Saint Jean, apôtre et évangéliste

Saint Jean était l’un des douze apôtres de Jésus, frère de Jacques le Majeur, fils de Zébédée. Il est appelé Jean l’Apôtre ou Jean l’Évangéliste ou Jean le Théologien ou encore le Disciple bien-aimé. On lui doit le Quatrième Évangile ainsi que le Livre de l’Apocalypse. Saint Jean est un témoin unique du mystère de Dieu, un témoin bien trop méconnu qui pourtant devrait avoir toute sa place dans notre monde actuel.

 

 

Saint Jean, le bien-aimé

Saint Jean était originaire de Bethsaïde, un village pauvre situé en Galilée. Fils de Zébédée et de Salomée et frère de saint Jacques de Compostelle (Jacques le Majeur).

Saint Jean est né en l’an VI. Disciple de Saint Jean le Baptiste, il suit son frère Jacques et assiste au baptême du Christ sur les bords du Jourdain. Plus tard, il sera appelé par Jésus pour le suivre. D’après certains écrits apocryphes, saint Jean était le plus jeune disciple du Christ et certainement le plus saint. Il n’y avait chez lui aucune distorsion, son âme était pure, il aimait le Christ et une grande foi l’animait. Il était celui qui comprenait le mieux l’enseignement du Christ. 

Saint Jean est le seul des douze apôtres qui assiste à son supplice sur le Golgotha. Avant de mourir, Jésus confiera son disciple bien-aimé à sa Mère, Marie, en lui disant : « Femme voici ton Fils, Fils, voici ta Mère ».

Jésus avait une affection particulière pour ce disciple. C’est lui qu’Il choisit pour s’asseoir à ses côtés et qu’il autorise à reposer sur son sein lors de la Cène (Jean 13 : 23). C’est lui encore qui demanda à s’asseoir à la droite du Seigneur (Mat. 20 : 21), lui encore qui, lorsque Jésus fut saisi par les Hébreux, le suivit jusque dans la cour du Grand-Prêtre (Jean 18 : 15). C’est encore lui qui assista au supplice de Jésus sur la croix. 

À l’annonce de la Résurrection de Jésus, saint Jean devança Pierre et courut vers le tombeau. C’est lui qui se pencha le premier sur le tombeau et vit les bandelettes qui gisaient à terre. Comme tous les autres disciples du Christ, il reçut le Saint-Esprit sous forme de flammes de feu le jour de la Pentecôte (Actes 1-2) et reçut pour mission d’aller prêcher la Bonne Nouvelle en Asie Mineure, une région pleine de coutumes païennes. Cependant, saint Jean resta à Jérusalem auprès de Marie, pour la servir et subvenir à ses besoins jusqu’à sa mort. Saint Jean prit un rôle de fils auprès de Marie, et on peut penser que Marie l’instruisit et lui parla de l’enfance du Christ. 

À la mort de Marie, Saint Jean savait qu’il devait se mettre en route, comme tous les apôtres du Christ, mais il ne se sentit pas capable d’évangéliser cette contrée reculée de l’Asie Mineure. Il fut empli de doutes. Jean ne savait pas encore remettre toute son espérance en la puissance invincible de Dieu. C’est pourquoi il reçut une épreuve, pour le fortifier dans sa foi. Il fut soumis à l’épreuve de la tempête et à la fureur des flots pendant quarante jours, durée qu’il lui fallut pour atteindre sa destination, l’Asie Mineure.

Pendant cette traversée, il était accompagné par son disciple, le Diacre Prochore. Tous deux se rendirent à Éphèse où ils furent faits prisonniers et réduits à l’esclavage par Romane, la fiancée du gouverneur Privatus. Elle les obligea à servir dans des conditions inhumaines dans un bain qui lui appartenait et où un démon avait élu domicile. On faisait d’ailleurs, trois fois par an, offrande à ce démon et on lui offrait un jeune homme ou une jeune fille.

Saint Jean et Prochore travaillaient là depuis trois mois, lorsque le démon se saisit de Domnus, un parent de Romane et le noya dans le bain. Alors, Jean le ressuscita par la prière et Romane fut prise d’admiration pour cet homme. Jean en profita pour la baptiser et chassa le démon par la prière. En récompense et pour le remercier, Romane lui rendit sa liberté, ainsi qu’à Prochore.

Les Éphésiens avaient une grande dévotion pour la déesse Artémis qu’ils célébraient lors de grandes fêtes données à son honneur. Lors d’une fête en l’honneur d’Artémis, saint Jean se rendit auprès de la grande statue de la déesse, dressée sur une colline, pour faire face à la foule. Là, les Éphésiens, furieux, lui jetèrent des pierres. Mais aucune d’elles ne le toucha. Elles furent même déviées sur la statue qui fut mise en pièces par ses propres adorateurs. Les Éphésiens furent stupéfaits, mais ne voulurent pas l’écouter, le traitant d’esprit maléfique.

