Saint Christophe, patron des voyageurs

Christophe de Lycie, plus connu sous le nom de saint Christophe, est le saint Patron des voyageurs. Ce saint homme était un géant au cœur pur qui fut passeur au bord d’un fleuve et qui porta Jésus enfant pour traverser ce fleuve, d’où d’ailleurs son nom, puisque Christophe signifie en grec porte-Christ. Saint Christophe est un personnage très prié, surtout par les voyageurs.

 

 

Qui est Christophe de Lycie

Statue de saint Christophe au Jardin Massey de Tarbes.

Christophe de Lycie est plus connu sous le nom de saint Christophe dans le christianisme. Il est considéré comme le patron des voyageurs.

Saint Christophe a été martyr en Lycie (actuelle Turquie) au IIIe siècle. De nombreuses légendes sont nées de ce personnage. Les récits grecs en font mention en tant que guerrier de la tribu des cynocéphales. Les récits latins, ceux retenus par le christianisme, le montrent comme un géant qui officie comme passeur sur le bord d’un fleuve et qui aurait porté l’Enfant Jésus qui s’est manifesté à lui sous cette image, d’où son nom Christophe qui signifie porte-Christ.

Saint Christophe fut honoré dès le Ve siècle comme protecteur des voyageurs.

L’arme du train (unité qui organise et coordonne la logistique, le transport du matériel, munitions et le ravitaillement de l’Armée de terre française, unité créée en 1807 par Napoléon 1er) a fait de saint Christophe son saint patron, pour pouvoir accomplir, sous sa sainte protection, les missions logistiques les plus éprouvantes et périlleuses.

Au Moyen Âge, on pensait qu’il suffisait de regarder son image pour ne pas avoir d’accident dans la journée. Cette tradition est restée et explique pourquoi aujourd’hui, les conducteurs accrochent une médaille de saint Christophe dans leur véhicule.

Avant le concile de Trente, en 1545, on pensait que saint Christophe protégeait des maladies. Quiconque regardait son image ne serait pas touché par la maladie. C’est d’ailleurs pour cela que l’on voit son portrait ou sa statue sur les murs extérieurs de certaines églises. Il y avait même un dicton qui disait : « Regarde Christophe et va t’en rassuré. »

La Tradition nous présente saint Christophe comme un géant vivant en Asie Mineure et l’établit comme passeur près d’une rivière. Un jour, il fit passer un enfant en le portant sur son dos et au fur et à mesure de la traversée, l’enfant devint de plus en plus lourd, au point que le géant n’arrivait plus à avancer. Alors, l’enfant lui dit qu’il était Jésus-Christ et qu’il portait tout le poids du monde sur son dos.

Saint Christophe est fêté en Orient le 9 mai, en Occident le 25 juillet et selon le martyrologe romain, le 21 août.

 

La légende de saint Christophe

Saint Christophe portant l’Enfant Jésus, tableau de Dirk Bouks, 1470.

Voici ce que nous dit la légende de saint Christophe de Lycie. Saint Christophe était un géant, qui, lorsqu’il avait besoin d’un bâton pour marcher, prenait un arbre. Avec cette image, on peut aisément imaginer la taille de l’homme. Ce géant, après son baptême, devint passeur sur les bords d’une rivière tumultueuse et ne faisait payer que les riches pour son service. Cela se passait en Asie Mineure.

Avant sa conversion au christianisme, saint Christophe s’appelait Offerus (Réprouvé). Malgré sa grande taille, son gros corps, ses gros membres, sa grande figure respirait la bonté. Lorsqu’il atteint l’âge de la majorité, Offerus veut voyager pour servir le plus grand roi du monde. Il se présente donc devant un roi très puissant.

Un jour, alors qu’il est au service de ce roi, un jongleur évoque le Diable devant le roi, qui très chrétien, se signe aussitôt. Offerus lui demande la signification de ce geste. Le roi lui avoue alors sa peur du Diable. Offerus se dit que le Diable doit être plus puissant que le roi et se met à la recherche du Diable, car il veut être au service du plus puissant.

Arrivé dans le désert, il s’approche d’un groupe de soldats. L’un d’eux lui demande où il va ainsi. Offerus lui répond qu’il est à la recherche du Diable. Alors le soldat lui répond qu’il est le Diable. Les voilà donc partis, Offerus au service de ce soldat. Soudain, le groupe passe devant une croix et Offerus est surpris de voir le soldat, qui se disait être le Diable, s’enfuir devant la croix. Alors, Offerus lui demande pourquoi il a peur de cette croix. Et le Diable lui avoue craindre la croix, le symbole de Jésus-Christ. Offerus comprend que le Diable n’est pas le plus fort des rois, mais que c’est Jésus-Christ le plus fort des rois. Il quitte donc le soldat à la recherche du Christ pour se mettre à son service.

Il rencontre un ermite qui lui explique les principes de la foi en Jésus-Christ et que pour le rencontrer, il faudra jeûner souvent, le prier et se mettre en poste à un fleuve tumultueux pour aider les gens à le traverser.

