La dame brune de Raynham

 

Direction l’Angleterre pour cette histoire de fantôme qui hanterait le Raynham Hall de Norfork, un château du XVIIe siècle. Il y aurait, dans cette résidence, un fantôme que l’on nomme la Brown Lady en anglais, la Dame brune pour la traduction, qui hanterait les lieux. En Grande-Bretagne, c’est l’un des cas les plus connus de phénomènes de hantise, surtout après la publication d’une certaine photographie qui montrerait le fantôme dans le Country Life Magazine. Qui est cette fameuse Dame brune ? Et que nous montre la photographie ? Toutes les réponses dans la suite de cet article.

Brown Lady of Raynham Hall

Selon la légende, la Dame Brune de Raynham Hall serait le fantôme de Lady Dorothy Walpole (1686-1726), la sœur de Robert Walpole (1676-1745), premier comte d’Orford, considéré comme l’un des premiers Premier ministre de Grande-Bretagne, même si le terme n’existait pas à l’époque.

Donc, Lady Dorothy Walpole était une femme influente d’Angleterre. Elle fut mariée, en secondes noces, à Charles Townshend, connu pour son tempérament violent. On peut se douter que Lady Dorothy Walpole devenue madame Townshend n’aimait pas son époux. C’était un mariage de convenance, politique. Son cœur battait pour lord Wharton. Lorsque Charles Townshend découvrit qu’il était trompé, il enferma sa femme dans l’une des chambres de la maison familiale, la fameuse Raynham Hall.

Et Lady Dorothy Walpole est restée enfermée dans cette chambre jusqu’à sa mort, pleurant son amour perdu, implorant son mari, dans un tourment constant. Elle a sombré dans la dépression et est morte de la variole en 1726. Depuis, on dit qu’elle hanterait la demeure de Raynham à la recherche de son amour perdu.

Elle serait apparue pour la première fois à Noël 1835. Pour l’occasion, Charles Townsend avait organisé un dîner où d’éminents hommes britanniques furent conviés, dont le colonel Loftus. D’ailleurs le colonel dira avoir vu la Dame Brune (il l’appellera ainsi en raison de la robe marron qu’elle portait, ce surnom lui restera) alors qu’il se rendait dans sa chambre accompagné d’un certain Hawkins. Les deux hommes décriront une silhouette flottante de femme portant une longue robe brune d’époque, aux orbites vides et à la face rougeoyante.

 

 

Les apparitions de la Dame Brune

La prochaine observation rapportée de la Dame Brune sera faite en 1836 par le capitaine Frederick Marryat, un ami du romancier Charles Dickens. On raconte que Marryat aurait demandé vouloir passer une nuit dans la chambre hantée, celle où était morte Lady Dorothy Walpole, à Raynham Hall afin de prouver que le phénomène de hantise décrit par différents témoins a été provoqué par des contrebandiers locaux qui voulaient garder les gens loin de la région pour préserver leur commerce.

Pourtant, Marryat va être confronté au fantôme de la Dame Brune. Voici un récit écrit par son fils :

«   … il prit possession de la chambre où pendait le portrait de l’apparition et où on l’avait souvent vue, et dormait chaque nuit avec un revolver chargé sous son oreiller. Pendant deux jours, cependant, il ne vit rien, et le troisième devait être la limite de son séjour. La troisième nuit, cependant, deux jeunes gens (neveux du baronnet), frappèrent à sa porte pendant qu’il se déshabillait pour aller au lit, et lui demanda de se rendre dans leur chambre (qui était à l’autre bout du couloir) afin leur donner leur avis sur une nouvelle arme à feu qui venait d’arriver de Londres. Mon père était en chemise et en pantalon, mais comme l’heure était tardive, et que tout le monde s’était retiré, sauf lui-même, il se préparait à les accompagner comme il était. En sortant de la chambre, il attrapa son revolver, «au cas où vous rencontreriez la Dame brune», dit-il en riant. Quand l’inspection du fusil fut terminée, les jeunes hommes, dans le même esprit, déclarèrent qu’ils accompagneraient mon père de nouveau, «au cas où tu rencontreras la Dame brune», répétaient-ils en riant aussi. Les trois messieurs revinrent donc en compagnie.

 Le couloir était long et sombre, car les lumières s’étaient éteintes, mais, au milieu, ils virent la lueur d’une lampe venir vers eux de l’autre côté. – L’une des dames va rendre visite aux crèches, murmura le jeune Townshend à mon père. Maintenant les portes de la chambre dans ce couloir se faisaient face, et chaque chambre avait une double porte avec un espace entre, comme c’est le cas dans de nombreuses maisons anciennes. Mon père, comme je l’ai dit, était en chemise et pantalon seulement, et sa modestie native lui fit sentir mal à l’aise, alors il a glissé dans l’une des portes extérieures afin de se cacher jusqu’à ce que la dame soit passée.

