Le poème de la Création

La Bible commence par le récit de la Création. Ce récit est le premier chapitre de la Genèse, ce texte qui raconte les origines du monde et de l’humanité, l’épisode du Déluge, l’histoire d’Abraham… Le poème de la Création est un récit imagé qui nous montre, pour celui qui sait le lire, que l’homme est responsable de la Création, que l’homme doit respecter cette Création.

La Genèse

Le Livre de la Genèse est le premier des cinq livres du Pentateuque, traditionnellement attribués à Moïse. Ce texte présente les origines de l’univers et de l’humanité, ainsi que le choix par Dieu d’un homme auquel est promise une descendance (le futur peuple d’Israël) destinée à recevoir un territoire et à un être une source de bénédiction pour les autres peuples. Son action se situe jusque vers 1800 av. J.-C.

Le Livre de la Genèse nous fait connaître les origines du monde et de l’humanité, du péché et de la mort, de la promesse du salut, des arts et de la civilisation, de la diversité des peuples et des langues, et enfin du peuple de Dieu. Ce texte de la Genèse est très important pour comprendre notre monde d’aujourd’hui, et surtout, pour comprendre comment vivre en paix les uns avec les autres tout en étant en harmonie avec la nature, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Le Livre de la Genèse se divise naturellement en deux parties : la première partie, qui comporte les onze premiers chapitres et qui se rapporte à l’humanité primitive dans son ensemble (période universaliste) et la seconde partie qui concerne tout le reste du Livre (chapitre 12 à 50) et où commence l’histoire du peuple de Dieu.

C’est donc dans la première partie du Livre de la Genèse que nous trouvons deux récits de la création. Celui qui nous intéresse est le récit de Genèse 1, c’est-à-dire celui du premier chapitre de la Création. La Bible s’ouvre sur ce récit de la Création : Dieu a créé la Terre en 7 jours. Ce chiffre 7 est le chiffre de Dieu. Il existe dans la Bible tout un courant qui remonte au temps de l’Exil et qui présente ce chiffre comme celui de Dieu. Ainsi, le monde est créé en sept jours veut dire que le monde est tout entier l’œuvre de Dieu. Il ne faut donc pas lire que Dieu a créé le monde en 7 jours, mais que toute la création est son œuvre. Car, nous le savons, le monde n’a pas été créé en 7 jours, c’est une image pour dire que toute la création appartient à Dieu, que toute la création est l’œuvre de Dieu.

Découvrons à présent ce récit de la création du monde.

 

 

Le récit de la Création

Lorsqu’on lit un texte, il faut y chercher ce qu’il contient. Lorsqu’on lit la Bible, il faut placer les textes dans leurs contextes et dans l’histoire. Pour la foi chrétienne, la Bible est la Révélation de Dieu et de son plan de Salut pour tous les hommes. Donc, pour qu’elle soit féconde, toute lecture du texte biblique doit s’orienter vers la question : que dit ce texte de Dieu ?

C’est cette question que nous garderons en tête lors de la lecture du chapitre 1 de la Genèse.

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.

Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.

Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut.

Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.

Dieu appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit. » Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour.

Dieu dit : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux » et il en fut ainsi.

Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament, et Dieu appela le firmament « ciel. » Il y eut un soir et il y eut un matin : deuxième jour.

Dieu dit : « Que les eaux qui sont sous le ciel s’amassent en une seule masse et qu’apparaisse le continent » et il en fut ainsi.

Dieu appela le continent « terre » et la masse des eaux « mersª, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu dit : “Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence” et il en fut ainsi.

La terre produisit de la verdure : des herbes portant semence selon leur espèce, des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant leur semence, et Dieu vit que cela était bon.

Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour.

Dieu dit : “Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ; qu’ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre” et il en fut ainsi.

Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles.

Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre,

pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon.

Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour.

Dieu dit : “Que les eaux grouillent d’un grouillement d’êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel” et il en fut ainsi.

Dieu créa les grands serpents de mer et tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu les bénit et dit : “Soyez féconds, multipliez, emplissez l’eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre.”

Il y eut un soir et il y eut un matin : cinquième jour.

Dieu dit : “Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce” et il en fut ainsi.

Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre.”

Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

Dieu les bénit et leur dit : “Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre.”

Dieu dit : “Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture.

À toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes” et il en fut ainsi.

Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.

Genèse 1 : 1-31 Bible de Jérusalem

 

 

Lecture explicative du texte

Ce poème de la Création est un récit sublime. Son auteur, sans le savoir, a atteint une grandeur unie à une simplicité admirable. Ce texte est unique.

Historiquement, nous n’arrivons pas à le situer avec précision. Quant à son auteur, nous ne savons pas qui il est. Certains ont supposé qu’il contemplait la nature et que cette contemplation d’une œuvre aussi belle l’a inspiré. Alors, il a médité sur l’origine du monde, sur l’origine de cette nature si belle qu’il admirait. Ces idées auraient été transmises de génération en génération, jusqu’à ce qu’un homme les fixât définitivement par l’écriture.

D’autres pensent que comme rien de tel n’a été retrouvé dans les textes anciens, ni chez les hindous, ni chez les Égyptiens, ni chez les Chaldéens, ni chez les Grecs (on retrouve des textes anciens sur l’origine du monde, mais ils sont polythéistes ou entachés de panthéisme. C’est la première fois que l’on évoque une création par un Dieu unique), ce texte est donc une révélation spéciale de la foi monothéiste, le premier dans l’histoire de l’humanité. Ce texte renferme des Vérités de la foi chrétienne.

