L’humilité du Publicain

 

Dans cet article, intéressons-nous à une qualité qui fait souvent défaut à l’homme et qui l’empêche de connaître Dieu, celle de l’humilité, celle de s’adresser à Dieu avec humilité en reconnaissant son état de pécheur. Voyons ce que nous enseigne Jésus-Christ dans sa parabole « du pharisien et du publicain » à propos de l’humilité. 

 

 

Pour le contexte, Jésus propose une parabole à quelques hommes qui s’estimaient justes et qui méprisaient les autres. Cette parabole est l’histoire d’un pharisien et d’un publicain qui montent au temple pour prier. Le pharisien se présente avec assurance devant Dieu, lui rend grâces, et confie d’abord tout le mal qu’il ne fait pas, puis tout le bien qu’il fait. Le pharisien est plein d’assurance, il se présente à Dieu suivant sa propre justice.

Le publicain, lui, se tient à l’écart. Il n’ose lever la tête, tellement il est convaincu que son péché est impardonnable.

Ces deux hommes sont les descendants respectifs de Caïn pour le pharisien, et d’Abel pour le publicain. Pour le comprendre, je vous renvoie à la lecture de l’article « Caïn et Abel » où je parle de ces deux descendances.

Pourquoi Jésus justifie-t-il le publicain et condamne-t-il le pharisien ? Pour le comprendre, lisons cette parabole. 

⁹Il dit encore, à l’adresse de certains qui se flattaient d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres, la parabole que voici :

¹⁰” Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre publicain.

¹¹Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ;

¹²je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j’acquiers.

¹³Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis !

¹⁴Je vous le dis : ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.”

Luc 18:9-14, Bible de Jérusalem

Ce texte nous montre que parfois les apparences sont trompeuses. « Tout ce qui brille n’est pas or. »

Jésus raconte l’histoire d’un pharisien et d’un publicain (entendez un homme qui collecte l’impôt pour les Romains du temps de Jésus). Les deux hommes sont en prière.

Le pharisien prie debout, il loue le Seigneur de n’être pas comme ces hommes rapaces, injustes, adultères ou comme ce publicain. Il liste tout ce qu’il fait de bien (jeûne deux fois par semaine, acquittement de la dîme).

Le publicain se tient à distance, il n’ose pas lever les yeux au ciel, il se frappe la poitrine et demande la pitié du Seigneur, car il se sait pécheur.

Et le Seigneur justifiera le publicain et pas le pharisien, car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.  

Cette parabole traite de la question de l’attitude du cœur, de l’esprit qui nous anime. Par notre attitude, nous montrons nos sentiments concernant une situation donnée. Jésus met en contraste deux types d’attitudes, celle du pharisien et celle du publicain.

Les pharisiens formaient un parti religieux qui jouissait d’un grand respect auprès du peuple juif. Ils insistaient sur l’application de la loi à tous les détails de la vie quotidienne et imposaient même une rigueur qui dépassait celle qu’exigeait la loi et qu’eux-mêmes ne s’appliquaient pas, c’est d’ailleurs ce que leur reprochera Jésus en les traitant d’hypocrites (Luc 11). Mais en Israël, le Pharisien représentait la piété même.

Tandis que le publicain était détesté de tous, pas seulement parce qu’il collectait l’impôt, mais surtout parce qu’ils collectaient l’impôt pour les Romains, devenant ainsi un agent d’un gouvernement païen. De plus, comme il n’y avait aucune loi qui protégeait les contribuables, il n’était pas rare que les publicains se livrassent à l’extorsion. Ils avaient donc une réputation de malhonnête qui leur collait à la peau. Et c’est pour cette raison qu’ils ne fréquentaient pas le temple. Le fait d’ailleurs que cette parabole présente un publicain en train de prier dans un temple est assez étrange. Spirituellement, Jésus a voulu montré que tous les hommes peuvent prier Dieu. Les hommes ont interdit aux publicains l’entrée du Temple, mais le Royaume de Dieu est ouvert à tous. Ce sont les hommes qui empêchent la rédemption, pas Dieu qui appelle tout le monde, et surtout les pécheurs, à la repentance. 

Voici comment sont présentés ces deux hommes :

Le Pharisien est gonflé d’orgueil, il se compare à plusieurs transgresseurs de la loi (les ravisseurs, les injustes, les adultères, les publicains). Et en mentionnant justement le publicain qui se trouvait à côté de lui, d’emblée il porte un jugement méprisant sur cet homme qu’il ne connaît pas. Le Pharisien se voit comme un homme supérieur, perception fondée sur sa scrupuleuse participation aux pratiques religieuses juives. D’ailleurs, il en mentionne deux : le jeûne et le paiement de la dîme. Pour mémoire, il était du devoir de tout Israélite de jeûner une fois dans l’année, le jour des Expiations. Et ce Pharisien se vante d’aller bien au-delà de ce commandement en jeûnant deux fois par semaine, donc une centaine de fois par an. Même chose pour la dîme. La loi ordonnait le prélèvement d’une dîme sur les produits de la terre une fois la récolte terminée. Ici encore, ce Pharisien se vante d’en faire plus que ce que la loi exige, car il dit étendre la dîme sur tout ce qu’il se procure. Cela signifie que s’il achète une certaine quantité de blé, et même si en principe le fermier qui a fait la récolte a déjà payé la dîme sur ce produit, ce Pharisien, comme il n’est pas sûr de ce fait, préfère sortir de l’argent de ses poches et payer lui-même la dîme. En agissant de la sorte, il élimine toute possibilité d’être souillé par des objets qui auraient pu être rendus impurs par le non-respect de la dîme. On pourrait admirer son extrême minutie dans l’observance de la loi. Mais tout cela n’est qu’apparence, car son cœur n’est pas tourné vers le Seigneur, mais vers lui-même. Ce Pharisien est empli de religiosité et c’est ce qui l’empêche de se tourner vers son prochain, c’est ce qui le gonfle d’orgueil, ce qui le rend incapable de la moindre compassion. Remarquons la phrase : « Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres ». Sa prière consiste à énumérer des actes purement extérieurs, est elle tournée vers lui-même, vers ses qualités. Toute son attitude est imbue de sa propre personne.