 Je l’ai entendu dire comment il la regardait s’approcher de plus en plus près de la porte, jusqu’à ce que, comme elle était assez près de lui pour distinguer les couleurs et le style de son costume, il a reconnu la figure du portrait de “La Dame brune”. Il avait le doigt sur la gâchette de son revolver et s’apprêtait à lui demander de s’arrêter et de lui expliquer la raison de sa présence lorsque le personnage s’arrêta d’elle-même devant la porte derrière laquelle il se tenait et tenant la lampe allumée. Porté à ses traits, lui sourit d’une manière malicieuse et diabolique. Cet acte a tellement fâché mon père, qui était tout sauf d’agneau comme disposition, qu’il a sauté dans le couloir avec une borne, et a déchargé le revolver juste en son visage. La figure instantanément disparue — la figure à laquelle pendant plusieurs minutes trois hommes avaient regardé ensemble — et la balle a traversé la porte extérieure de la chambre sur le côté opposé du couloir, et logé dans le panneau de l’intérieur. Mon père n’a jamais essayé de nouveau d’interférer avec “The Brown Lady of Raynham”. »

En 1926, Lady Townsend affirmera que son fils et ami ont vu le fantôme de la Dame Brune dans les escaliers de Raynham Hall. Les deux jeunes hommes ont de suite identifié le fantôme au portrait de Lady Dorothy Walpole trônant dans la chambre où cette dernière avait été emprisonnée.

 

 

Une photographie qui a déchaîné les chroniques

Le 19 septembre 1936, Hubert Provand, un célèbre photographe londonien, travaillant pour le magazine Country Life, et son assistant Indre Shira prenaient des photos de l’intérieur du Raynham Hall en vue d’un article.

Ils prennent une photographie de l’escalier principal de la salle et se mettent en place pour prendre une seconde photographie lorsque Shira voit une forme vaporeuse qui prend peu à peu l’apparence d’une femme et qui descend l’escalier.

Provand, qui voit aussi la forme fantomatique, prend rapidement une photo.

Plus tard, lorsque les deux hommes développent le négatif, ils sont stupéfaits. On y voit clairement les contours de la Dame Brune. La photo est publiée dans le magazine Country Life le 26 décembre 1936. Comme l’on peut s’en douter, la photographie fait sensation et l’on est à présent persuadé que Raynham Hall est hanté.

L’enquêteur du paranormal, Harry Price, questionne Provand et Shira sur les circonstances où a été prise la photographie. Il est impressionné. J’ajoute, chers lecteurs, que dans le temps où se passe cette histoire, on ne pouvait trafiquer une photo. Par contre, le négatif pouvait être voilé. De nombreux spécialistes ont réfuté cette thèse.

Par contre, de nombreux sceptiques ont prétendu que Shira avait falsifié l’image en mettant de la graisse ou une substance grasse sur la lentille de sorte d’y dessiner une figure ou qu’il aurait lui-même descendu l’escalier. D’autres prétendent que l’image est un accident de double exposition ou de lumière ou de lentille sale.

La photographie est examinée sous toutes les coutures. Joe Nickell, un expert, démontre la thèse d’une double exposition. Il met en évidence la ligne pâle qui apparaît sur le dessus de chaque marche, ce qui indique qu’une image s’est superposée à une autre.

Le magicien John Booth affirme que la photographie aurait pu être facilement prise avec des méthodes simples, comme demander à quelqu’un de se couvrir d’un drap blanc et de descendre l’escalier. Pour lui, l’image est truquée.

D’autres critiques soulignent que l’image de la Dame Brune ressemble à celle d’une statue standard de la Vierge-Marie que l’on retrouverait dans toutes les églises catholiques du pays, ce qui peut prouver que la photographie est une simple superposition de la statue de la Vierge sur l’escalier vide.

Mais, pour beaucoup, cette image est considérée comme l’une des meilleures et des plus convaincantes photographies de fantômes jamais réalisées. Elle est considérée comme une preuve de l’existence des fantômes.

Et vous qu’en pensez-vous ? Cette photographie est-elle un trucage ? Une superposition d’images ? Ou la preuve évidente que les fantômes existent ?

Un fantôme est soit un démon, soit un damné. Aucune âme ne reste coincé sur Terre, sauf si cette âme le demande au diable lors d’un rituel magique ou lors d’un pacte, devenant ainsi une âme damnée pour l’éternité, du moins jusqu’à la Fin des Temps. Par conséquent, cette dame brune aurait peut-être contracté un pacte démoniaque pour trouver le repos. Elle souffrait terriblement de son isolement. Ou, autre possibilité, peut-être est-ce un démon qui s’amuse à faire peur aux vivants et qui se fait passer pour la dame brune. A voir donc. Le combat est spirituel. Courage, persévérance, bienveillance. 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

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