Rivière-La-Guerre, un hameau hanté

Rivière-La Guerre était un petit village situé sur la municipalité régionale du comté Haut-Saint-Laurent, à Montérégie, Québec. Un hameau fondé durant les années 1820 qui prospéra jusqu’à une trentaine d’années avant d’être abandonné par ses habitants à la fin des années 1850 à cause des inondations causées par la construction du canal de Beauharnois. Aujourd’hui, il ne reste que les ruines de l’église, du cimetière, du presbytère et du manoir de Rosenbank qui est toujours habité. Mais dans ce hameau déserté, on y trouve aussi des entités. Bienvenus, chers lecteurs, au village hanté de Rivière-La Guerre.

 

 

Un peu d’histoire

Rivière-La Guerre se situe dans l’est du Canada, au Québec, à Montérégie. Fondé dans les années 1820, il a abrité 82 habitants en 1830 répartis de part et d’autre de la rivière La Guerre. Au total, 16 familles y ont habité. C’est au milieu des années 1820 que viennent s’installer les premiers colons écossais du village de Godmanchester, mieux connu sous le nom de Rivière-La Guerre. Une école fut construite et active de 1829 à 1846, ainsi que plusieurs magasins, dont un cordonnier. Il ne reste plus rien de ces bâtiments aujourd’hui.

En 1847, le village est découpé en 144 lots et en rues. Une douzaine de ces lots appartiennent à la Calvin Presbyterian Church. Des agrandissements étaient prévus, mais n’eurent jamais lieu. Ces travaux ne furent jamais achevés, car dès la fin des années 1850, le village est déserté à cause des inondations dues à la construction du canal de Beauharnois.

Aujourd’hui, il reste du village qu’une église en ruine, un presbytère décrépi, un cimetière à l’abandon, et un manoir, celui de Rosebank, qui est toujours habité. Ces vestiges peuvent se visiter et appartiennent à la municipalité de Saint-Anicet.

Rivière-La Guerre était davantage un hameau qu’un village qui n’a vécu qu’une petite trentaine d’années. À la fin des années 1850, il est pratiquement désert à cause des crues provoquées par la construction du premier canal de Beauharnois. De plus, le service de ravitaillement qui alimentait le village cessera ses activités à cause de la nouvelle génération de bateaux à vapeur, trop gros pour se frayer un chemin dans la rivière La Guerre.

 

Le Manoir Rosebank

Le seul bâtiment habité du village. Construit vers les années 1840, la bâtisse était la propriété de John MacDonald. Aujourd’hui, la famille Irving a racheté les lots et notamment le manoir en 1914 pour y vivre.

 

L’Église protestante

L’église est à l’état de ruine. Elle abritait, jadis, un culte protestantisme. Le temps a fait son œuvre et a détruit la bâtisse en pierre. La façade est grandement endommagée, le toit est tombé et les murs s’effritent. Il est même dangereux de la visiter, tant les murs sont instables et menacent de s’écrouler à tout moment. La végétation s’est emparée de l’intérieur de l’église et a envahi les murs et le sol.

Les travaux de construction de l’église ont démarré en 1847 et la première pierre sera posée par John Leslie. De style gothique, des services religieux en anglais et en gaélique seront célébrés. Et c’est durant sa construction que le village commencera à se vider de ses habitants. Malgré tout, l’église assumera ses fonctions pendant 90 ans, jusqu’en 1941, date de ses derniers services.

 

Le cimetière

Le cimetière attenant à l’église regroupe environ 80 sépultures. Le dernier enterrement dans ces lieux était celui de Harry Steward. C’était en 1948. Aujourd’hui, les tombes sont à l’état de ruine. Beaucoup sont tombées, celles qui restent encore debout menacent de s’effondrer.

 

Le presbytère

Le presbytère est situé de l’autre côté de la rivière La Guerre. Ce bâtiment en brique rouge est aussi à l’état d’abandon et de décrépitude. La structure est néanmoins en meilleur état que celle de l’église. Sa construction remonte probablement au milieu des années 1850 et sa vie aura été très courte, puisque dès 1857, plus aucun culte n’est fait de façon permanente dans le village. Le presbytère sera utilisé de façon sporadique, mais tombera rapidement dans l’oubli.