Une autre fois, les Éphésiens voulurent encore le lapider. Cette fois-là, chaque pierre lancée se retourna contre son lanceur. La terre se mit subitement à trembler et s’ouvrit pour engloutir plus de deux cents d’entre eux. Ceux qui restèrent supplièrent saint Jean d’intercéder en leur faveur, de leur laisser la vie et de ramener à la vie ceux qui avaient péri. Jean pria avec ferveur et tous ceux qui avaient péri revinrent à la vie. Alors, Jean put les baptiser.

Jean réalisa beaucoup de miracles et à mesure qu’il multipliait les miracles, les conversions au Christ se firent nombreuses. Ce qui ne plut pas au démon qui voulut le neutraliser. En effet, le démon qui habitait au temple d’Artémis prit l’apparence d’un officier impérial et se lamenta d’avoir laissé échapper deux mages aux pouvoirs extraordinaires. Il promit une forte récompense à qui les livrerait et les mettrait à mort. Saint Jean, éclairé par l’Esprit-Saint, devina la ruse du démon et se livra lui-même aux païens, avec Prochore. Tout de suite, on se saisit d’eux et on les traîna jusqu’au temple d’Artémis. Arrivé sur place, saint Jean se mit à prier et détruisit le temple. Aucun homme ne fut touché. Puis il chassa le démon qui y habitait depuis 249 ans, à la grande stupeur des païens. La plupart se convertirent au Christ après cet épisode.

On commença à parler de Jean partout dans le pays, et cela vint aux oreilles de l’empereur Dométien qui le fit chercher. En l’interrogeant, il se rendit compte que saint Jean avait une telle assurance dans le Christ, une telle foi, qu’il était presque indestructible. Alors, il le fit exiler sur l’île de Patmos afin de réduire son influence sur les peuples. Pendant le voyage, des soldats de l’armée impériale furent touchés par la dysenterie. Saint Jean les guérit par la prière. Arrivé sur l’île, il exorcisa Apollonide, fils de Myron, un notable de Patmos, de l’esprit mauvais qu’il avait en lui. Grâce à ce miracle, toute la maison de Myron crut au Christ et se convertit.

À la même époque, il y avait un mage sur l’île, Kynopse, à qui Satan avait donné des pouvoirs. Ce mage habitait seul, en reclus et était servi par une multitude de démons. Craignant saint Jean à cause des miracles qu’il opérait autour de lui et de sa puissance, les prêtres d’Apollon allèrent trouver Kynopse et lui demandèrent de tuer Jean. Kynopse, rempli d’orgueil, fier de sa puissance, se croyant fort, envoya un démon se saisir de Jean pour l’amener dans son antre. Or, Jean chassa l’esprit démoniaque par la seule invocation du nom de Jésus Christ. Alors Kynopse le mit au défi de ressusciter les morts, chose qu’il faisait à l’aide des démons qui prenaient l’apparence des défunts. Tout ceci n’était qu’illusion et Jean le savait et lui prouva que seul Dieu pouvait réaliser des miracles. Fou de rage, Kynopse le défia encore et plongea dans la mer promettant de réapparaître après un long moment passé sous les eaux. Saint Jean pria et la mer engloutit le mage. Et c’est ainsi qu’il chassa tous les démons et ce mage noir de l’île de Patmos.

À l’avènement de l’Empereur romain Trajan, qui succéda au règne diabolique de Néron, saint Jean fut rappelé à Éphèse. Les habitants de l’île furent très peinés par cette nouvelle, car ils se sentirent abandonnés. Ne voulant pas les laisser sans leur avoir donné un signe divin, saint Jean jeûna pendant trois jours avec le peuple, puis monta sur la montagne en compagnie de Prochore et appela Dieu. Soudain, des coups de tonnerre retentirent et des éclairs d’une rare intensité zébrèrent le ciel. Transi de peur, Prochore tomba à terre comme mort. Mais saint Jean n’eut pas peur, il resta debout à contempler le ciel. Alors, une voix forte se fit entendre du ciel et dit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… ».

Puis la voix dicta un message que Jean et Prochore écrivirent. Ce message de salut était ainsi révélé comme la Loi de Moïse sur la montagne du Sinaï, mais n’était plus adressé qu’au peuple hébreu, mais pour tous les peuples aux confins de la Terre.

C’est aussi à Patmos que Jésus apparut à saint Jean et lui révéla en visions ce qui doit arriver à la fin des temps, l’apocalypse. Saint Jean a écrit toutes ces visions dans le Livre de l’Apocalypse, livre qui est le dernier livre de l’Écriture sainte et qui se termine avec la magnifique scène de la descente sur terre de la Jérusalem céleste où Dieu demeurera pour toujours parmi les hommes.

