mise en place du sarcophage de Pie XI. Ces fouilles ont mis en évidence un cimetière païen et chrétien contenant de nombreuses tombes, et, au-dessous de l’autel, à la verticale exact du sommet de la coupole, un monument culturel qui serait « le trophée de Gaïus » et en dessous une tombe vide, qui serait la tombe de saint Pierre. Certains chercheurs ont amené l’hypothèse que certains restes humains qui étaient dans l’un des murs de soutien, le mur rouge, sur lequel est gravé PETRO, sont ceux de Pierre. Ceci n’a jamais pu être prouvé.

Saint Pierre est fêté le 29 juin, en même temps que Saint Paul. Le nom de Pierre est cité 150 fois dans les écrits du Nouveau Testament. On lui accorde deux épîtres, même si le deuxième est parfois contesté. L’Évangile de Marc, son disciple, reflète son enseignement.

Selon les Actes des apôtres, Pierre présida l’assemblée qui a élu l’apôtre Matthias en remplacement de Judas. Les baptêmes opérés chez le centurion Corneille et sa famille ont ouvert l’Église aux païens. Toujours selon les Actes des apôtres, Pierre fut emprisonné, vers 42, par le roi Hérode Agrippa, où il est miraculeusement délivré par un ange. Alors, il poursuit son activité en Judée et en Samarie, puis à Antioche de Syrie où un débat l’oppose à Paul.

Entre 48 et 49, il préside avec Jacques le Mineur, le premier concile de Jérusalem. On estime qu’il resta sept ans à Antioche de Syrie. Il fit deux voyages à Rome pendant cette période.

Vers 65/67, sous l’empereur Néron, considéré comme le premier persécuteur de l’Église, il est arrêté et crucifié dans les jardins de l’empereur sur la colline du Vatican. Pierre demande alors qu’on le crucifie la tête en bas.

À cet emplacement, l’empereur Constantin fit construire, au IVe siècle, une basilique au Vatican, sur l’emplacement présumé de sa tombe. C’est la Basilique Saint-Pierre de Rome.        

 

 

Pierre et Paul, les piliers de l’Église

Les apôtres Pierre et Paul sont indissociables. Ils sont les deux piliers de l’Église et sont fêtés ensemble. L’Église romaine, c’est l’Église de Pierre et de Paul. On parlera de Paul dans un prochain billet, mais d’emblée, j’aimerais dire que l’apôtre Paul, qui a reçu la révélation sur le chemin de Damas, fut la réincarnation de l’ange Gabriel et sa mission fut d’apporter la Vérité, à travers ses lettres, aux hommes. Ses lettres, ou épîtres, demandent un décodage pour être comprises. Une lecture simple ne permet pas la comprenhension spirituelle du message contenu dans ces lettres. 

Pierre est celui qui a douté de sa foi, Paul est celui qui a d’abord persécuté Jésus. Pourtant, tous deux ont été épris d’une foi nouvelle, forte, indestructible.

Pierre nous apprend à placer Jésus Christ au centre de tout son être par la rencontre, la communion avec le Christ et sa Parole. Paul est celui qui nous aide à porter la parole du Christ.

Pierre est le gardien des portes du Paradis. Il est celui qui a douté, qui a renié le Christ, qui a demandé le pardon, et qui a porté ses paroles dans le monde sans jamais plus faillir. On l’invoque souvent lorsque le doute nous assaille.

Pierre est celui que Jésus a dit : « homme de peu de foi », lorsqu’à son appel, Pierre sort de la barque où il se trouve et se met à marcher sur l’eau. Mais, pris par le doute, il sombre dans les eaux. Il est sauvé par Jésus. Cet épisode nous montre que le doute peut assaillir tout le monde, que la foi est dure à garder. Il nous montre aussi que si Pierre a réussi à combattre ses doutes, nous pouvons aussi les combattre avec son aide.

 

Sources : maria-valtorta.org, nominis.cerf.fr, croire.la.croix.com

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

 

 

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