Maria Goretti, la sainte martyre

 

Il y a des histoires qui émeuvent plus que d’autres, et celle de Maria Goretti m’a beaucoup ému. Une enfant pieuse, qui préféra se faire tuer plutôt que de succomber au péché. Une enfant au cœur pur qui trouva la force de pardonner à son assaillant. Cela n’est pas courant. L’histoire de Maria Goretti nous prouve que l’on peut résister au Mal qui nous attaque pour nous faire sombrer. Elle nous prouve aussi que le Mal n’attaque pas toujours de front, mais qu’il utilise des procédés détournés.

 

 

Qui était Maria Goretti

 

Sainte Maria Goretti, tableau datant de 1902.

 

Maria Goretti est née le 16 octobre 1890 à Corinaldo dans la région des Marches en Italie et morte à l’âge de 12 ans le 6 juillet 1902. C’était une jeune vierge italienne qui fut reconnue martyre par l’Église catholique pour sa pureté de cœur.

Surnommée Marietta, cette jeune fille est née dans une famille très pauvre qui cultivait un lopin de terre pour nourrir sa famille.

En 1899, le lopin de terre ne suffit plus à nourrir toute la famille, alors les Goretti sont contraints de déménager à Le Ferriere di Conca au sud de Rome. Là, elle s’installe dans un minuscule logement qu’elle partage avec Giovanelli Serenelli, un veuf et son fils Alessandro alors âgé de 17 ans.

À cette époque, Maria n’a que 9 ans et supporte sans jamais se plaindre les rudesses de la vie. Dans la même année, son père décède emporté par la malaria. Étant l’aînée, elle accepte sans se plaindre son rôle et s’occupe de ses frères et sœurs, de la cuisine, du ménage. Sa mère Assunta et son frère Angelo travaillent aux champs toute la journée pour rapporter un peu d’argent à la maison.

Le propriétaire du champ est une personne cruelle, inhumaine, qui profite de l’illettrisme et de la pauvreté des villageois pour les asservir. Il leur fait signer des contrats d’embauche qui les désavantage. Les villageois sont contraints de travailler les terres plus de 12 heures par jour pour une misère. Et la mère et le frère de Maria n’échappent pas à cette règle. Ils se tuent au travail pour un salaire de misère.

Les Goretti sont extrêmement pieux et c’est tout naturellement que Marietta est préparée à sa première communion par les pères-passionnistes de Nettuno. Tous les villageois se cotisent pour ce grand moment afin d’offrir une robe de première communion à la petite Maria.

Maria Goretti est très appréciée. Elle est douce, pieuse, gentille et jolie. Le fait qu’elle s’occupe de toute la famille la fait mûrir rapidement, la rend plus précoce que les autres jeunes filles de son âge. C’est pourquoi elle est surnommée la « petite femme ».

Maria Goretti accepte sa condition sans se plaindre. Elle prie tous les jours et remercie Dieu pour tout ce qu’il lui donne.

 

 

Le drame

 

Photographie de Maria Goretti prise en 1900.

 

La famille Goretti vit donc avec les Serenelli. Et le jeune Alessandro, maintenant âgé de 20 ans, trouve Maria attirante. Il profite du fait qu’elle est souvent seule à la maison pour lui faire des avances, se met à la harceler. Maria n’ose pas en parler à sa mère, qui a d’autres soucis plus importants, et se réfugie dans la prière. Elle fait attention à ne pas rester seule avec le jeune homme.

Mais, le 5 juillet 1902, vers 15 heures, alors que Maria est occupée à repriser une chemise sur le palier de l’escalier, que sa petite sœur fait la sieste sur une couverture et que le reste de la famille est au champ, Alessandro arrive et se montre très entreprenant. Malgré les supplications de Maria, il l’entraîne de force dans la cuisine où il veut la violer. Alors Maria lui crie : « Alessandro, Dieu ne veut pas ces choses-là ! Si tu fais cela, tu iras en enfer ! »

Cela rend fou furieux le jeune homme qui saisit un poinçon de 27 centimètres de long et la frappe à 14 reprises.

Les voisins, alertés par les cris, arrivent, mais trop tard. Maria Goretti est dans un état critique. Elle est transportée à l’hôpital Orsenigo de Nettino où elle meurt le lendemain. Avant cela, elle reçoit la première communion. Et avant de lui donner la sainte hostie, Maria déclare pardonner à Alessandro et demande à Dieu de lui pardonner aussi. Elle meurt apaisée le 6 juillet 1902 à 15 h 45.

Bien sûr, Alessandro est inculpé de meurtre et condamné à 30 ans de prison. Huit ans plus tard, alors qu’il est toujours en prison, il rêve de Maria qui lui offre des lys se transformant en lumières scintillantes. Ce rêve lui fait prendre conscience de tout le mal qu’il a commis et il se repend.

