Saint Etienne, le protomartyr

Étienne est le premier martyr chrétien. Sa mise à mort par lapidation a déclenché la persécution des chrétiens, ainsi que Jésus l’avait prédit. Étienne était l’un des sept diacres ordonnés par les apôtres après la mort de Jésus Christ pour servir la communauté des premiers fidèles. Son histoire mérite d’être racontée, car elle est pleine d’enseignements.

Saint Étienne, le premier martyr

Étienne était donc l’un des sept diacres ordonnés par les Apôtres au service de la communauté chrétienne naissante. Ces diacres étaient chargés principalement du service des tables afin de permettre à Pierre et à ses compagnons de s’adonner exclusivement à la prière et à la prédication.

Ce que nous savons sur saint Étienne nous a été révélé par les Actes des Apôtres. Étienne, malgré sa fonction de diacre, sera amené lui aussi à annoncer la Bonne Nouvelle, comme nous le rapporte saint Luc. Étienne adressera un discours fort et puissant devant les membres du Sanhédrin. Avec autant de force et de courage que les anciens prophètes, il dénonça l’obstination des juges de ne pas reconnaître Jésus comme le Messie. Rempli de l’Esprit Saint, il vit la gloire de Dieu et Jésus-Christ debout à sa droite. C’est parce qu’il a partagé cette vision qu’il sera condamné à mort pour blasphème.

Son culte commença au Ve siècle, donc tardivement par rapport à d’autres martyrs, avec la découverte de son corps. Ses reliques furent dispersées un peu partout à l’ensemble du monde chrétien, et de nombreux miracles eurent lieu près de ces reliques. Saint Augustin, dans son plus célèbre écrit « La Cité de Dieu », rapporta plusieurs de ces prodiges.

Nous savons que d’autres personnes avaient subi le martyre avant Étienne, mais ce qui fait de lui le premier martyr chrétien c’est essentiellement le fait qu’il ait pardonné à ses bourreaux avant de mourir, comme l’avait fait avant lui Jésus sur la Croix. Saül, celui qui devait devenir l’apôtre Paul, assista à cette lapidation et cette scène de mise à mort terrible sèmera en lui les premières graines de la croyance chrétienne.

Saint Étienne est donc considéré comme le premier diacre (protodiacre) et le premier martyr (protomartyr) de l’Église chrétienne.

Ceci est bien sûr la version de la Tradition catholique, mais en vérité, Étienne était un disciple du Christ, car de nombreux disciples entouraient le Christ et resta avec les apôtres après la mort de Jésus. Lui aussi, du vivant de Jésus, il évangélisait (c’est à dire qu’il rapportait les paroles du Christ à ceux qui n’avaient pu les entendre, c’est cela évangéliser, c’est apporter la Parole de Dieu). Il n’était pas un serviteur des apôtres, mais du Christ. Donc, cette fonction de diacre est une pure invention religieuse. Et l’on comprend mieux pourquoi le Sanhédrin avait fait prisonnier Étienne, non pas pour sa fonction de diacre, mais pour être un fidèle disciple du Christ. 

 

Étienne dans les Actes des Apôtres

Saint Étienne est un personnage biblique qui apparaît aux Actes des Apôtres. C’est saint Luc qui parle de lui. Tout comme Philippe, Étienne est introduit dans le récit au début du chapitre 6 des Actes, dans l’épisode dit de l’Institution des Sept (Ac 6,1-7). Étienne et Philippe sont les principaux personnages des trois chapitres suivants.

Dans les Actes des Apôtres, Étienne est présenté comme un Juif helléniste qui a reconnu Jésus en tant que le Messie annoncé par les Écritures. Il est choisi par Pierre, avec six autres « hommes de bonne réputation, d’Esprit saint et de sagesse » pour devenir les diacres chargés d’assister les apôtres.

« En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les Hellénistes se mirent à récriminer contre les Hébreux parce que leurs veuves étaient oubliées dans le service quotidien. Les douze convoquèrent alors l’assemblée plénière des disciples et dirent : “Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis d’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cette fonction. Quant à nous, nous continuerons à assurer la prière et le service de la Parole.” Cette proposition fut agréée par toute l’assemblée : on choisit Étienne, un homme plein de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche ; on les présenta aux apôtres, on pria et on leur imposa les mains. » (Actes 6:1-6)

 

D’après ces versets, Étienne était effectivement un disciple du Christ, et la fonction de diacre (serviteur des apôtres) est une fonction établit par les hommes pour servir les hommes. Cela fait partie de la Tradition, de la religion, mais certainement pas du divin. Je pense que le grand défit de l’humanité sera de sortir des religions pour embrasser la Vérité pure, sans déformation, sans rituel, dans la foi pure. 

Étienne se fit remarquer en accomplissant des « prodiges et des signes remarquables parmi le peuple » (Actes 6:8). Là encore, cela nous donne une indication très précieuse : les disciples du Christ peuvent réaliser des miracles, car les disciples du Christ ont la foi, ils sont enfants de Dieu, et c’est la foi qui permet le miracle. Soyez des disciples, ayez la foi. 