De retour à Éphèse, il continua de prêcher l’Évangile. Durant toute sa vie, Jean prêcha neuf ans avant d’être exilé sur Patmos, puis 15 ans à Patmos et encore 26 ans dans toute l’Éphèse avant de retourner à Jérusalem. Il s’éteignit à l’âge de 105 ans. Il ne mourut pas en martyre, comme la plupart des apôtres du Christ. Il s’éteignit paisiblement. Sachant sa fin proche, il réunit autour de lui tous ses disciples et se fit creuser une tombe dans le sable en forme de croix. Après avoir embrassé ses disciples, il s’étendit dans le sable et ordonna de le recouvrir. Le lendemain, les disciples voulurent tous se rendre sur le lieu de la sépulture. Ils creusèrent à l’endroit de la tombe, mais n’y trouvèrent pas le corps. Saint Jean avait ressuscité et se trouvait dans le ciel.

Au lieu du corps, une cendre miraculeuse (que l’on appelle la manne) jaillit de la terre et périodiquement, elle continue à jaillir du sol.

 

 

Saint Jean aujourd’hui

Saint Jean n’a pas la place qu’il mériterait d’avoir. Il faut savoir que saint Jean était le disciple le plus proche de Jésus. Il a assisté à tous les évènements importants après le baptême de Jésus, comme la Cène, le supplice de Jésus, sa résurrection, la Transfiguration. Personnellement, je ne pense pas que l’apôtre Jean ait souffert du doute, car il avait toute confiance en Dieu. Il est certainement celui qui sut le mieux se délester du “vieil homme”, qui sut faire croître sa foi. Toutes histoires concernant les doutes dans sa foi, je les vois comme des légendes. Jean était l’apôtre qui avait certainement le plus la foi au Christ, et aucune peur ne l’animait. Il savait. 

La tradition classique nous présente saint Jean l’évangéliste comme un apôtre très atypique, le plus jeune, le disciple que Jésus aimait, celui qui sera le dernier survivant de la génération apostolique et qui clôture donc la Révélation. Rappelons que saint Jean fut le disciple de saint Jean le Baptiste, puis de Jésus et qu’après la mort de Jésus, il est resté auprès de Marie pendant de très longues années avant de partir pour Éphèse.

Auprès de Marie, Jean a énormément médité et contemplé le mystère du Christ. Contrairement à l’apôtre Pierre, il n’a dirigé aucune Église ou, contrairement à l’apôtre Paul, il n’a pas été missionnaire. Jean était plutôt enseigné par Marie, c’est la Vierge qui l’a initié à une vie de prières.

Saint Jean a probablement enseigné oralement toute une partie de sa vie après l’Assomption de Marie. L’on doit à saint Jean un fabuleux témoignage, notamment celui de l’Apocalypse, mais aussi trois épîtres. Un apport gigantesque qui viendra compléter les évangiles synoptiques. Saint Jean apporte un nouveau regard sur la personne du Christ en relation au mystère trinitaire. Il situe le Christ comme le Verbe éternel qui s’incarne en notre monde et montre que ce Verbe a été envoyé par le Père vers les hommes pour qu’il remonte ensuite vers le Père avec toute son humanité. Il montre que Jésus est au centre de la Création. Saint Jean nous montre comment Jésus nous apprend à aimer le Christ dans la vie de l’Esprit pour remonter vers le Père. Il est l’apôtre qui a le mieux compris le message christique et la Parole de Dieu. 

Saint Jean nous révèle la grandeur du mystère du Christ au sein du mystère trinitaire et nous invite simplement à devenir des enfants du Père, qui marchent dans la lumière et qui demeurent dans l’amour du Christ. Son message est important, primordial, d’une grande fraîcheur et, malheureusement, parfois oublié.

Saint Jean savait qu’il n’était pas le seul à être le « bien-aimé » du Christ ou le « fils » de Marie. Ce qu’il a reçu, il l’a partagé avec tous ceux qui désirent devenir chrétiens. Il nous a fait don de ce trésor inestimable !

Aujourd’hui, nous vivons une époque trouble, une époque où l’on a mélange le mensonge à la vérité pour créer des doutes et des peurs. La seule manière de discerner, de séparer le mensonge de la vérité, c’est de connaître Dieu, sa Parole. Seule la vérité vous rendra libres, et cela, l’apôtre Jean l’avait très bien compris parce qu’il avait la foi. Il faut retrouver cette foi. 

Saint Jean l’Evangéliste est fêté par l’Église Catholique le 27 décembre et par l’Église orthodoxe le 26 septembre (fête principale) et le 8 mai (mémoire de la cendre miraculeuse, la manne, qui a surgi du tombeau).

Dans l’Église catholique, saint Jean est le saint patron des tonneliers, des ciriers et des imprimeurs.

Saint Jean est celui qui replace le Christ au centre de nos vies, qui nous montre le chemin, qui nous guide, qui nous redonne espoir en l’humanité. Il est aussi le gardien de la charité. À prier lorsque l’on connaît des doutes dans sa foi, pour aller vers les autres.

Marie d’Ange

Pour connaître saint Jean et le prier

 

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