Le mystère du Codex Gigas

Le Codex Gigas, aussi appelé la Bible du Diable, est le manuscrit médiéval le plus connu. Écrit au XIIIe siècle par un moine bénédictin en une nuit et aidé par le diable (d’après les sources de cette époque médiévale), ce livre reste un mystère. On dit aussi que ce livre est maudit. Explications.

 

 

L’apparence du Codex Gigas

Pour information, le Codex Gigas se trouve à la Bibliothèque nationale de Suède, sous verre, et les chercheurs le consultent avec beaucoup de précautions.

C’est le plus grand manuscrit médiéval connu. En effet, le livre mesure 97 cm de haut sur 50 cm de large et 22 cm d’épaisseur. Il est contenu dans un dossier en bois. Sa reliure pleine est en cuir de veau avec des décorations en métal.

Le volume est entièrement rédigé en latin, avec une calligraphie de type minuscule caroline. Le texte, de couleur claire, se détache d’un fond foncé, sur une page blanche.

La Bible du Diable contenait à l’origine 320 feuilles de vélin. Huit d’entre elles ont été retirées pour une raison inconnue. On pense que les pages retirées contenaient les règles des Bénédictins. Le vélin utilisé est de la peau de veau et il aurait fallu pas moins de 160 bêtes pour réaliser le livre.

Le Codex pèse 75 kg. Faut être très fort pour pouvoir le transporter !

Il a été prouvé scientifiquement que le Codex Gigas est l’œuvre d’un seul homme, d’un seul scribe, un moine Bénédictin. Mais, ce que les scientifiques ne comprennent pas, c’est que pour rédiger ce livre à l’époque où il a été conçu, il aurait fallu au moins une centaine d’années et un seul homme n’aurait pas pu finir l’ouvrage seul.

 

L’histoire du Codex Gigas

L’histoire du Codex Gigas est quelque peu troublante. On sait qu’il a été écrit au XIIIe siècle dans le monastère bénédictin de Podlazice, en Bohême. Il est supposé avoir été écrit par un seul moine-copiste, Hermann le Reclus, en une seule nuit. Et que pour réussir cet exploit, il aurait vendu son âme au diable. Ce livre aurait été achevé en 1229 ou au début 1230.

On suppose que la rédaction du Codex Gigas a été terminée en 1229. Les moines bénédictins étant ruinés, le Codex fut vendu au monastère des moines cisterciens de Sedlec. Puis, à nouveau, il revient dans les mains des moines bénédictins du monastère de Brevnov.

En mai 1420, le monastère de Brevnov est mis à sac et incendié. Le Codex est volé.

Le Codex Gigas réapparaît en 1477. Le manuscrit est alors la propriété du monastère de Broumov qui le gardera jusqu’en 1593.

Le futur Rodolphe II, empereur du Saint-Empire germanique, est un passionné du monde occulte. D’ailleurs, à sa demande, l’illustre Nostradamus lui fait son horoscope personnel et lui prédit son avènement. Rodolphe II acquiert plusieurs ouvrages de sciences occultes et autres instruments de magie. En 1594, un abbé du monastère de Broumov lui offre la Bible du Diable. À sa lecture, l’empereur devient paranoïaque et s’enferme dans son palais. Son règne est désastreux. Rodolphe II est incapable de gouverner, si bien que sa famille songe à l’éloigner du trône. Il mourra sans héritiers. Peu de temps après, l’armée suédoise envahit le palais et s’empare du manuscrit maudit.

Gustave II de Suède, roi de Suède, élève seul son unique fille, Christine, ses deux garçons étant morts. Il élève sa fille comme un garçon et elle prêtera, à la mort de son père, le serment du Roi et non celui de la Reine. L’armée suédoise offre le Codex Gigas à Christine, devenue l’unique souverain féminin d’Europe. Christine ordonnera de mettre le manuscrit à l’abri dans la bibliothèque du château.

Moins de dix ans plus tard, la Reine Christine renonce à son trône et se convertit au catholicisme. Elle emporte ses ouvrages avec elle dans sa fuite, mais laisse au château le Codex Gigas.

Peu de temps après, un incendie se déclare au palais. Un serviteur attrape seul le Codex (vu le poids qu’il fait, il fallait vraiment qu’il soit costaud !) et le jette par la fenêtre, le sauvant ainsi des flammes qui ravagent le château.

Depuis la fin du XVIIe siècle, le Codex Gigas est exposé à la Bibliothèque Royale de Suède.