D’autres théologiens, enfin, ont estimé que cette peinture de la Création que l’on trace dans ce récit renferme des traits qui dépassent ce que la science  pouvait connaître au moment de son écriture. Là encore, on peut y voir l’objet de la Révélation qui est la base, non seulement de son contenu religieux, mais aussi des faits historiques de la narration.

Ces trois points de vue ont donné lieu à des querelles entre théologiens, querelles inutiles et vaines. Personnellement, je préfère voir ce texte comme une poésie inspirée par Dieu qui contient des vérités scientifiques et que l’on doit lire avec foi. Ce récit n’a pas pour but d’augmenter nos connaissances en astronomie, en physique, en géologie… Son but est religieux. L’auteur, peut-être même sans qu’il s’en rendre compte, nous a inculqué trois principes fondamentaux de la foi chrétienne, trois principes qui appartiennent à l’essence même de la religion monothéiste :

– Dieu a tout créé,

– Dieu a tout créé conformément à sa volonté, c’est-à-dire bon et en même temps susceptible de progrès

– Dieu a tout créé en vue de l’homme, terme et couronnement de son œuvre.

Dieu n’a pas livré “clé en main” une création à l’homme. Il a introduit l’homme dans un immense chantier à achever. Donc, l’homme est responsable de cette création et doit respecter cette création. Ceci est un point essentiel du récit.

À présent que ce point est posé, nous pouvons nous intéresser plus en détail au récit :

 

Les versets 1 à 2

“Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.

Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.”

Ces deux versets indiquent l’acte et l’état primitifs qui ont servi de point de départ à l’œuvre ordonnatrice d’où est tiré l’univers tel que nous le contemplons actuellement. Avant, tout n’était que chaos. Remarquez les mots “ténèbres” et “abîme”. C’est la lumière de Dieu qui fera reculer “les ténèbres” et l’abîme ». C’est aussi dans les Ténèbres et dans l’Abîme que seront jetés les anges déchus.

L’auteur parle de la terre, il ne s’occupe pas du reste de l’univers. Il va parler des cieux au quatrième jour, mais son récit sera toujours en rapport avec la terre. Il présente la terre comme « déserte et vide ». Aucune vie n’était donc présente sur terre. Ces deux mots en hébreu « tohou vabohou » (déserte et vide) forment une locution unique dont le sens signifie « absolument vide ». Le prophète Jérémie (4:23) emploie cette même locution pour désigner un manque absolu d’êtres et de lumière, donc un retour au chaos. Dans Ésaïe 34:11, cette locution signifie « destruction totale ». Donc, avant l’intervention de Dieu, il n’y avait rien sur Terre. La terre n’était qu’une matière non encore organisée. Voici donc l’état originaire de la terre. Cet état originaire dans lequel se trouve la terre n’est ni mauvais ni anormal. C’est un état inférieur et susceptible de progrès.

Les ténèbres n’impliquent pas nécessairement l’idée de mal. Les ténèbres sont le point de départ de l’œuvre qui va suivre. C’est par la lumière que Dieu va éclairer les ténèbres. Ici transparaît l’idée que Dieu est lumière.

L’abîme est un vaste espace vide, une mer immense qui bouillonne et qui gronde, une mer d’où devrait jaillir la vie. L’Esprit de Dieu (le vent de Dieu) plane sur cette vaste étendue d’eau. Ici, on a une impression de calme, une impression de réflexion, comme si Dieu réfléchissait à sa future Création. L’Esprit de Dieu est envisagé comme le principe de la vie physique et morale qu’Il va communiquer au monde.

Dans ces deux versets, on distingue les deux principes de l’état primitif : la matière (l’abîme) et la puissance organisatrice ou la force (le souffle de Dieu ou l’Esprit de Dieu). L’auteur a placé volontairement Dieu au-dessus du monde. C’est donc Dieu qui va insuffler la vie et la vie naîtra dans la mer. Remarquez, chers lecteurs, que l’auteur de ce texte a écrit ce que les scientifiques prouveront à peu près 4000 ans plus tard : les premières cellules de vie sont apparues dans les océans. Comment l’auteur a-t-il pu concevoir que la vie serait issue de la mer ? Tout simplement parce qu’il a été inspiré de Dieu… c’est la seule explication.

 

Verset 3 à 5 : le premier jour

« Dieu dit : “Que la lumière soit” et la lumière fut.

Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.

Dieu appela la lumière “jour” et les ténèbres “nuit.” Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour. »

La formule « Dieu dit » qui reviendra huit fois dans le texte de la Création, met l’accent sur la volonté de Dieu, sur la pensée divine et nous montre que ce qui va se produire est un acte de la volonté de Dieu. L’auteur de ce récit a employé cette image pour définir l’activité créatrice comme un acte de la volonté divine.

On note aussi la facilité avec laquelle Dieu crée la lumière et on peut en conclure que pour Dieu, créer est un acte naturel : « Il parle et la chose est, Il commande et elle existe, » Psaume 33:9. Dans ce même psaume, au verset 6, la parole est jointe à l’Esprit comme instrument de l’œuvre créatrice.

L’Esprit de Dieu qui planait sur l’abîme sera l’agent tout-puissant qui exécutera au fur et à mesure les ordres énoncés par la parole créatrice.

