Le miracle de l’escalier de Santa Fé

 

À Santa Fé, on trouve la chapelle de Lorette et son fameux escalier appelé l’Escalier de Saint Joseph, un miracle d’architecture, un mystère qui dure depuis plus de 140 ans et qui attire plus de 250 000 visiteurs chaque année. Cet escalier, qui mène à la tribune de la chorale, est associé à un miracle survenu lors de sa construction en 1878, un miracle reconnu qui est attribué à saint Joseph.

 

L’Escalier de saint Joseph

 Il y a eu, depuis la création du monde, de nombreux miracles partout sur Terre. Parmi ceux que l’Église a reconnus, ceux attribués à saint Joseph sont rares. Pourtant, celui concernant l’Escalier de Santa Fé est reconnu comme un miracle attribué à saint Joseph. Comment expliquer que cet escalier, vieux de plus de 140 ans, tienne encore debout alors qu’il ne repose sur aucun poteau de support central ?

Si l’on ajoute le fait que le charpentier qui a construit cet escalier n’a utilisé ni clou ni colle lors de la construction et que l’homme a mystérieusement disparu après son travail sans se faire payer, alors oui, on peut parler de miracle.

Depuis la construction de cet escalier, la rumeur a circulé dans la ville de Santa Fé que le mystérieux charpentier serait saint Joseph lui-même envoyé par Jésus-Christ pour aider les sœurs de Lorette. Depuis, on appelle cet escalier « l’escalier miraculeux » qui est devenu un haut lieu de pèlerinage.

Aujourd’hui, on peut encore se rendre à la chapelle Lorette et l’admirer. Il est encore debout et il continue d’alimenter toutes sortes de controverses ou d’admiration.

 

Un peu d’histoire

 En septembre 1842, les Sœurs de Lorette virent s’établir dans le sud-ouest des États-Unis à la demande de Monseigneur Lamy. Elles ont voyagé en fourgon bâché et en bateau à Aubes depuis le Kentucky. Un voyage très long qui dura plusieurs mois, un voyage sous le signe du malheur. En effet, la Supérieure, Mère Mathilde, contracta le choléra et mourut peu après leur arrivée à Independance. Deux autres Sœurs contractèrent aussi la maladie, mais guérirent.

Donc, après plusieurs mois d’un voyage mouvementé, parsemé de difficultés, le groupe finit par s’établir au Nouveau-Mexique, dans la ville de Santa Fé. Du groupe de départ, il ne restait plus que quatre Sœurs, Madeleine, Catherine, Hilaire et Roberte, qui fondèrent la première communauté. Sœur Madeleine devint la Mère Supérieure. Elle était une femme forte, résolue et très grande fervente.

À leur arrivée à Santa Fé, la contrée était encore rude. Les Sœurs étaient mal installées, mais leur amour pour le Christ leur permit d’endurer cette vie si rude. Les Sœurs n’avaient pas encore de couvent et à cette époque, les habitants de Santa Fé étaient principalement des Indiens et des Mexicains.

Pendant plusieurs années, elles vécurent dans une petite maison comportant une seule pièce. Aujourd’hui, Santa Fé ne ressemble plus à cette ville de 1840, même si son centre conserve encore son pittoresque d’avant.

Les Sœurs de Lorette étaient sous la protection de Monseigneur Lamy qui souhaitait qu’elles instruisent les habitants de Santa Fé. Le religieux savait que les Sœurs avaient besoin d’un endroit pour s’établir, une chapelle, d’un couvent. Les charpentiers mexicains commencèrent à travailler pour les sœurs.

La première bâtisse à voir le jour fut une école que l’on appela le Collège de Lorette de Notre Dame de Lumière. Puis, des plans en vue d’une magnifique chapelle furent élaborés sous le modèle de la magnifique Sainte Chapelle de Paris, comme le souhaitait Monseigneur Lamy. On démarra les travaux le 25 juillet 1873. La chapelle devait être de style gothique. Elle sera la première de ce genre à l’ouest du Mississippi. La chapelle serait grande, 8 mètres environ de large, sur 23 mètres environ de long et 26 mètres environ de haut.

Une note de Sœur Madeleine dans les annales montre que cette chapelle était placée sous protection de saint Joseph.

Les travaux se réalisèrent difficilement, entre difficultés financières et difficultés de l’ouvrage. Les Sœurs priaient avec dévotion saint Joseph. Mais une erreur de l’architecte remettra toute la construction en question. En effet, une fois la chapelle terminée, on constata qu’il n’existait pas d’escalier entre la chapelle et la tribune de la chorale. Une omission fâcheuse. La tribune de la chorale était haute, et il n’était pas possible de poser une échelle ou un vulgaire escalier.