Le Sanhédrin (assemblée législative traditionnelle du peuple juif et son tribunal suprême. Il siégeait au Temple de Jérusalem) l’avait accusé de quatre blasphèmes : contre Dieu, contre Moïse, contre la Loi et contre le Temple de Jérusalem. Étienne se disculpa de ces accusations en résumant l’histoire d’Israël. Il présenta une triple louange du Dieu de gloire, il loua ensuite Moïse pour sa ferveur, ses miracles et pour sa proximité avec Dieu, il loua aussi le Temple commandé par Dieu et construit par Salomon (Actes 7:2-50). Mais, toutes ces paroles ne suffirent pas à lui épargner une mise à mort par lapidation.

Durant son discours devant le Sanhédrin, Étienne changea brutalement d’orientation pour s’en prendre violemment à l’assemblée du Sanhédrin. Il dit aux juges qu’ils sont des hommes sans oreilles qui n’ont rien compris au message de Dieu, qui refusent de voir la vérité. Et, horreur suprême pour les Hébreux, Étienne prononce le Nom divin, qui par définition, ne doit pas être prononcé dans la religion juive. Les juges se jettent sur lui et le traînent hors de Jérusalem où il est lapidé. Saul, le futur apôtre Paul, assiste à cette lapidation comme témoin (certains écrits rapportent qu’il a participé à cette lapidation). Étienne a été condamné à la lapidation pour blasphème non pas contre le Temple, mais pour avoir prononcé le Nom divin.

Le site de cette lapidation n’est pas mentionné dans les Actes des Apôtres, mais les archéologues mentionnent une tradition ancienne qui fixe le lieu du martyre d’Étienne sur le site de la basilique Saint-Étienne de Jérusalem au nord de la porte de Damas, appelée par les croisés porte de Saint-Étienne.

On fixe la date de la lapidation d’Étienne en l’an 33, même si les historiens sont partagés sur la date exacte de cet évènement.

 

La légende de saint Étienne

Outre que saint Étienne fut un protomartyr, on dit aussi qu’il était un thaumaturge (un faiseur de miracles). Saint Augustin, dans son livre « La Cité de Dieu » raconte de nombreux miracles effectués par saint Étienne, récits d’ailleurs que l’on retrouve chez de nombreux hagiographes (personnes qui rédigeaient la vie des saints) du Moyen Âge, comme Jacques de Voragine, Jean de Mailly ou Vincent de Beauvais.

Il y a un récit fort surprenant que l’on peut lire dans le manuscrit du Mont Cassin. Ce récit rapporte qu’Étienne était le fils d’Antiochus et de Perpetua, un couple stérile. Mais, Dieu leur annonça que Perpetua portera un fils. En effet, Perpetua tomba enceinte et enfanta un garçon. Ce dernier fut enlevé à Jérusalem le jour de sa naissance par le Diable, qui substitua un petit démon dans le berceau à la place du nouveau-né. Antiochus et Perpetua élevèrent donc un petit démon. Quant à l’enfant, il est confié par Satan à l’évêque Julien qui l’adopte, l’élève comme son propre fils et le prénomme Nathanael avant de l’ordonner diacre. Devenu adulte, Étienne retourne dans son premier foyer et expulse, d’un signe de croix, le démon qui avait pris sa place.

Une tradition chrétienne du Ve évoque l’apparition de Gamaliel l’Ancien au prêtre Lucien, curé de Cafargamala le vendredi 3 août 415 et lui indique le lieu de la relique de saint Étienne. Lucien fait alors ouvrir la tombe et y découvre les restes de saint Étienne, ainsi que celles de son fils Abibas et de Nicodème (un des premiers disciples de Jésus). Un vase de roses rouges posé à côté de la tête de saint Étienne a permis d’identifier le corps du martyr et d’ôter les doutes.

L’évêque de Jérusalem, le père Jean, ordonne de transporter le corps d’Étienne à l’église du Mont-Sion de Jérusalem le 26 décembre 415, jour anniversaire de la mort d’Étienne. Le successeur de Jean, l’évêque Juvénal, ordonne la construction à Jérusalem d’une basilique destinée à recueillir la dépouille d’Étienne. Les travaux débutent en 438 et les restes du martyr sont transférés dans la nouvelle basilique.

Dès 416, des reliques du martyr sont emportées à Minorque et en Afrique, notamment à Hippone, par Paul Orose. Le pape Pélage II fait transférer les reliques du martyr à Rome à la fin du VIe siècle. Ainsi, les restes de saint Étienne et de saint Laurent seraient dans une casse de marbre, dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs.

 

 

Pourquoi prier saint Étienne

On représente saint Étienne en habit de diacre tenant un livre de la main droite, une palme de la main gauche et sur sa tête, sont représentées trois pierres, pour signifier sa lapidation.

Saint Étienne est fêté par l’Église catholique le 26 décembre et par les Églises chrétiennes d’Orient le 27 décembre et le 2 août (jour de la translation de ses reliques).

En Allemagne, en Autriche, en Irlande, en Italie, au Royaume-Uni, au Luxembourg, en Alsace-Moselle, en Catalogne et dans plusieurs cantons suisses, la fête de saint Étienne le 26 décembre est un jour férié.

En France, le protomartyr a donné son nom à la ville de Saint-Étienne ainsi qu’à soixante-douze communes françaises. Étienne a également donné son nom aux cathédrales de Vienne, de Sens, de Metz et de Châlons ainsi qu’à de nombreuses églises.

Une des cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris porte aussi son nom.

Ce saint très populaire, est prié pour obtenir la force d’affronter ses persécuteurs, pour accomplir un contact direct avec Dieu et pour nous aider à vivre selon les lois de Dieu.

 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

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