Saint Côme et saint Damien

 

 

Saint Côme et saint Damien, saints patrons des chirurgiens et des pharmaciens, ont toujours été fêtés ensemble. Frères jumeaux et médecins, ils soignaient les malheureux sans accepter d’argent. On leur attribue de nombreux miracles, comme des guérisons spontanées, la délivrance des énergumènes… Ils rendaient l’espoir aux pessimistes et la joie aux mélancoliques. Découvrons leur histoire.

 

Les miracles de Saint Côme et Saint Damien

Saint Côme et saint Damien étaient deux frères jumeaux, nés en Cilicie ou en Arabie, une province romaine du sud de l’Asie Mineure, d’une mère sainte, Théodote. Médecins de profession, ils ont reçu une véritable grâce qui leur permettait de guérir les hommes, mais aussi les animaux. Ils officiaient dans le port maritime d’Égée (aujourd’hui Ayash) dans le golfe d’Alexandrette puis dans la province romaine de Syrie.

Ces deux médecins n’acceptaient aucun paiement pour leurs services, ce qui leur valut le surnom d’anargyroi, c’est-à-dire sans argent. Ils attirèrent un grand nombre de gens près d’eux et réalisèrent de nombreuses guérisons miraculeuses. De partout, on accourait vers eux pour obtenir la délivrance des maux les plus incurables.

À leur contact, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris et les énergumènes délivrés du Malin. On disait que même le Diable fuyait devant eux et abandonnait sa victime. Répétons que tout ceci, ils le faisaient par pure charité et qu’ils n’acceptaient aucune rémunération en échange de ce service.

Ils guérissaient aussi bien les hommes que les animaux. Un jour, devant de nombreux témoins, ils guérirent la patte d’un chameau blessé.

La plus célèbre guérison miraculeuse rapportée est certainement celle de la greffe d’une jambe sur un homme souffrant de nécrose. Cette scène fut l’objet de nombreuses peintures et miniatures.

 

 

Le martyre de saint Côme et Saint Damien

Bien sûr, et comme l’on peut s’en douter, saint Côme et saint Damien dérangeaient la puissance romaine et donc ont été persécutés par le gouverneur de la Cilicie, Lysias, qui accusa les deux saints de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Pour ce méfait, ils furent flagellés en place publique et pendant que les bourreaux abattaient leur fouet sur leur dos, Côme et Damien continuaient à louer le Seigneur. Cela ne fit qu’aggraver la colère de Lysias qui ordonna qu’on les précipite du haut d’un rocher dans les flots. Au même moment, un ange passa et les transporta sur le rivage.

Lysias les accusa d’être des magiciens, mais saint Côme et saint Damien répondirent : « Nous sommes chrétiens, et non pas magiciens. C’est la puissance divine de Jésus-Christ qui se manifeste en nous. Devenez chrétiens, et vous en ferez vous-même l’expérience. »

Après cet affront, Lysias ordonna qu’on les jette dans une fournaise ardente. Mais les deux frères s’y promenèrent sans sentir les flammes. Alors, on les crucifia, on les lapida, sans pouvoir les faire mourir. Pour les mettre à mort, il fallut leur trancher la tête. Cette exécution aurait eu lieu un 27 septembre, probablement en l’an 287.

On voit bien, chers lecteurs, que ces deux saints, ces deux frères, avaient quelque chose de spécial. Ils résistèrent à une chute, à la crucifixion, à la lapidation, à la fournaise ardente. N’est-ce pas là de véritables miracles ? N’est-ce pas là la preuve d’une puissance divine extraordinaire ? N’est-ce pas là aussi la preuve que lorsque l’on a la foi, rien ne peut nous atteindre ?

Saint Côme et saint Damien furent enterrés à Cyr (en Syrie). Plus tard, une partie des reliques furent transportées à Rome. Le pape Félix III fit élever, en leur honneur, une église en 483 qu’Urbain VIII embellit au 17e siècle.

L’empereur Justinien (527-565), qui fut guéri d’une dangereuse maladie grâce à leur intercession, fit construire une église à Constantinople, église qui devint un lieu de pèlerinage.

Côme et Damien sont considérés comme les saints patrons des médecins, des chirurgiens et des pharmaciens. On les représente avec une robe fourrée, un chaperon ou un bonnet cylindrique de médecin, une blouse et des instruments de chirurgien.

Ils sont fêtés le 26 septembre en Occident et le 1er novembre en Orient.

 

 

Le miracle de la transplantation

On ne peut relater, dans un seul article, toutes les guérisons miraculeuses faites par saint Côme et saint Damien, mais il y en a une qui est vraiment spectaculaire et qui mérite que l’on s’y arrête.

