Saint Augustin

 

Saint Augustin est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale, avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand et l’un des trente-six docteurs que compte l’Église. Philosophe et théologien, il a écrit sur de nombreux sujets qui concernaient l’Église de son époque, mais beaucoup de thèmes qu’il a traités nous concernent aujourd’hui et concernent l’Église actuelle qui doit chasser l’esprit d’erreur qui s’est emparée d’elle, l’esprit d’erreur et l’esprit de rituels. S’inspirant de Platon, il nous laisse une œuvre considérable qui nous fait réfléchir sur notre vie aujourd’hui, dans notre monde qui se dit moderne.

 

Biographie de saint Augustin

Saint Augustin est né à Tagaste, dans la province romaine de Numidie (aujourd’hui Souk-Arhas en Algérie) le 13 novembre 354. Il est l’un des trois enfants de Patrice et Monique (future sainte Monique), de petits exploitants agricoles.

Augustin, son frère et sa sœur vécurent une enfance heureuse. Augustin n’aimait pas l’école, mais faisait preuve d’une grande intelligence. Ses parents l’encouragèrent pour faire de brillantes études qui le menèrent à l’université de Carthage où bientôt, il devint professeur de lettres.

Sa mère, la future sainte Monique, était une fervente chrétienne qui avait épousé Patrice, un païen, qui ne fit aucun obstacle à ce que la mère donnât une éducation chrétienne aux enfants. C’est ainsi qu’Augustin reçut le sacrement des catéchumènes alors qu’il n’était encore qu’un bébé. C’était en fait un rite préliminaire au baptême, sacrement qu’il reçut à l’âge de 7 ans, alors qu’il était gravement malade et qu’il l’avait réclamé. On peut dire qu’Augustin a toujours été chrétien, même si, lorsqu’il arriva à Carthage pour ses études, il préféra délaisser la religion pour se tourner vers l’étude de la rhétorique.

Vers 18 ans, alors toujours étudiant à Carthage, il trouve l’amour et se lie à une jeune fille qui lui donnera un enfant, Adéodat.

Entre-temps, il découvre les écrits de Cicéron qui l’enthousiasment grandement. Tiraillé entre son amour pour la philosophie et ses passions de jeune homme, Augustin se lance dans une longue quête de la vérité. À la même époque, il commence à lire la Bible, mais, rebuté par les mauvaises traductions, il laisse tomber. Il se tourne plutôt vers les ouvrages philosophiques, séduit tantôt pas le scepticisme, tantôt par l’épicurisme. En fait, il se cherchait. 

Ensuite, il fut séduit par la secte des manichéens qui prônent une religion syncrétique fondée par le Perse Mani, où le bien et le mal sont les deux principes fondamentaux, où le bien et le mal sont vus comme deux forces égales et antagonistes. Il fréquenta les manichéens pendant presque neuf ans. Cette secte prétendait offrir une explication rationnelle du monde et eut une grande influence sur les cercles aristocratiques du IVe siècle en Afrique du Nord. Après sa conversion, Augustin combattra le manichéisme dans l’Église et hors de l’Église.

En 375, Augustin enseigne la rhétorique à Carthage, mais il est ambitieux et vise un poste plus haut. Alors, il emmène sa famille à Rome. N’y trouvant pas l’emploi espéré, il accepte d’enseigner à Milan où il obtient une chaire en 383 (à l’âge de 29 ans). Il devient fonctionnaire. Il est au sommet de sa carrière. Augustin est jeune, ambitieux, il court après les honneurs, la richesse, le mariage et vise un poste de gouverneur de province pour entrer dans l’ordre sénatorial. Pour faire simple, il court après la vaine gloire et n’a donc absolument pas la foi. Sa mère l’a rejoint à Milan et cherche pour lui une bonne épouse. Augustin répudie alors sa maîtresse et son fils. Cela lui a déchiré le cœur.