L’attitude du publicain est radicalement différente. À l’inverse du Pharisien qui aime se faire remarquer, le publicain préfère se tenir à distance du sanctuaire. Il a besoin d’un endroit tranquille pour pouvoir se mettre intiment en relation avec Dieu. Ce publicain connaît ses péchés, connaît la gravité de ses péchés. Il a donc mauvaise conscience et il est tellement accablé par le sentiment de son indignité qu’il n’arrive pas à fixer son regard au ciel. Il se sent tellement indigne qu’il n’ose lever la tête pour regarder Dieu. Son attitude est humble. Il se frappe la poitrine. Cet acte, du temps de Jésus, est vu comme dramatique et dénote une grande douleur. Le publicain sait qu’il a fait tort à Dieu et qu’il ne mérite que sa réprobation. Il ne dit pas qu’il est « un pécheur », mais il dit qu’il est « le pécheur ». Il ne se considère pas comme un pécheur parmi tant d’autres, mais comme « le » pécheur indigne de toute faveur divine, « le » pécheur par excellence, le pire de tous les pécheurs du monde. Sa confession est suivie par une ardente supplication. Coupable devant Dieu, le publicain sait qu’il ne peut compter sur rien pour être pardonné, qu’il n’a rien pour impressionner Dieu, rien pour se justifier. Il se présente devant Dieu les mains vides, ayant pour seul espoir la miséricorde de Dieu. Et c’est ce qu’il implore en toute sincérité.

Et contrairement aux apparences (on se rappelle qu’au départ, ceux qui écoutent Jésus raconter cette parabole s’attendent à ce que le Pharisien soit loué), c’est finalement le publicain qui retourne chez lui justifié. Pourquoi ? Car Dieu aime la simplicité du cœur, Dieu aime l’humilité. Celui qui s’abaisse sera élevé. Le pécheur repentant qui demande avec humilité la miséricorde divine l’obtiendra. Le pécheur qui reconnaît son état de pécheur, et qui ne cherche pas à justifier ses actes, mais qui remet ses péchés à Dieu, sera pardonné, car il se sera abaissé devant Dieu.

À réfléchir donc, si d’aventure, vous confessez vos péchés : il ne suffit pas de dresser une liste de ses péchés pour être pardonné, mais il faut reconnaître son état de pécheur, il faut reconnaître qu’à un moment de sa vie, on a rejeté Dieu et l’on a fait ce qu’Il lui a déplu. Car le péché est un rejet de Dieu. Et souvenez-vous, ce n’est pas le prêtre qui absout vos péchés, mais Dieu. Le prêtre est un intermédiaire, une oreille ; mais vous pouvez aussi vous tourner vers Dieu directement, sans intermédiaire, comme le fait le publicain.

Pour vous aider, je vous donne cette magnifique prière tirée du livre de Jean Pliya « Osez prier pour votre délivrance », que je donne à tous ceux qui suivent mon programme d’aide à la délivrance.

Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance.

 « MON DIEU, AIE PITIÉ DU PÉCHEUR QUE JE SUIS » Luc 18:13

Jésus doux et humble de cœur, Tu vis en moi, manifeste en moi Ta douceur et Ton humilité. « Préserve ton serviteur de l’orgueil : qu’il n’ait sur moi aucune emprise : » (Psaumes 19:14). Délivre-moi de tout sentiment d’orgueil et d’autosatisfaction, de tout esprit critique et de jugement, afin que je marche dans la vérité, car Toi seul peux me justifier. Donne-moi la grâce de reconnaître mon péché et de le confesser.

Dieu qui sondes les cœurs et les reins, Tu connais le fond de mon cœur. Tu sais bien de quoi je suis capable et comment je peux faire le mal et cacher mes transgressions. Les hommes qui me critiquent ne connaissent généralement que mes défauts les plus visibles, les plus apparents. C’est donc uniquement par Ta bonté que, Seigneur, tu m’accordes gratuitement des droits et des bienfaits. Par Ta grâce, apprends-moi à être reconnaissant lorsque l’on m’accuse de mal agir ou d’avoir tort et de Te confesser mon orgueil et mon autosatisfaction. Apprends-moi à réagir comme Jésus devant ceux qui me critiquent, à prier pour eux, à demander à Dieu de les bénir. Merci d’être mort à ma place pour me donner accès à ta grâce.

Je me revêts d’humilité, je m’humilie sous Ta puissante main, « ô Dieu qui résistes aux orgueilleux et donnes Ta grâce aux humbles » (1 Pierre 5:5-6).

 

Marie d’Ange

 

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