Saint Côme et Saint Damien ont réalisé la transplantation d’une jambe sur un homme, bref, une greffe d’une jambe. Je rappelle que nous sommes au milieu des années 200. La médecine n’est pas développée. On ne connaît pas les antibiotiques, on ne stérilise pas les instruments de chirurgie, il n’y a pas de milieu aseptisé, on ne connaît pratiquement rien de l’anatomie et la physiologie humaine… bref, à cette époque, une opération chirurgicale est une opération très périlleuse qui se solde le plus souvent par la mort de l’opéré. Et là, saint Côme et saint Damien réalisent une transplantation et c’est une réussite !

Lorsque l’on sait aujourd’hui, que la première greffe des mains a été réalisée avec succès en 2000 et la première greffe des membres inférieures en 2011, cela nous laisse dubitatifs. Il faut savoir que pour qu’une greffe d’un membre inférieur réussisse, il faut raccorder le nerf sciatique à la cuisse pour donner la sensibilité à la jambe et afin que le patient puisse marcher. C’est très difficile à réaliser. Ajoutons à cela, et comme dans toutes les greffes, il faut que le corps accepte le greffon et ne le rejette pas. Donc, il faut placer le patient dans un état où ses globules blancs sont au plus bas et dans une chambre stérile pour éviter toutes les infections. Il reçoit donc un lourd traitement immunosuppresseur. Le patient doit aussi prendre des antibiotiques et être suivi.

Pour l’histoire, c’est le chirurgien Pedro Cavadas qui avait réalisé cet exploit à l’hôpital espagnol La Fe, en 2011. Mais, même si l’opération pionnière a été une réussite, le patient qui s’était vu greffer deux jambes a dû être amputé, car il a souffert d’une complication à cause d’une maladie qui n’est pas liée à la greffe.

Après la greffe, le patient, un jeune homme âgé de 20 ans, a dû suivre un intense traitement antirejet, traitement qui n’existait pas du temps de saint Côme et saint Damien. Mais un an et demi après l’opération, le patient a dû arrêter de prendre le traitement immunosuppresseur pour traiter une autre maladie. Et l’organe transplanté n’étant pas vital, il a été retiré du patient afin de soigner la maladie.

Tout cela pour vous dire, chers lecteurs, qu’avec les données que nous avons aujourd’hui, nous savons qu’à l’époque où vivaient saint Côme et saint Damien, il était impossible de réaliser une greffe d’une jambe ! Et pourtant… C’est pour cela, d’ailleurs, que l’on peut parler de miracle.

Revenons à cette guérison miraculeuse qui nous intéresse. Il y avait un serviteur des saints dont le chancre avait dévoré toute une jambe. Cet homme souffrait terriblement. Dans son sommeil, lui apparurent saint Côme et saint Damien portant des onguents et des instruments chirurgicaux. Les saints lui dire qu’ils allaient remplacer sa chair morte par celle d’un Africain venant de mourir et enterré fraîchement au cimetière de saint Pierre-aux-Liens. Puis, toujours dans son rêve, saint Côme et saint Damien découpèrent sa jambe et la remplacèrent par celle du mort. Ils oignirent le tout avec de l’onguent. Puis, ils rapportèrent la jambe coupée, celle dévorée par le chancre, au mort.

Lorsque notre homme se réveilla, il fut surpris de constater qu’il ne souffrait plus. Il porta la main à sa jambe, l’examina : elle n’était plus rongée par le chancre. Il vit la cicatrice, il vit que sa jambe était de peau noire et comprit qu’elle était celle de l’Africain et que saint Côme et saint Damien l’avaient opéré. Tout joyeux, il sauta de son lit et raconta à qui voulait l’écouter, comment il avait été guéri. On ne le crut pas et l’on envoya deux hommes au cimetière pour déterrer l’Africain. Et effectivement, on trouva la jambe du serviteur des saints dans la tombe et la jambe du mort coupée et disparue.

En voilà donc une histoire bizarre, qui dépasse la science et le rationnel. La greffe a été réalisée à partir d’un homme mort, sans se préoccuper du groupe sanguin, sans se préoccuper de la nécrose des tissus qui arrivent au moment de la mort, sans se préoccuper de rien en fait. Et l’opération a été réalisée pendant le sommeil ! Cela dépasse vraiment l’entendement et c’est pourquoi nous pouvons parler de miracle !

Cet évènement donna lieu à de nombreuses représentations de la scène, à des fresques, à des images toutes plus belles les unes que les autres.

 

Nous pouvons tous prier saint Côme et saint Damien pour la guérison de maux physiques, pour retrouver la joie, pour nous aider à faire preuve de charité, pour nous aider à délivrer ceux qui souffrent physiquement et mentalement ou délivrer ceux qui sont sous l’emprise du démon.

 

 

Marie d’Ange

 

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