Léviathan, le monstre du chaos

Tour à tour monstre du chaos primitif, monstre marin, terrifiant démon, Grand Amiral de l’enfer, grand menteur, poisson immense… Léviathan est l’un des démons qui ont fait couler beaucoup d’encre. Léviathan est aussi l’un des 7 démons des péchés capitaux. Son terrain de chasse : l’envie. Beaucoup de mythes et de légendes gravitent autour de ce démon féroce. Un petit tour d’horizon s’impose.

 

Léviathan pour les démonologistes

 

La destruction du Léviathan, gravure de Gustave Doré (1865).

Pour Johannes Wierus (démonologiste de la Renaissance, défenseur des sorcières et précurseur de la psychiatrie. On lui doit le manuscrit « Pseudomonarchia daemonum » où il dresse une liste hiérarchisée des démons, livre que tout démonologiste digne de ce nom doit avoir étudié), Léviathan est un Grand Amiral de l’enfer et aussi un grand menteur. Léviathan apprend aux hommes à mentir et à s’imposer en société. Et lorsqu’il possède un homme, il se montre tenace, coriace et est très difficile à exorciser. Léviathan est le démon qui se cache derrière celui qui commet le péché de l’envie.

À l’origine, Léviathan était le dragon céleste qui avale la Lune et le Soleil et qui provoque les éclipses.

Il est cité dans la Bible au Livre de Job.

Au Moyen-âge, on représentait Léviathan sous la forme d’une gueule ouverte qui avale les âmes. Ainsi, il personnifiait l’entrée des Enfers. Souvent, on le dessinait sous la forme d’un gigantesque serpent des mers.

Ce démon préside aux déplacements, aux voyages, aux déménagements et à l’instabilité. Il aurait enseigné 70 langues différentes. D’ailleurs, les sorciers l’invoquent pour les apprendre. Léviathan enseigne aussi le mensonge, la duperie et la tromperie.

Lorsqu’il apparaît, il le fait sous la forme d’un immense poisson mesurant plus de 10 km de long ! Entre ses nageoires repose l’axe centre qui supporte la Terre. Il peut aussi prendre la forme d’un énorme serpent ou d’un dragon aquatique crachant du feu.

 

Léviathan chez les chrétiens

La Bible dresse l’image de Léviathan comme d’un monstre marin. Le nom même de Léviathan évoque le monstre du chaos primitif des Phéniciens. Il est souvent identifié à la Bête de l’Apocalypse.

Dans le livre de Job, c’est un monstre colossal, un dragon ou un serpent, qui peut provoquer des cataclysmes et anéantir le monde. D’ailleurs, on retrouve cette forme dans la mythologie nordique où Léviathan prend le nom de Ragnarök, fils du dieu Loki, et est un serpent gigantesque.

 

 

Léviathan dans la croyance hébraïque

Les hébreux font mention d’un poisson immense et monstrueux, capable d’avaler une baleine entière et qui serait destiné au repas du Messie.

Les rabbins l’estiment androgyne, dont la forme mâle serait Samaël et la forme femelle Lilith. Il sera servi, toujours d’après la tradition rabbinique, comme nourriture, avec Béhémot, au banquet des Bienheureux, car l’Éternel a mis de côté cette créature gigantesque pour nourrir les survivants de la fin du monde.

Le Livre d’Hénoch présente Léviathan en même temps que Béhémot, comme le fait la Torah (Ancien Testament). Léviathan serait un démon femelle habitant les profondeurs marines et Béhémot un démon mâle habitant le désert.

 

La célébrité de Léviathan

Une œuvre de Thomas Hobbes, publiée en 1651, un important ouvrage de philosophie politique, qui tire son titre du monstre biblique, traite de la formation de l’État et de la souveraineté, comme le montre l’allégorie souvent commentée du frontispice, qui représente le corps de l’État-Léviathan formé des individus qui le composent.

Au fil des siècles, le nom de Léviathan a été repris pour désigner quelque chose de colossal et de monstrueux. Par exemple, Thomas Hobbes dans son livre « Léviathan », prend cette bête pour désigner l’État. Il dit que la Démocratie est une association tacite entre citoyens gouvernés par des forces sociales. Et finalement, l’auteur nous dévoile une partie du plan démoniaque qui est en train de se mettre en place aujourd’hui. On retrouve souvent dans les fictions des allusions au plan satanique et à sa mise en place dans le monde. 

Victor Hugo dans « Les Misérables » décrit les égouts de Paris sous le nom de l’intestin de Léviathan. Là encore, nous savons que sous Paris, dans des galeries souterraines, ont lieu des réunions secrètes, des messes noires. 

Julien Green, dans son roman « Léviathan » publié en 1929, représente par Léviathan le « mal » caché dans ses personnages.

Dans « Atlantide », le long-métrage de Disney, Léviathan est le gardien de la cité engloutie. Ce monstre est en fait un gigantesque robot.

Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive. Beaucoup d’auteurs se sont inspirés de l’image de ce monstre dans leurs histoires. Mais pas seulement, puisqu’on le retrouve dans les jeux vidéo (Final Fantasy, Tales of Monkey Island, The Legend of Zelda, Gears of War…), où il incarne, le plus souvent, un monstre marin.

Léviathan est aussi le nom d’un album du groupe Mastodon, le nom d’un ex-lutteur de la WWE, le nom d’un gigantesque télescope…

 

Que représente Léviathan ?