La formule « que la lumière soit » ne fait pas référence à la lumière solaire, puisque cette lumière émanant du soleil n’apparaîtra qu’au quatrième jour. La lumière dont il est question ici est une lumière diffuse qui va donner le ton à toute l’œuvre de la création. Il fallait délimiter la lumière et les ténèbres pour commencer l’œuvre de la création.

La formule « Et Dieu vit que la lumière était bonne » met l’accent sur le caractère indépendant de la création. Dieu a créé la lumière qui devient alors indépendante de Lui, puis il porte un jugement sur cette lumière qui est le résultat de son activité créatrice. Et ce jugement suppose que la causalité divine n’est pas seule à produire les êtres qui se succèdent, mais que les causes secondes ont aussi leur rôle dans cette œuvre. Ainsi, on comprend déjà que Dieu va laisser sa création évoluer.

Dieu juge que la lumière est bonne, mais ne prononce pas le même jugement sur les ténèbres. On peut alors supposer que tout ce qui va être créé dans la lumière sera bon et tout ce qui sera engendré dans les ténèbres sera mauvais. D’ailleurs, Dieu sépare la lumière des ténèbres. Dieu aurait pu mélanger la lumière et les ténèbres, créant ainsi un demi-jour permanent. Mais Il a décidé de séparer le jour et la nuit et d’établir une alternance régulière et égale entre le jour et la nuit, alternance qui permettra à la lumière d’être pleinement la lumière et aux ténèbres d’être pleinement les ténèbres. Tout est ainsi en ordre, chacun est à sa place.

Une fois l’alternance de l’obscurité et de la lumière établie, Dieu donne un nom à chacun des ces deux espaces de temps, ce qui signifie que ces deux espaces doivent se succéder d’une manière régulière et irrévocable. Ce qui signifie aussi que la vie a besoin de ces deux espaces pour s’épanouir. Dieu a donc fixé de manière stable les notions de « nuit » et de « jour ».

« Et il y eut un soir et il y eut un matin » : cette expression est empruntée à la même image générale sur laquelle repose toute la narration de ce texte : celle d’une semaine de travail humain, où l’œuvre de chaque jour est suivie du repos de la nuit. Cette expression se répétera tout au long du texte pour délimiter les étapes de l’œuvre de la création, le développement de l’œuvre précédente et le commencement de l’œuvre nouvelle.

C’est donc le premier jour. Mais ce premier jour, comme certains le pensent, n’a rien à voir avec les 24 heures que durent nos journées et nos nuits à nous. Il s’agit ici d’une durée incalculable. Ici c’est une image pour montrer que lorsque Dieu a créé la lumière et l’a séparée des ténèbres, Il a pris un temps pour regarder son œuvre avant de le continuer.

L’auteur emploie l’image de la semaine, mais en employant cette image, il n’a pas été dirigé par une idée de durée, mais plutôt par la notion d’une œuvre accomplie graduellement, avec des intervalles de travail et de repos et aboutissant à un état stable et permanent qui en est le terme. Scientifiquement, nous savons que la Terre n’a pas été créée en un jour, mais que tout s’est fait graduellement. Cette image de la semaine a aussi été choisie pour faire ressortir l’idée de la semaine ouvrière des humains qui se reposent le jour du sabbat, comme Dieu s’est reposé le 7e jour.

 

Versets 6 à 8 : le second jour

« Dieu dit : “Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux” et il en fut ainsi.

Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament, et Dieu appela le firmament “ciel.” Il y eut un soir et il y eut un matin : deuxième jour. »

Au second jour, Dieu créa le firmament et sépara le ciel des eaux.

On peut se représenter l’œuvre de ce jour de cette manière : la terre était environnée d’une atmosphère épaisse et lourde (appelée les eaux dans le texte) qui tourbillonnait autour de la terre. Au milieu de cette atmosphère, aucune vie ne pouvait se développer. Cela a été démontré scientifiquement qu’une atmosphère avait entouré la terre après le Big Bang, puis que les substances gazeuses qui composaient cette atmosphère se déposèrent à l’état liquide ou solide sur toute la surface de la Terre. Alors, le globe terrestre ne fut plus entouré que de cette enveloppe transparente et légère que nous appelons l’atmosphère, l’air respirable propice à la vie. C’est là l’étendue.

Là encore, l’auteur utilise des images pour montrer l’œuvre créatrice de Dieu. Mais, longtemps avant que les scientifiques découvrent comment la Terre s’est formée, l’auteur en parle dans son poème d’une manière imagée. En effet, les eaux représentent non pas une grande étendue d’eau, mais une grande étendue d’une substance, l’étendue de la substance créatrice de Dieu. C’est là, encore une fois, où l’on peut voir que ce texte a été inspiré de Dieu, qu’il s’agit donc d’une Révélation.

 

Versets 9 à 13 : le troisième jour

« Dieu dit : « Que les eaux qui sont sous le ciel s’amassent en une seule masse et qu’apparaisse le continent » et il en fut ainsi.

Dieu appela le continent « terre » et la masse des eaux « mers, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu dit : « Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence » et il en fut ainsi.

La terre produisit de la verdure : des herbes portant semence selon leur espèce, des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant leur semence, et Dieu vit que cela était bon.

Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour. »

Au troisième jour, Dieu créa les continents en les séparant des « mers » et les arbres et les fruits.