Dès son arrivée à Milan, Augustin avait fait une visite de courtoisie à l’évêque de la ville, le fameux saint Ambroise, qui aura une grande influence sur lui. Cette rencontre marquera le début de sa conversion.

 

La conversion

Augustin fut frappé par la personnalité de saint Ambroise et avait pris l’habitude de venir l’écouter le dimanche. Il était surtout attiré par les qualités d’orateur de l’évêque. Mais, au fil des dimanches, son cœur s’ouvrit à la spiritualité et à la vérité du discours. Il découvrit l’Ancien Testament et son sens particulièrement spirituel.

Augustin avait particulièrement étudié la philosophe de Platon et les philosophes platoniciens. Cette philosophie conseillait de se retourner de l’extérieur vers l’intérieur, donc de se convertir. C’est ainsi qu’il fit entrer Dieu à l’intérieur de lui et qu’il découvrit la pure spiritualité.

Mais, il s’interrogeait toujours sur la personnalité du Christ. Il ne comprenait pas le mystère du « Verbe fait chair ». Simplicien, un grand intellectuel chrétien, le renseigna sur ce sujet. Il lui présenta le Prologue de l’Évangile de Jean comme un condensé de la doctrine chrétienne : le Christ est à la fois le Verbe, la Parole de Dieu en Dieu, et la Parole faite chair, l’homme Jésus-Christ, Médiateur de Dieu et des hommes. Augustin découvrit alors la cohérence de la pensée chrétienne.

Il ne lui restait plus qu’à mettre sa vie en conformité avec le christianisme. Chose qui ne fut pas simple à réaliser. Un jour, alors qu’il était dans le jardin de sa résidence à Milan, il s’écroula, en pleurs. Il était perdu, perdu dans sa foi, dans sa croyance. Alors, il entendit une voix d’enfant qui chantonnait et qui lui dit : « Prends, lis ! Prends, lis ! » Augustin tenait dans ses mains le livre des lettres à Paul. Il l’ouvrit au hasard et lut ce passage : « Pas d’orgies et de beuveries, pas de coucheries et de débauches, pas de disputes et de jalousies ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ; et n’ayez souci de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Romains 13:13-14). Ces versets de l’apôtre Paul suffirent à dissiper les ténèbres qui avaient investi son esprit.

En mars 387, Augustin s’inscrivit sur les registres pour recevoir le baptême et y inscrivit son fils Adéodat. Tous deux suivirent la catéchèse d’Ambroise de Milan. Et c’est au cours de la nuit pascale du 24 avril 387 qu’ils furent baptisés par l’évêque.

 

Son retour en Afrique

Dès lors, Augustin retourna sur ses terres d’origine, en Afrique, avec toute sa famille. Lors du voyage, en automne 387, alors qu’il était à Ostie dans l’attente d’un embarquement pour l’Afrique, que sa mère, sainte Monique, tomba malade et mourut à l’âge de cinquante-six ans.

De retour en Afrique, Augustin, sa famille et ses compagnons s’installèrent dans la maison familiale à Thagaste où il fonda une petite communauté contemplative. Il devint le défenseur de l’orthodoxie chrétienne et écrit d’innombrables lettres et sermons contre les hérétiques de son temps et de nombreux traités de philosophies et de métaphysique. Puis il est appelé à devenir prêtre et enfin évêque à Hippone (aujourd’hui Annaba en Algérie) en 395. En tant qu’évêque, il combattra avec force les déviations de la foi chrétienne. Il bâtira une petite communauté fraternelle dont l’exemple est à l’origine de la plupart des règles monastiques, règles que les futures communautés franciscaines appliqueront à la lettre.