 

Un hameau hanté

Très vite, des rumeurs de hantise ont commencé à circuler à propos de Rivière-La Guerre. Un groupe de chasseurs de fantômes québécois, le APPA paranormal, est allé y faire quelques investigations. Et il n’est pas rentré bredouillé !

En effet, les chasseurs de fantômes ont capté une voix sortie d’outre-tombe, d’un présumé Gordon, à plusieurs reprises sur les appareils électroniques. Ce qui nous laisse penser que l’endroit est bien hanté. Mais est-ce réellement un fantôme qui hante les lieux ? 

Patrick Sabourin, fondateur de l’APPA Paranormal, n’oubliera pas de si tôt son aventure vécue dans une maison en ruine de Rivière-La Guerre, qu’il passa la nuit en compagnie de quatre membres de son équipe. Alors que le groupe enquêtait au sous-sol de cette maison, l’entité se faisant appeler Gordon s’est manifestée à deux reprises.

Le groupe était au sous-sol afin d’essayer de capter la voix d’une fillette dont le corps est supposé enterré dans la cave de la maison il y a plus de 100 ans de cela (pourquoi a-t-on enterré une fillette dans une cave ? On ne le sait pas. Mais ce genre d’histoires a très vite fait de venir enfler une légende naissante et entourer cette légende d’un halo paranormal dont les chasseurs de fantômes sont très friands). En écoutant les sons captés dans cette cave, l’équipe de l’APPA Paranormal a entendu la voix d’un homme !

L’équipe s’est présentée à tour de rôle et a demandé s’il y avait quelqu’un dans la pièce. C’est alors que la voix de Gordon s’est fait entendre à deux reprises. Là encore, chers lecteurs, on ne sait pas qui est ce Gordon, ni pourquoi il hanterait les lieux. Vous savez ma position concernant les fantômes, et là encore, je pense qu’il s’agit d’un démon qui s’amuse à faire peur aux chasseurs de fantômes et qui se fait passer pour un fantôme. Mais, comme l’on n’a pas toute l’enquête, comme l’on a pas la bande son de l’enregistrement effectué dans la cave, il pourrait s’agir d’un phénomène naturel, un son naturel que l’équipe d’investigation, par l’imagination et la peur, a pu déformer et croire entendre une voix.

Et tout au long de cette longue nuit, l’équipe a été témoin de nombreuses manifestations paranormales. Deux enquêteurs ont été pris de malaises (étourdissements, pression au niveau de l’estomac, difficulté à respirer) et ont dû quitter les lieux. L’équipe a aussi très nettement entendu des bruits de pas provenant du deuxième étage, alors que la maison était déserte. Elle a cherché un éventuel visiteur sans jamais le trouver. Et alors que l’équipe visitait la maison, la porte de la pièce dans laquelle elle se situait s’est brusquement fermée en claquant. Cela ne pouvait pas être un courant d’air, puisqu’il n’y avait pas de vent cette nuit-là. En général, lorsqu’un démon se manifeste, il provoque ce genre de malaises et de phénomènes. Donc, le fait que certains membres de l’équipe furent pris de malaise, cela ne peut que être l’oeuvre d’un démon. Je pense que ce démon ne hante pas les lieux, car en général les démons ne s’attachent pas à un lieu mais à une personne. Ce démon a été attiré par cette équipe d’investigation et s’amuse avec elle. Son but : entrer en contact avec les membres et obtenir leur permission de les assaillir. En général, dans une telle histoire, le démon va s’attacher aux imprudents et va jouer avec leurs peurs. 

Puis, en arpentant les vestiges du vieux cimetière, les traqueurs de fantômes ont repéré le nom de Gordon sur l’une des pierres tombales. S’agirait-il du même Gordon entendu sur les appareils d’enregistrement ? Ou s’agit-il d’une ruse du démon pour leur faire croire qu’un fantôme hante le hameau ? 

 

 

Le hameau de Rivière-La Guerre est-il hanté ? Dans ce genre de situation, il faut toujours rester prudent. En effet, les faits peuvent être trompeurs et l’imagination fertile. Souvent, parce qu’un village est abandonné ou à l’état de ruine, on pense qu’il est hanté. Et souvent, ce n’est pas le cas… Souvent, aussi, il se passe des choses paranormales, mais qui sont dues à un démon. Dans tous les cas, laissons les morts là où il sont, prions pour le repos de leur âme, mais arrêtons de vouloir les appeler. Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin


 

Sources : journaldemontreal.com, urbexplayground.com

 

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