Le premier jour de la création a donné naissance à la lumière vivifiante par la séparation de la lumière et des ténèbres, le second jour a donné naissance à l’air respirable, à l’atmosphère, par la séparation des « eaux d’en haut » et des « eaux d’en bas ». Au troisième jour, nous voyons apparaître un sol habitable par la séparation de l’eau avec la terre. Ce récit suppose que l’eau existait déjà sur la surface de la Terre et qu’en se retirant, elle a laissé la place à des continents.

Encore une fois, cette vision de l’auteur rejoint celle des scientifiques !

Donc, la Terre était recouverte par un immense océan (masses des eaux) qui formait une étendue continue et qui, en se retirant, a formé les continents. Encore une fois, Dieu nomme ses nouvelles créations : terre et mers. Cela implique que la limite entre les deux éléments est posée à jamais.

Puis, Dieu juge que cette séparation est bonne, ce qui montre, avec les versets suivants, à quoi va servir cette séparation : c’est sur ce sol nouvellement apparu que vont naître les plantes et les arbres.

La première partie du troisième jour est consacrée à la formation des continents. Et c’est une fois les continents formés que Dieu crée les plantes et les arbres. C’est la seconde partie du troisième jour. Cette seconde partie est le résultat auquel tendaient les œuvres précédentes.

La formule « Dieu dit “Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence” » du verset 11 montre que Dieu a doué la nature d’une force qui lui est propre, d’une force qui lui appartient désormais. La nature est donc libre de s’accomplir et Dieu la regarde s’accomplir et constate que cela est bon. Cette liberté donnée à la nature est un avant-goût de la liberté que Dieu donnera à l’homme. Cette expression employée au verset 11 implique aussi que les plantes ne sont pas apparues toutes formées, mais ont passé de l’état de germes à celui de plantes développées. Et Dieu a laissé les plantes se développer sans intervenir dans ce développement. Les végétaux créés sont divisés en trois classes :

– le gazon desséché, l’herbe des prairies,

– les herbes portant semence qui sont les légumes et les céréales,

– les arbres qui portent les fruits.

 La première catégorie d’herbes sert de nourriture aux herbivores, la seconde sert aussi de nourriture aux herbivores, et aussi à l’homme. La troisième catégorie sert de nourriture essentiellement à l’homme. On voit par cet ajustement de l’auteur que Dieu a créé tout ce qui est bon pour ses futures créatures. Cette formule « que cela était bon » est utilisée pour la seconde fois. C’est donc la deuxième fois que Dieu prononce ce jugement envers sa Création. Et ce sol cultivable est donc jugé bon par Dieu et donnera la base de tout travail humain en tant que condition nécessaire de l’existence des plantes. Les plantes sont bonnes en tant que condition de toute vie animale. En créant les plantes, Dieu a créé la base de la vie animale et humaine. Sans les plantes, aucune vie n’est possible. Sans le soleil non plus. Il sera créé au quatrième jour. 

L’auteur ne pouvait savoir que dans cette nature verdoyante créée par Dieu, l’homme y trouvera plus que de la nourriture. Il y trouvera aussi des plantes pour guérir, pour se vêtir, pour se soigner… L’homme trouvera dans cette nature tout ce dont il a besoin pour vivre. Et ce point essentiel, nous avons tendance à trop souvent l’oublier.

On notera que Dieu ne donne pas de noms aux plantes, ni même plus tard, il ne donne pas de noms aux astres ni aux animaux. Il laisse les hommes le soin de nommer chaque chose. Remarquons que Dieu ne nomme que ce qui est indispensable à la vie.

Ce récit du troisième jour présente une création végétale comme antérieure à toute création animale et paraît donc en désaccord avec les découvertes scientifiques qui prouvent que les animaux existaient et vivaient dans les mers avant toute végétation terrestre et que ce sont ces animaux qui ont peuplé la terre après la végétation. Ce récit ne fait ressortir que les traits les plus saillants du développement de la terre, qui ont cheminé à l’apparition de l’homme. Et de ce côté-là, est donc en adéquation avec les découvertes scientifiques puisque qu’aucun animal ne peuplait les continents avant l’apparition des plantes.

Nous savons que les plantes sont apparues dès les premiers âges du globe terrestre et qu’elles ont connu un immense développement dans ces premiers âges d’existence de la Terre. D’ailleurs, les formations de houille qui se trouvent dans les profondeurs de la Terre nous le prouvent. Mais ce développement de la végétation a eu besoin du soleil. Nous savons que le soleil est nécessaire pour la croissance des plantes. Or, dans ce récit de la création, Dieu crée le soleil au quatrième jour, donc après les plantes. Il y a là une véritable contradiction. Mais, si l’on y regarde de plus près, on sait qu’il existe d’autres formes de lumière que celle provenant du soleil. D’ailleurs, certaines plantes marines arrivent à se développer sans la lumière du soleil. Donc, on peut penser que certaines plantes ont commencé à croître sur la surface de la Terre en utilisant, par exemple, l’énergie de la lumière électrique, et que petit à petit, la lumière du soleil est venue caresser la Terre. Donc, si l’on suit ce raisonnement, les plantes ont commencé leur croissance avant l’apparition du soleil, du moins, avant que les rayons du soleil touchent la Terre et permettent de donner aux plantes une nouvelle forme d’énergie. D’ailleurs, la végétation colossale des terrains houillers n’a pas de vives couleurs, vives couleurs qui ne peuvent venir que de la lumière solaire. Cette absence de couleur montre que cette végétation houillère s’est développée sans la lumière du soleil.