Offerus se construit alors une petite maison au bord du fleuve et chaque jour, aidé d’une perche, il fait traverser les voyageurs. Après son travail, il prie Jésus-Christ de venir à lui. Il passe ainsi plusieurs années au bord de ce fleuve, à aider les personnes à le traverser. Et un beau jour, alors qu’il est chez lui, il entend une voix d’enfant lui demander de l’aider à traverser la rivière. Il sort, mais il ne voit personne. Il rentre chez lui et entend à nouveau cette voix d’enfant lui demandant de l’aider. Encore une fois, il ne trouve personne dehors. Ce n’est qu’au troisième appel qu’il voit un petit garçon sur le bord de la rivière. Il le prend sur ses épaules et commence la traversée de la rivière tumultueuse. Mais, à mesure qu’il progresse, l’enfant devient de plus en plus lourd sur son dos et le fleuve de plus en plus menaçant. Le géant a le plus grand mal à rejoindre l’autre bord de la rivière, mais il y parvient et dépose délicatement l’enfant sur la berge opposée.

Une fois l’enfant déposé, il lui dit : « Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j’avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j’aurais eu plus lourd à porter. »

L’enfant lui répond : « Ne t’en étonne pas, Christophe, tu n’as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, auquel tu as en cela rendu service ; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis ta petite maison, et le matin tu verras qu’il a fleuri et porté des fruits. »

Et l’enfant disparaît miraculeusement sous ses yeux. Notons que le Christ avait rebaptisé Offerus et lui avait donné le prénom de Christophe.

Saint Christophe vu par le graveur bolognais Marc Antoine Raimondi.

Christophe retraverse la rivière et rentre chez lui. Avant de gagner sa maison, il enfonce son bâton dans la terre, comme le lui avait demandé l’Enfant Jésus. Le lendemain matin, il trouve des feuilles et des dattes sur le bâton. Heureux d’avoir servi le plus puissant des rois, il part pour Samos, en Lycie, en 251, où ne comprenant pas la langue des habitants, il prie Dieu pour l’éclairer. Et là, Dieu lui fait comprendre et parler cette langue inconnue. Alors, il va à la rencontre des chrétiens qui essayaient de convertir la population. Mais un des juges de la ville l’arrête et le frappe au visage. Christophe frappe alors son bâton au sol dans l’espoir d’un nouveau miracle. Et c’est ce qu’il se produit : huit mille hommes se convertissent devant lui d’un seul coup.

Le roi de la région, exaspéré par toutes ces conversions, envoie deux cents soldats arrêter Christophe. Mais lorsque les soldats arrivent près de lui et le voient en train de prier, ils hésitent à l’appréhender. Le roi envoie deux cents autres soldats, mais eux aussi s’arrêtent et le regardent prier. Bientôt, les quatre cents soldats se mettent à prier avec Christophe. Les ayant tous convertis, Christophe accepte de les suivre chez le roi, qui prend peur. Le roi lui demande son nom et Christophe répond : « Auparavant l’on m’appelait Réprouvé mais aujourd’hui je me nomme Christophe ».

Le roi lui demande pourquoi avoir choisi le nom d’une personne morte humiliée sur une croix au lieu de se rallier à ses dieux. Christophe répond : « C’est à bon droit que tu t’appelles Dagnus (damné ? danger ? dague ?), parce que tu es la mort du monde, l’associé du diable ; et tes dieux sont l’ouvrage de la main des hommes ».

Le roi lui propose alors un marché : soit il sacrifie à ses dieux, soit il meurt. Christophe refuse la proposition et est jeté en prison. Le roi lui envoie deux prostituées afin de le séduire, Nicée et Aquilinie. Mais Christophe ne cède pas à leurs caresses et les femmes, touchées par la bonté de son visage, se convertissent.

Le roi entre alors dans une grande colère et ordonne aux deux prostituées de sacrifier aux dieux. Ces dernières acceptent à condition que les places soient nettoyées et que tous les habitants assistent à la cérémonie. Et devant tout le monde, elles dénouent leur ceinture, les passent autour du cou des idoles et les font tomber. Aussitôt, le roi ordonne qu’on les torture, ainsi que Christophe.

Comme Nicée, Aquilinie et Christophe résistent à toutes les tortures et ne veulent pas s’agenouiller devant les dieux du roi, ce dernier ordonne de les faire attacher à un arbre. Quatre cents flèches sont lancées sur Christophe. Mais aucune des flèches atteint Christophe, toutes restent suspendues en l’air, sauf une, qui fait demi-tour et qui va se planter dans l’œil du roi. Alors Christophe lui dit : « C’est demain que je serai sacrifié. Tu prendras mon sang et tu en feras de la boue. Tu poseras cette boue sur ton œil qui guérira ».

Le lendemain, Christophe est effectivement décapité. Le roi suit ses conseils, fait de la boue avec son sang et l’applique sur son œil qui guérit miraculeusement. Alors, spontanément, il se convertit et publie un édit qui interdit tout blasphème à l’égard du Dieu de Christophe et de Christophe lui-même.

 

Pourquoi prier saint Christophe

Tableau de Giovanni Bellini

Il y a un dicton qui dit : « ceux qui verront saint Christophe le matin riront le soir ». Joli dicton qui montre que si l’on prie saint Christophe, rien de fâcheux ne peut nous arriver dans la journée.

Saint Christophe est le protecteur de tous ceux qui utilisent les moyens de transport. Il protège de la mort subite et des catastrophes climatiques.

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

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2 commentaires sur “Saint Christophe, patron des voyageurs

  1. Merci pour ce magnifique article !

    Respectueusement en Christ,

    Alexandra

    1. Merci à vous de me lire.

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