 

Le contenu du Codex Gigas

Le manuscrit contient plusieurs textes de l’Ancien et le Nouveau Testament, deux œuvres de Flavius Josèphe, les ‟Étymologies » d’Isidore de Séville, ‟Ars medicinea » qui est le manuel de médecine le plus utilisé au Moyen Âge, une Chronique des Bohémiens datant du XIIe siècle et signée de Cosmas de Prague ainsi qu’un calendrier.

Et surtout, il contient un portrait du diable au folio 290. Ce portrait représente le diable seul, dans un paysage vide, faisant face à une représentation de la cité du Paradis au folio 289. C’est pourquoi on lui a donné le nom de la Bible du Diable. Ce n’est pas une bible satanique, mais bien cette illustration qui lui a donné son nom. Le diable est représenté comme un être mi-humain, mi-démoniaque portant l’hermine, qui est un symbole de puissance, emmuré dans une cellule. Je rappelle qu’au Moyen Âge, les gens attribuaient les malheurs au diable et le représentaient comme un gardien des Enfers.

Une équipe de chercheurs a étudié le manuscrit avec un vif intérêt et pour cause. La Bible du Diable contient des légendes, des mystères, des formules magiques, des remèdes médicaux alternant avec des formules de l’Ancien et du Nouveau Testament. Son aspect inhabituel lui confère quelque chose de surnaturel. Une foule de questions se sont imposées à l’équipe de chercheurs : qui a créé l’ouvrage ? Dans quel but ?

Et surtout, le portrait du Diable intrigue. Il émane de ce portrait une énigmatique puissance. Sa simple vue inspirait naguère la crainte et l’envie irrémédiable de posséder l’ouvrage.

 

La légende de la Bible du Diable

Selon la légende, le Codex Gigas aurait été rédigé par un moine maudit dans un monastère bénédictin de Bohème. Il est dit que ce moine aurait commis un horrible péché et qu’il est alors excommunié, enfermé dans une geôle et mis à la diète. Le pauvre implore son pardon. Mais rien n’y fait, il sera jugé et condamné à mort. Il doit donc être emmuré vivant. Quelle horrible mort !

Afin d’échapper à ce supplice, à cette mort lente, il fait la promesse d’écrire en une seule nuit un gigantesque livre rassemblant toutes les connaissances humaines de l’Ancien et Nouveau Testament. Les moines bénédictins acceptent la proposition, mais si l’ouvrage n’est pas fini au petit matin, il sera tué.

Au cours de la nuit, le moine sent qu’il ne parviendra pas à achever son œuvre. Il décide de passer un pacte avec le Diable. Le livre aurait donc été dicté par la main du Diable.

Et contre toute attente, le moine réussi à livrer le lendemain matin, un ouvrage de 320 feuilles, reliées et dessinées et écrites avec soin. Déjà, rien que pour les vélins, il a fallu tuer plusieurs bêtes, faire sécher le cuir… C’est infaisable en une seule nuit. De plus, la calligraphie soignée montre que le moine a dû s’appliquer. Une lettrine peut prendre jusqu’à plus de 6 heures de travail.

Il est impossible qu’il ait pu réaliser l’ouvrage en une nuit. Sauf avec l’aide d’une apparition surnaturelle…

 

Les études scientifiques

Le Codex Gigas renferme des formules pour les bienfaits du corps et de l’âme ainsi que des formules, appelées conjurations, qui sont proches de celles récitées lors d’un exorcisme. Ces formules sont placées à côté du dessin du Diable qui semble prêt à bondir.

En premier lieu, les chercheurs ont analysé l’écriture et ont constaté que le livre a été rédigé dans son intégralité par une seule et même personne. Ils pensent que l’auteur est un copiste. Mais la grande question reste : un seul homme a-t-il pu réaliser un ouvrage aussi long seul ?

L’équipe de chercheurs a voulu déterminer le temps qu’il faut pour écrire une ligne de cet ouvrage avec les moyens du XIIIe siècle. Le test effectué démontre qu’il faut 20 secondes pour rédiger une ligne, 1 h pour rédiger une page. Il faudrait, alors, 5 années de rédaction continue pour terminer l’ouvrage. Or, à l’époque, les moines n’écrivaient que quelques heures par jour, le temps restant était consacré aux prières et à la méditation.