Encore une fois, chers lecteurs, on voit que tout se tient, tout concorde. Avant même les découvertes scientifiques, ce poème nous montre comment la vie a fait son apparition sur Terre.

 

Versets 14 à 19 : le quatrième jour

Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ; qu’ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre » et il en fut ainsi.

Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles.

Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon.

Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour.

Au quatrième jour, Dieu créa deux grands luminaires : le soleil et la lune. Et il créa aussi les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre et pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres. Ainsi, le soleil et la lune rythment les jours et les nuits, les années et sont donc les points de repère des fêtes. Le soleil est la puissance du jour et la lune, plus petite que le soleil, est la puissance de la nuit.

Nous sommes donc à la seconde moitié de la semaine créatrice qui correspond exactement à la première, avec la formation des corps constitués ou organisés qui s’y rattachent :

– premier jour : la lumière ⇒ quatrième jour : les corps lumineux

– second jour : l’eau et l’air ⇒ cinquième jour : les poissons et les oiseaux

– troisième jour : les continents, les plantes ⇒ sixième jour : les animaux terrestres

L’homme, créé dans la seconde partie du sixième jour, correspond à la création de la plante dans la seconde partie du troisième jour et est donc le couronnement de toute l’œuvre de la Création.

Intéressons-nous précisément à ce quatrième jour : on peut supposer que les « luminaires » existaient déjà, mais étaient cachés par l’enveloppe de nuages qui entourait la Terre et que celle-ci, s’étant dissipée, ces « luminaires » ont pu éclairer la Terre.

L’expression « Dieu fit les deux luminaires majeurs » montre que l’auteur est convaincu que Dieu a créé le soleil et la lune et que donc, le soleil et la lune ont été créés après la Terre, ce qui scientifiquement est erroné. On y voit en effet une erreur flagrante si l’on ne prend pas le temps de réfléchir à tout le texte. En effet, au verset 1, l’auteur parle de la création des cieux, et ce verset n’est pas un titre, mais parle bien d’un fait. L’auteur a donc supposé que le développement des cieux s’est fait en parallèle à celui de la Terre et qu’à un moment donné de ce développement sont apparus les astres. Il ne s’agit donc plus d’une erreur, mais bien de faits. D’ailleurs, d’après ce que les scientifiques ont pu démontrés de la création de la Terre et apportés comme preuves, le soleil n’était pas encore parvenu sur Terre à la période astrale et donc n’apparaissait pas tel que nous le voyons aujourd’hui, c’est-à-dire sous la forme d’un disque net et défini. À l’époque de la création de la Terre, le soleil était deux cents fois plus large en diamètre qu’il n’est aujourd’hui, et il était peu lumineux. Mais, de siècle en siècle, il a commencé à jouer son rôle d’astre illuminateur. À sa création, la Terre était plongée dans le noir, ce n’est que petit à petit que le soleil est venu l’éclairer. Donc, ce récit paraît bien reprendre toutes les thèses scientifiques d’aujourd’hui, alors que l’auteur n’en avait aucune notion. Ce qui paraît fou non ? Ce qui veut dire qu’avant même que les scientifiques commencent à s’intéresser à la formation de notre si jolie planète, avant même que la science se développe et que la physique nous permette d’explorer l’univers, l’auteur de ce texte savait déjà comment la Terre avait été créée et dans quel ordre ! Et qui peut savoir tout cela si ce n’est Dieu lui-même. C’est donc un texte inspiré ! Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est autant décrié par les scientifiques qui nous rient au nez en disant : « la Terre n’a pas été créée en 7 jours ». C’est sûr, mais les jours décrits dans ce texte ne décrivent pas des journées de 24 heures, mais des étapes de la création.

Le soleil et la lune vont donc rythmer les jours et les nuits, définir les saisons et les années. Là encore, l’auteur donne l’une des fonctions de ces astres.

L’expression « Et qu’ils servent de signes » est très intéressante. Elle signifie que la position des étoiles dans le ciel doit servir à guider et orienter le voyageur dans le désert ou sur mer. Nous avons donc là la fonction principale des étoiles. Rien n’est créé au hasard, dans la nature, tout a une fonction et c’est en cela que la Création est merveilleuse.

Et bien sûr, Dieu jugea cela bon et laissa ses créations libres.

 

Versets 20 à 23 : le cinquième jour

Dieu dit : « Que les eaux grouillent d’un grouillement d’êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel » et il en fut ainsi.

Dieu créa les grands serpents de mer et tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu les bénit et dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez l’eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre. »

Il y eut un soir et il y eut un matin : cinquième jour.

Le cinquième jour, Dieu créa les oiseaux et les animaux marins. Encore une fois, cette création est laissée libre de se multiplier et d’évoluer.

Comme le second jour comprenait la formation de l’eau et de l’air, le cinquième jour donne naissance à deux espèces d’êtres vivants : les oiseaux et les animaux marins. C’est ici que débute la création de la vie proprement dite. Nous savons que la matière ne peut produire les phénomènes vitaux. Cette matière n’est que substratum de la vie. Cette matière ne donne à la vie que des conditions pour qu’elle puisse se manifester. La vie est donc une nouvelle communication de Dieu à la nature. La vie fait partie de la nature. La vie se sert de la nature, de la matière, pour se développer.