Je fais simplement une petite remarque : Dieu nous demande de “jouir” de la Création et non de se priver. Ces privations incessantes ne sont pas demandées par le Seigneur, qui nous demande simplement d’être en paix et de profiter de sa vie sur Terre pour faire le bien et donner de l’amour, et de contempler et protéger son oeuvre de Création, c’est à dire la nature, les animaux et son prochain. Encore une fois, l’homme n’a pas compris ou mal compris la Parole de Dieu. Je ferai certainement un article pour expliquer pourquoi ces règles monastiques sont contraires à la foi. Mais simplement pour vous donner une base de réflexion, on peut lire en Nombres 6:1-21, ce qu’est le voeu de narizéat. Le nazir est quelqu’un qui se consacre à Dieu pendant un temps, et qui, pendant ce temps, observe des règles : il ne coupe pas ses cheveux, ne boit aucune boisson alcoolisée, ne mangera aucun fruit de la vigne, et ne s’approchera pas d’un mort. Et à la fin de son voeu, le nazir doit accomplir le rite de purification. Pourquoi puisqu’il est pur et qu’il s’est consacré à Dieu ? Tout simplement parce que pendant son voeu, il n’a pas profité de tout ce que Dieu avait mis à sa disposition pour lui (fruits de la vigne) et que donc, il s’est privé de la bonté de Dieu. Réfléchissez à cela. Comprenne qui voudra, comprenne qui pourra. 

En 410, il écrira une œuvre majeure, « La Cité de Dieu » où il expliquera la signification du christianisme dans l’histoire et expliquera la destruction de l’Empire romain d’occident. Ce livre fait suite à la mise à sac de Rome par les Goths.

Saint Augustin s’éteindra le 28 août 430 à l’âge de 76 ans, à Hippone, lorsque la ville est assiégée par les Barbares.

              

Les idées de saint Augustin

Saint Augustin a été très marqué par le néo-platonisme. Le concept platonicien des « idées éternelles » fait partie intégrante du christianisme, puisqu’il parle d’un Dieu éternel. Par contre, il s’oppose à la théorie cyclique de Platon. En effet, pour Augustin, l’histoire est en mouvement depuis un commencement vers une fin, alors que Platon la considérait comme un processus cyclique et penser ainsi, c’est nier le caractère unique de Jésus-Christ et la promesse de son évangile, puisque pour Platon, il y aurait le retour d’un nouveau Jésus-Christ.

Saint Augustin plaçait la foi au-dessus de tout, même au-dessus de la connaissance. L’homme a le choix entre le bien et le mal, c’est son libre arbitre, mais pour faire le bon choix, il doit être guidé par le divin et s’ancrer dans une foi forte.

Saint Augustin a eu une influence considérable sur la pensée chrétienne occidentale. On peut même dire qu’il est le théoricien de l’histoire du christianisme. Il est le père du latin ecclésiastique et a posé les fondements de la culture chrétienne. Il a défini les bases de la séparation des pouvoirs spirituels et temporels, question qui ne cesse de tourmenter l’Église encore aujourd’hui. Il a inspiré les réformateurs du XVIe siècle tels que Calvin et Luther ainsi que les jansénistes du siècle suivant.

Son œuvre est immense. On citera son œuvre principale « La Cité de Dieu » qui définit les exigences et les limites d’une culture chrétienne. Il a aussi écrit de nombreux traités sur quasiment tous les domaines de la vie humaine, comme sur la musique. Il a rédigé près de 500 sermons et traits de théologie morale sur le mensonge, le jeûne, le culte des morts…

Terminons cet article par quelques citations éloquentes de saint Augustin :

« La Providence conduit l’histoire de l’humanité depuis Adam jusqu’à la fin de l’histoire, comme s’il ne s’agissait que de l’histoire d’un seul individu qui passerait petit à petit de l’enfance à la vieillesse. »

« Par nature, l’homme n’a pas de pouvoir sur l’homme. »

« La Cité de Dieu recrute ses citoyens parmi toutes les tribus et rassemble la confrérie de ses pèlerins, quelle que soit leur langue, sans tenir compte de ce qui diffère dans les coutumes, les lois ou les institutions. »

« Je crois afin de comprendre ».

Fêté le 28 août, saint Augustin est prié pour combattre les déviations de la foi chrétienne et pour accepter les disparus.

 

Marie d’Ange

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