Mère Madeleine fit appel à de nombreux charpentiers pour essayer de construire cet escalier. Mais tous ceux qui venaient, prenaient des mesures, traçaient des plans, et repartaient en disant qu’une telle construction était infaisable. Devant ce constat, les Sœurs de Lorette ne se résignèrent pas, et prièrent pour obtenir une aide divine.

 

 

Le miracle de l’escalier

Les Sœurs ont alors commencé une neuvaine à saint Joseph, saint patron des charpentiers. Et le dernier jour de la neuvaine, un étranger vint frapper à la porte de la chapelle Lorette. Cet homme se présenta comme étant un charpentier et leur offrit de construire l’escalier.

Très vite, il se mit au travail et construisit l’escalier seul, ce qui est déjà un défi pour un charpentier. D’autant plus, selon la tradition orale, le charpentier ne disposait, comme outils, que d’un marteau, d’une scie et d’une équerre en té. Les travaux durèrent entre six et huit mois. Lorsqu’ils furent achevés, Mère Madeleine chercha le charpentier pour le payer, mais il avait disparu. Elle se rendit à la scierie locale pour payer au moins le bois utilisé. Là, personne n’était au courant de l’affaire, personne n’était venu prendre du bois pour le compte des Sœurs de Lorette.

Lorsqu’elle rentra au couvent, Sœur Madeleine constata que l’escalier était magnifique, en colimaçon, un véritable chef d’œuvre d’architecture, magnifique et étonnant à la fois.

L’escalier, en colimaçon, fait deux tours complets sur lui-même. Il est à noyau creux et il n’y a aucun pilier pour le soutenir à la différence des autres escaliers circulaires. Donc, cet escalier est suspendu sans aucun support. Il tient tout seul ! Tout son poids repose uniquement sur la première marche. Normalement, la première personne qui aurait passé cette première marche aurait dû faire écrouler tout l’escalier. Or, cela fait plus de 140 ans que l’escalier est debout et que plusieurs personnes l’utilisent chaque jour.

Une œuvre hors du commun, assemblée uniquement par des chevilles en bois et tenue par un seul clou ! La partie située sous les marches et entre le limon et la crémaillère est aujourd’hui du plâtre ayant l’apparence d’un bois léger. En effet, de nombreux visiteurs ont arraché à l’escalier des morceaux de bois pour rapporter un souvenir chez eux.

Lorsque l’escalier a été construit, il n’avait pas de rampes. Ces dernières furent ajoutées cinq ans plus tard. Avant, les Sœurs racontaient qu’elles avaient tellement peur de grimper et descendre l’escalier qu’elles le faisaient sur les mains ou sur les genoux.

Depuis sa construction, de nombreux visiteurs sont venus admirer (ou se recueillir) devant cet escalier très particulier. Parmi ces visiteurs se trouvaient des architectes qui ont inspecté l’escalier. Tous n’ont pu expliquer comment l’escalier tenait, comment il avait été construit et comment il demeurait en aussi bon état après quasiment un siècle d’utilisation.

Différentes expertises ont été menées. Aucun expert n’a pu donner d’explications sur le fait qu’un escalier circulaire sur 360° ne soit supporté par aucun pilier central. De même, la perfection des courbes des limons est surprenante. Un homme seul, avec aussi peu d’outils, n’aurait pu réaliser un tel chef d’œuvre ! La courbure de chaque pièce est tout bonnement parfaite, il n’y a aucune imperfection, chaque détail est réalisé d’une main de maître.

Les experts ont aussi tenté d’identifier le bois utilisé et son origine. Mais personne n’a été capable de dire de quel bois cet escalier est fait ! Certains ont identifié ce bois comme étant du pin granuleux, qui ne pouvait provenir du Nouveau-Mexique. La nature exacte de ce bois et l’endroit où le charpentier se l’était procuré demeurent aujourd’hui un mystère. 

Plusieurs controverses et thèses ont tenté d’expliquer ce mystère, sans succès. Je ne les développerai dans cet article, vous pouvez les trouver facilement sur internet.

 

Aujourd’hui, le Collège de Lorette est fermé depuis 1968 et la propriété a été vendue aux enchères. La chapelle de Lorette fut déconsacrée et retirée du culte catholique. L’accès à la tribune a été interdit en 1970, non pas à cause de la vétusté de l’escalier, mais à cause de normes de sécurité non respectées : la tribune n’a pas d’issue de secours ! La Chapelle de Lorette est devenue un musée privé maintenu en partie pour la conservation de l’Escalier Miraculeux. Elle sert encore aux mariages « romantiques ».

 

Sources : christ-roi.net

 

Marie d’Ange

Pour aller plus loin

 

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