La science objectera sans doute que les animaux existaient simultanément avec les plantes, chose que l’auteur ne contredit pas : à un moment donné, les deux ont vécu simultanément et vivent encore simultanément. Mais, l’auteur nous dit simplement qu’il a fallu d’abord les plantes pour qu’apparaissent les animaux. Rappelons que l’auteur n’est pas un savant. Il décrit tout simplement ce qui apparaît à ses yeux comme des traits saillants et dominants de la Création. S’il place à cet instant la création des oiseaux et des poissons, c’est qu’il suit un mouvement logique qui va des êtres inférieurs aux êtres supérieurs. Cela suit aussi une logique.

L’expression « d’êtres animaux » renvoie, en hébreu, à la notion d’âmes vivantes. L’âme est le souffle de vie qui anime l’organisme et qui le fait mouvoir. Donc, les animaux sont tous doués d’une âme, d’un souffle de vie. Cela désigne donc le caractère commun à tous les êtres vivants, depuis l’animal le plus inférieur jusqu’à l’homme, qui est aussi appelé âme vivante en Genèse 2:7.

L’expression « les grands serpents de mer » parfois traduite dans d’autres versions bibliques par « les grandes bêtes aquatiques » fait référence aux monstres marins qui peuplaient jadis la Terre. Ce qui signifie que l’auteur, qui pourtant n’avait aucune idée de ce qu’étaient les dinosaures, qui n’en avait jamais entendu parler, a mentionné leur existence. Et donc, sans le savoir, l’auteur nous dit clairement que les eaux étaient peuplées de monstres marins avant l’apparition de l’homme. On peut penser que ces monstres marins étaient les dinosaures marins que l’on a découverts au fil du temps. Par exemple, le pachyrhadis était un reptile, plus précisément un serpent gigantesque du crétacé qui vivait dans les océans. Ce reptile était énorme. Avec ce serpent gigantesque, on rejoint la formule « les grands serpents de mer. » Et ce plésiosaure, dont le nom signifie « presque reptile » qui a vécu au Mésozoïque et qui était un reptile semi-aquatique qui mesurait 4 mètres 30 de long ?

C’est la première fois que la Bible fait référence aux dinosaures. Elle y fera à nouveau référence au Livre de Job avec deux créatures gigantesques : le Béhémot et le Léviathan. Le Béhémot est la créature terrestre se nourrissant exclusivement d’herbes et le Léviathan est un monstre marin colossal. D’ailleurs, le Livyatan est un genre éteint de cachalots qui a vécu au milieu du Miocène.

Donc, bien avant les découvertes scientifiques des dinosaures qui ont peuplé la Terre avant l’apparition des hommes, la Bible nous en parle ! Et la Bible nous dit bien que ces animaux marins, monstres marins, sont arrivés sur Terre avant l’apparition de l’homme. D’ailleurs, au Livre de Job, il est clairement dit que Dieu a « neutralisé » le léviathan et le béhémot, car ces créatures étaient tellement destructrices et morfales que l’homme n’aurait pas pu vivre à ses côtés. Les découvertes géologiques prouvent que dès les premiers temps de la formation de la croûte terrestre, des animaux peuplaient déjà les eaux. Par contre, aucun animal ne peuplait la Terre. Puis, il y a l’époque des grands monstres marins (plésiosaure, mégalodon…) qui, pendant un temps, peuplèrent les mers, et dont les derniers représentants (crocodiles, requins) existent encore aujourd’hui. C’est à peu près à l’époque de ces grands monstres marins que sont apparus les premiers de la classe des oiseaux. Donc, ce récit ne contredit pas la thèse scientifique.

J’ai l’habitude de dire que tout est marqué dans la Bible pour celui qui sait la lire !

Dieu porte un jugement sur ses nouvelles créations et les trouve bonnes. Il les laisse donc évoluer et peupler toute la surface de la Terre. L’expression « Dieu les bénit » doit être vue comme une promesse pour l’avenir : Dieu veut que les espèces se multiplient. Notons que cette bénédiction n’avait pas été prononcée sur les plantes, parce que les plantes possédaient en elle-même la faculté de se produire, tandis que les êtres vivants ont besoin de l’étincelle divine pour se reproduire, d’une âme.

 

Versets 24 à 31 : le sixième jour

Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce » et il en fut ainsi.

Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.

Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. »

Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. »

Dieu dit : « Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture.

À toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes » et il en fut ainsi.

Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.

Au sixième jour, Dieu créa les animaux terrestres et l’homme à son image.

L’auteur place la création des animaux terrestres le même jour de la création de l’homme. Les découvertes récentes tendent à démontrer que l’homme a en effet vécu simultanément avec les grands quadrupèdes dont l’apparition avait précédé sa venue.

Les versets 24 et 25 sont consacrés à la création des animaux terrestres. L’expression « que la terre produise » avait déjà été employée par rapport aux plantes. Elle reparaît ici appliquée aux animaux terrestres. Cette expression indique que c’est par l’intermédiaire de la terre et avec sa coopération que les animaux terrestres pourront évoluer, s’adapter, se reproduire… Ainsi, les animaux et les plantes appartiennent à la nature et obéissent aux lois de la nature. Ces animaux ainsi créés sont divisés en trois classes distinctes : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages.

Le mot bétail découle d’un mot hébreu qui désigne le mutisme. En hébreu, on distingue ces animaux par le fait qu’ils vivent au milieu des hommes et qu’ils sont privés de langage. Ce sont donc les animaux domestiques.

Les bestioles désignent les insectes en général, mais aussi les reptiles (voir verset 26 « les bestioles qui rampent sur la terre »).