De plus, on estime que 5 années supplémentaires auraient été nécessaires pour réaliser les illustrations. Donc, il aurait fallu 25 années pour venir à bout de ce livre immense, 25 années pleines, sans pauses et sans dormir, sans prier, sans méditer ! Ou alors plusieurs hommes.

Si plusieurs moines avaient participé à l’écriture du Codex Gigas, ils y auraient laissé des traces, des détails différents dans la calligraphie, comme une taille différente des lettres par exemple. Or, toutes les lettres sont uniformes. Donc l’ouvrage a été rédigé par un seul homme.

Plusieurs fois, le Codex Gigas a été exposé au feu. Mais, aucune trace n’est visible sur le dessin représentant le Diable. Cela reste aussi un grand mystère. Des taches plus sombres que celles laissées par le temps sont décelées près de la représentation maléfique. Beaucoup y voient le signe d’une possession démoniaque.

Il est constaté, au fil des pages, que le travail du copiste devient de plus en plus précis. On pense que ce dernier était un amateur et qu’il a appris en copiant.

 

Un livre maudit

D’après les faits historiques, il semblerait que des événements mystérieux se produisent en la présence du livre.

Parmi ces événements, le témoignage de deux personnes ayant assisté à la même scène. En 1858, le tuteur de la Bibliothèque Nationale de Stockholm, après s’être assoupi, a été enfermé dans la salle de lecture. À son réveil, il vit une horloge qui ne fonctionnait plus depuis des années se remettre à écouler le temps. Et chose plus surprenante, des livres lévitaient dans les airs.

Un gardien, lors de sa ronde, se rendit dans cette salle de lecture. Lorsqu’il ouvrit la porte, il vit les livres flotter dans les airs et déclara que lorsque la Bible du Diable se mit à léviter, tous les autres ouvrages tombèrent au sol.

Les employés de la bibliothèque découvrirent, le lendemain matin, le gardien grelottant réfugié sous une table. Depuis ce jour, le pauvre gardien est devenu fou et a été interné dans un asile psychiatrique. D’ailleurs, il y est encore aujourd’hui et les psychiatres sont démunis.

Par ailleurs, des incendies mystérieux se sont déclarés dans les demeures, souvent des palais, des anciens possesseurs et le livre ne fut jamais brûlé.

 

 

Alors, chers lecteurs, le Codex Gigas a-t-il vraiment été écrit en une nuit grâce aux pouvoirs d’un démon ? Ce livre a été écrit, mais en combien de temps ? Est-ce en une nuit ? Cela paraît impossible pour un homme seul ? Cette histoire est bien étrange. Et l’on n’aura jamais la réponse à cette question.

 

 

Marie d’Ange

 

 

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3 commentaires sur “Le mystère du Codex Gigas

  1. Super Article Marie D’Ange,

    J’ai tout lu et c’est trés intéressant, il existe des tas de mystères dans ce monde, il parait même qu’il y a eu dans l’espace vu de la terre une émission radio extremement puissante qui a duré quelques heures et n’est jamais réapparue…Les scientifiques ne peuvent pas l’expliquer…bref pour dire qu’on a bcp de chose à comprendre dans ce monde…La mort nous dépouillera de ce que nous n’avons pas et nous accèderons à la lumière et à la vérité…Le faire de son vivant c’est aussi devoir et vouloir aider les autres…Alors c’est du bon boulot que tu as fait là, cette article est d’une grande clarté et tout aussi intéressant.

    1. Bonjour Raphaël,

      J’ai coutume de dire qu’il existe quelque chose au delà de la science, que la science ne peut pas tout expliquer. Merci de me lire.
      A bientôt

  2. Bonjour. Merci et bravo pour cet excellent “résumé”, très détaillé qui laisse la lectrice que je suis, étonnée, dubitative, mais très intéressée par le contenu. Même si les scientifiques ne peuvent pas tout expliquer, il semble que leurs découvertes soient déjà d’une incroyable richesse. Quant à la malédiction que représente ce livre, il correspond pour moi aux croyances millénaires. Quand on reprend la genèse on s’aperçois que dans tous les peuples du monde, il y a beaucoup de similitudes, notamment l’arche de Noé. Il est seulement dommage que les tous “codices religieux” ne soient pas visibles, cachés volontairement par les guides religieux: un état d’esprit moyenâgeux, ou seuls les plus grands ou les plus riches ont accès à la gnose !!! En conclusion, l’homme a besoin de croire et son imagination l’aide à anticiper les événements, je pense qu’il faut juste rester cohérent. MERCI

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