Alessandro est libéré en 1929 après 27 années de détention. À Noël 1934, il va à Corinaldo voir la mère de Maria Goretti qui avait trouvé un travail d’assistante auprès du curé, et la supplie de lui pardonner. Cette dernière accepte son pardon. Puis, ensemble, ils assistent à la béatification de Maria le 27 avril 1947 ainsi qu’à sa canonisation le 24 juin 1950 par le pape Pie XII qui la déclara sainte martyre de l’Église catholique romaine.

C’est d’ailleurs la première fois qu’une mère assiste à la canonisation de son enfant.

Entre-temps, Alessandro Serenelli était devenu membre du Tiers-Ordre franciscain et travaillait, depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno. Il mourut au Couvent de Macerata le 6 mai 1970 à l’âge de 87 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.

 

 

Que pouvons-nous retenir de l’histoire de Maria Goretti ?

Maria Goretti est morte très jeune à cause d’un adolescent aux hormones bouillonnants qui n’a pas su retenir ses pulsions. Et pourtant, déjà très jeune, elle connaissait le pardon, ce qui la rend sainte. Tout de suite, elle a pardonné à celui qui l’a agressée. Il en faut du courage pour réaliser un tel acte !

Durant sa courte vie, Maria n’a jamais connu la richesse. Et pourtant, elle était heureuse, car elle a connu la richesse du cœur et le pouvoir de la prière. Elle ne s’est jamais plainte. Quel enfant, de nos jours, accepterait ce sort avec autant de piété ?

Maria Goretti est un exemple pour nous tous. Elle représente le courage, la piété, la sainteté, le pouvoir du pardon… et surtout, elle a su rester humble.

Vous devez vous dire, chers lecteurs, pourquoi Dieu a permis à Alessandro Serenelli de tuer cette enfant si pure ? Pourquoi ne l’a-t-il pas protégée ? Si je vous réponds parce que les voies de Dieu sont impénétrables, vous ne comprendriez pas. Alors, je vous réponds parce que Dieu a voulu sauver Alessandro justement ! Et c’est ce qui est arrivé ! Maria n’a été qu’une messagère, mais pour récompense de son acte charitable de pardon (c’est cet acte-là qui a sauvé Alessandro), elle est devenue sainte. Parfois, il faut un malheur pour que le bon se révèle, et c’est ce que nous montre cette histoire.

Oui, ce n’est pas juste, mais qu’est-ce qui est juste ? Si Maria n’était pas morte sous les coups d’Alessandro, si elle n’avait pas pardonné, peut-être que cet homme aurait agressé d’autres enfants ou jeunes femmes… Donc, pour l’arrêter, pour qu’il se repente, il a fallu en passer par là.

Enfin, terminons cet article par quelques généralités :

Sainte Maria Goretti est fêtée le 6 juillet. C’est la sainte la plus jeune de l’Église catholique.

Sa dépouille repose dans la crypte du Sanctuaire Notre-Dame-des-Grâces de Nettuno, au sud de Rome. Dans la châsse, on trouve une statue en cire sculptée par Volterrano Volterrani. Cette statue contient les principales parties du squelette recomposé de Maria, le crâne, la colonne vertébrale, les membres supérieurs et inférieurs, à l’exception de l’ulna qui fut donné à la mère de la sainte qui l’emporta à Corinaldo, dans son village natal. Cet os est toujours exposé dans un reliquaire au Sanctuaire Sainte-Maria-Goretti. Les phalanges et les côtes ont servi pour la préparation des reliques à exposer à la vénération des fidèles.

Je l’avoue, chers lecteurs, ceci est un peu glauque… Cette manie qu’ont les catholiques d’exposés ainsi les os des défunts et de s’y recueillir est très glauque. 

Le réalisateur Augusto Genina a porté à l’écran l’histoire de Maria dans le film « La Fille des marais » (Cielo sulla palude en italien) en 1949. C’est l’actrice Ines Orsini qui tient le rôle de Maria Goretti. C’est un film émouvant, très beau, qui a remporté de nombreux prix, dont celui de la Présidence du Conseil des ministres pour le meilleur film italien, celui du Prix international de la mise en scène en 1949.

Augusto Genina raconte l’histoire vraie de Maria en s’appuyant sur les archives du Tribunal de Rome et les documents qui ont servi à établir l’acte de béatification.

Maria avait à peine douze ans quand elle préféra mourir pour le Christ plutôt que de pécher. Quel acte courageux et humble ! Elle pardonne à son meurtrier. Et c’est ce pardon qui va permettre à Alessandro de se repentir. Il se convertira en prison et finira ses jours en tant que jardinier dans un monastère franciscain. Je termine cet article par les paroles de Pie XII prononcées lors de la canonisation de sainte Maria : « Assurément, nous ne sommes pas tous appelés à subir le martyre. Mais nous sommes tous appelés à posséder la vertu chrétienne. Notre activité persévérante ne devra jamais se relâcher jusqu’à la fin de notre vie. C’est pourquoi on peut parler aussi d’un martyr lent et prolongé. »

 

Sainte Maria Goretti, Patronne de la Jeunesse, secouez les consciences. Aidez-nous à dire généreusement comme vous Non au péché et Oui à tout ce que Dieu veut.

Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

 

Marie d’Ange

Pour aller plus loin

 

 

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