Les animaux sauvages désignent les mammifères en général qui ne peuvent vivre au milieu des hommes.

L’expression « Dieu vit que cela était bon » signifie que Dieu laisse sa création évoluer et que cette création sera bonne et utile pour l’homme.

Les versets 26 et 27 sont consacrés à la création de l’homme. La créature l’homme est différente de toutes les autres créatures de Dieu en ce sens qu’elle ressemble à Dieu. Au verset 26, Dieu se parle à lui-même et prend la décision de créer l’homme, une créature faite à sa ressemblance et qui dominera sur l’ensemble des créatures : oiseaux, poissons, bêtes sauvages, bestioles, animaux domestiques. Ici, le verbe dominer ne doit pas être compris dans le sens avoir la suprématie ou être plus fort que, mais plutôt dans le sens de faire attention. Les hommes doivent respecter toutes les créatures de Dieu, de la plus petite à la plus grande et ne pas détruire ces créatures.

En prenant la décision de créer l’homme, Dieu nous fait comprendre que son œuvre arrive à son terme et que l’homme tiendra une place particulière dans cette création. Dieu crée donc l’homme et la femme à son image, c’est-à-dire en relation avec Dieu. Ici, on voit bien que les deux créatures sont égales. Il ne faut pas chercher l’image de Dieu dans les traits physiques de l’homme, mais plutôt dans sa relation avec Dieu, dans sa personnalité, son intelligence capable de distinguer le bien du mal, dans sa volonté libre, dans son sens moral. Dieu a créé l’homme à son image signifie qu’Il a créé un être libre, doter d’un sens moral capable de distinguer le bien du mal, doter d’une intelligence pour faire cette distinction. Et Dieu le laisse libre de choisir de faire le bien ou le mal. S’il choisit de faire le bien, alors il peut arriver à la sainteté et donc à atteindre dans toute sa profondeur son essence divine.

Cette image, l’homme ne la perd pas en pêchant, car même dans son état de chute, il reste toujours une personnalité libre, capable d’aspirer au bien.

J’insiste sur l’expression « homme et femme il les créa » pour bien faire comprendre que l’homme et la femme sont deux créatures égales. Dans cette phrase le verbe créer trois fois de suite : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » La première fois, pour bien faire comprendre que l’homme a été créé à l’image de Dieu, la deuxième fois pour renforcer l’idée de la créature divine et enfin la troisième fois, pour faire ressortir la distinction des sexes. Tout en étant égaux, l’homme et la femme sont différents, car de sexes différents. Ils sont différents, mais complémentaires. C’est grâce à ce verset que la femme occupait une position élevée en Israël, beaucoup plus que chez les peuples voisins. Dans toute la Bible, la mère est considérée comme devant être respectée par les enfants à l’égal du père. La Bible nous dit que les hommes et les femmes sont des créatures créées à l’image de Dieu, qu’ils sont égaux, différents par leurs sexes et complémentaires. On s’est souvent figuré que Dieu avait créé seulement l’homme et qu’il avait séparé l’homme pour créer la femme. Or, ce verset contredit cette idée de femme créée à partir d’un homme. Dieu a donc créé un couple et c’est de ce fait que Jésus tire la loi de la monogamie (Matthieu 19:4) et saint Paul l’idée de l’unité physique et spirituelle de la race humaine (Actes 17:26).

Les versets 28 à 30 évoquent l’installation de l’homme (et donc de la femme) comme roi de la création. L’homme reçoit la bénédiction de se multiplier. Cette notion de fécondité et donc de fonder une grande famille est toujours considérée dans l’Ancien Testament comme l’un des plus grands bienfaits temporels. Être fécond et avoir de nombreux enfants est une faveur divine, que l’homme partage avec les animaux. L’homme reçoit une deuxième bénédiction, bénédiction qui n’est pas partagée avec les animaux et qui lui est propre : la souveraineté sur tous les autres habitants de la terre. Cette souveraineté est pacifique. Elle se réalisera par la force après le déluge.

Les versets 29 et 30 se rapportent à la nourriture de l’homme et des animaux. Dieu autorise l’homme à se nourrir des plantes qu’Il a créées pour lui au troisième jour et lui indique la partie du règne végétal qui est abandonnée aux animaux. Le but de Dieu en créant les plantes avait été de les faire servir à la nourriture de l’homme et des animaux. De là le parfait : « Je vous ai donné » c’est-à-dire « Je les ai faites (au troisième jour) pour vous les donner.

Dieu donne à l’homme les légumes, les céréales et les fruits. On peut donc dire que durant les premiers temps de son existence, l’homme ne tuait pas les animaux pour s’en nourrir. Or, on nous a toujours appris que l’homme préhistorique était un carnivore, dévorant à pleines dents de la chair fraîche. C’est l’image que nous avons de l’homme préhistorique, une image erronée et bien différente de ce qu’étaient nos ancêtres : les hommes préhistoriques étaient plutôt végétariens que carnivores !