À travers son image, Léviathan représente plusieurs symboles :

  • Chez les croyants, il est celui que l’on ne doit pas bousculer. Et si l’on provoque la colère de Dieu, il peut, alors, abattre le chaos sur terre grâce à la force destructrice du Léviathan. Dans cette symbolique où Dieu contrôle la mer et les monstres, la mer est notre inconscient et les monstres sont les forces destructrices qui le remplissent. Et pour les contrôler, il faut l’aide de Dieu. Mais cette vision des choses est très fausse, car elle fait de Dieu un Dieu de colère, comme Il est décrit dans la Torah. Or, Dieu est un Dieu d’amour, Il ne punit pas, mais l’homme se punit lui-même en choisissant le mal. 
  • Chez Thomas Hobbes, le Léviathan est un monstre obscur (le gouvernement) qui prétend nous protéger en sacrifiant notre liberté et en nous imposant des lois. Cela ne vous rappelle rien ? 
  • Le Léviathan est aussi la bête qui, lorsqu’elle bouge, provoque les vagues, voire les Tsunamis. C’est l’image que l’on donne à quelqu’un de puissant qui a le pouvoir de vie ou de mort, ou du grand chef d’entreprise qui, s’il prend les mauvaises décisions, met au chômage ses employés.

 

Monstre marin évoqué dans la Bible, démon du péché de l’envie, Grand Amiral de l’enfer… Léviathan désigne, de nos jours, un monstre, une force colossale, capable de provoquer un cataclysme, au sens figuré comme au sens propre. C’est lui qui peut engendrer la fin du monde, qui peut bousculer la géographie rien qu’en bougeant. Mais, pour moi, Léviathan est avant tout un démon puissant, qui ne cherche que la destruction. Le combat est spirituel. Ce combat nous devons le mener ensemble. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

À prier
 Saint Barthélemy

L’archange Raphaël

Saint Jacques de Compostelle

Saint Martin

 

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7 commentaires sur “Léviathan, le monstre du chaos

  1. […] Léviathan : grand amiral de l’enfer, démon de l’envie. Léviathan aime posséder ses victimes. C’est un démon difficile à exorciser, car il tenace. Léviathan est aussi le nom d’un gigantesque monstre marin, poisson, qui d’après les croyances juives, a été servi au repas du Messie. […]

  2. Pardonnez-moi, mais lorsque vous faites référence à Leviathan au niveau de la mythologie scandinave, vous l’appelez « Ragnarök ». Il s’agit plutôt de Jörmungandr, fils de Loki et frère de Fenrir et de Hel. Le Ragnarök est davantage perçu comme la fin du monde, où s’affronteront dieux et monstres, notamment Thor et Jörmungandr. Le Ragnarök se rapproche davantage de l’Apocalypse chrétien. Merci.

    1. Merci pour l’éclarcissement Dave, j’étais presque en train de faire une attaque cardiaque en voyant le traitement que ce site fait de la mythologie nordique. Transformer en démons des dieux nordiques juste parce qu’ils ne font pas partis du folklore chrétien, c’est vraiment limite.

      1. Bonjour,
        Mon rôle n’est pas de conforter les croyances de certains et certaines. Mon rôle est d’énoncer des vérités que beaucoup refusent de voir. Je peux me montrer, mais d’une manière générale, prier ou honorer une divinité nordique ou celte ou égyptienne, c’est faire de l’idolâtrie. J’explique ce phénomène dans d’autres articles. Toutes ces mythologies ne font que nous perdre. Elles sont certes très intéressantes, mais elles nous détournent du chemin céleste. Maintenant, que vous ne soyez pas d’accord, je le comprends et je l’accepte. On peut en discuter. Cela ne m’empêchera pas de continuer mon travail d’information.
        Cordialement,
        Marie d’Ange

  3. Bonjour. En tant que professeur en mythologie et en théologie comparée je ne peux qu’être d’accord avec Oraincoco. Je pense que son propos ne concernait pas une foi quelconque en les dieux mythologiques mais plutôt cette façon que vous, et l’église en général, avez de diaboliser les aspects d’autres cultures parce qu’elles sont différentes de vous et de vos croyances quand vous ne vous les approprier pas. Je pense à Noël ou même à la Toussaint ou à la Saint Jean pour ne citer qu’eux. Faites vos recherches correctement avant d’écrire à propos de cultures que vous ne comprenez pas.

    1. Bonjour,
      Nous savons très bien toutes les deux que la théologie que vous enseignez est très éloignée de celle des Pères de l’Église. Moi je me base essentiellement sur celle-ci et sur mon bon sens, car à cette époque, il y avait encore des vérités qui étaient émises. Donc, et je ne reviendrai pas dessus, l’Église n’a pas diaboliser d’autres cultures parce que différentes, l’Église a diabolisé des cultures différentes parce que ces cultures pratiquaient l’idolâtrie. Et ne vous inquiétez pas, mes recherches sont faites, et je continue tous les jours à apprendre des choses. Simplement, c’est mon droit de ne pas penser comme tout le monde et d’avoir mon opinion. Je ne suis pas là pour flatter l’égo de tout le monde, mais pour rétablir des vérités oubliées et pour bousculer les mentalités.
      Cordialement,
      Marie d’Ange

    2. “cette façon que vous et l’église” vous êtes visiblement de parti pris. Alors pourquoi reproché aux autres de l’être. J’ai une idée des conclusions que vous tirez de vos comparaisons. Hypocrite!

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