Cette vérité, qui a du mal à s’imposer dans les esprits, est une vérité scientifique faite après différentes analyses, comme l’analyse de traces laissées sur les dents fossilisées des hommes préhistoriques, de leur squelette, de leur environnement… Ainsi, les scientifiques ont découvert que nos ancêtres qui vivaient au Miocène (vers 7 millions d’années avant notre ère), donc les premiers hommes apparus sur terre, étaient végétariens et insectivores. Ils se nourrissaient de végétaux, de tubercules, de racines, de fruits et d’insectes. Ce n’est qu’à partir du Pliocène que certains hominidés ont commencé à consommer de plus en plus de viande. C’était principalement par charognage que ces hommes préhistoriques consommaient de la viande. Et ce n’est qu’à partir du Paléolithique ancien que la viande (et plus tardivement encore le poisson) devient l’un des principaux aliments des hommes préhistoriques. La consommation de végétaux et de fruits reste cependant très importante, car elle représente toujours un apport nécessaire en vitamines et fibres végétales. Les hominidés de cette période consommaient 3 à 10 fois plus de vitamines que l’homme moderne.

Ce petit cours sur les premiers hommes est pour vous montrer que l’homme n’a pas toujours été carnivore. Les premiers hommes étaient végétariens, comme décrits dans ce poème. Là encore, l’auteur ne pouvait pas savoir ce fait, puisqu’à son époque, l’homme consommait de la viande. Il ne pouvait pas savoir même l’existence des premiers hominidés. Et pourtant, il donne une vérité scientifique que nul ne peut réfuter !

Doit-on en conclure que dans le dessein de Dieu l’homme ne devait pas se nourrir de viande ? Peut-être en était-il ainsi dans les premiers temps. Mais, Dieu donnera expressément à l’homme la permission de se nourrir de viande après la révolution du déluge en Genèse 9:3 : “Tout ce qui a mouvement et vie vous servira de nourriture ; je vous ai donné tout cela comme la verdure des plantes”. Et on peut donc penser que l’homme a commencé à se nourrir de viande à partir de ce moment-là. On voit ici aussi que la Bible ne contredit pas la science. La Bible nous dit que les premiers hommes étaient végétariens. La science nous dit la même chose. La Bible nous dit que petit à petit, ces premiers hommes sont devenus carnivores. La science aussi. Et pourtant, tous les écrits bibliques datent d’avant toutes ces découvertes scientifiques ! Avoir la foi, croire en la Vérité, lire la Bible ne remet nullement en question la science ! Bien au contraire !

Ce poème de la création se termine au septième, car continue en Genèse 2. L’œuvre créatrice est arrivée à son terme et l’on comprend que l’homme était le but de la création. Toutes les parties qui composent l’œuvre correspondent parfaitement les unes aux autres, et sont admirablement enchaînées, de manière à tendre toutes au même but. Tout ce qui a été créé est bon, même les créatures les plus nuisibles à l’homme. Et l’on sait que tous les animaux, tous les insectes, toutes les plantes jouent un rôle dans la nature. Rien n’est fait au hasard, tout est contrôlé.

Genèse 2:1-4 est la fin de ce récit sur la création. Dans ces versets, Dieu constate que son œuvre est achevée et se repose le septième jour. Donc, toute la création s’est faite en 7 jours. Ce 7e jour est béni par Dieu et sanctifié, car lui-même s’est reposé au 7e jour. C’est un jour spécial, consacré au repos où nul ne doit travailler. Dieu nous commande, donc, de travailler 6 jours consécutifs et de nous arrêter le 7e jour pour nous reposer. On peut aussi, ce 7e jour, se consacrer à sa famille.

Dieu laisse sa création évoluer, il la laisse libre d’évoluer. Il ne donne pas à l’homme une création clé en main, Il donne à l’homme une création à respecter, à bichonner, puisque cette création est bonne. L’homme doit respecter la création, et donc, doit faire en sorte que cette création prospère. Dieu donne à l’homme la responsabilité de cette création. Et l’homme, qu’a-t-il fait de cette création parfaite, qui devait lui permettre de se nourrir, de nourrir tous les êtres vivants sur la planète ? Il la détruit, par la pollution, par l’agriculture intensive, par l’industrialisation alimentaire… Voilà ce que l’homme a fait de cette création parfaite ! Il est temps de s’éveiller et de revenir à l’essentiel. Il est temps de respecter la nature, car la nature a tant à nous donner si nous la respectons. Il est temps, aussi, de s’unir, et d’arrêter ces querelles inutiles. Nous sommes tous des créatures de Dieu, à nous de nous comporter comme telles et de respecter notre Créateur. Au vu des évènements qui se déroulent en ce moment dans le monde, notre nature même est bafouée. Nous sommes manipulés et l’on nous pousse à nous détruire, et à détruire notre planète. Réveillons nous !

 

Marie d’Ange

Pour aller plus loin

 

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4 commentaires sur “Le poème de la Création

  1. […] la respecter. Cela nous l’apprenons dès le premier chapitre de la Genèse grâce au merveilleux poème de la Création. Nous savons que la Terre ne s’est pas faite en sept jours, mais ce poème nous apprend des […]

  2. […] le très beau poème de la Création, nous continuons l’étude de la Bible avec l’histoire du Jardin d’Éden. Une histoire très […]

  3. […] du chapitre 2 de la Genèse et du poème de la Création : Dieu avait tout préparé pour le bien-être et le plaisir de l’homme. Adam et Ève étaient […]

  4. […] Ce que l’on a oublié, c’est que la Genèse nous dit comment nous comporter avec la Création, nous demande de respecter la Création. Si l’on faisait ce que Dieu nous demande de faire, on serait tous des écologistes raisonnés et raisonnables, respectueux de la nature. Si au moins on faisait cela… Pour comprendre que Dieu nous demande de respecter la nature, lire l’article : « Le Poème de la Création« .  […]

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