Hanako-san, le démon des toilettes

Ha le Japon ! Ce beau et mystérieux archipel si loin de nos croyances et de nos mœurs. Savez-vous qu’au Japon, il existe une légende sur un démon qui se cacherait dans les toilettes. C’est Hanako-San, le démon des toilettes. Différentes légendes et croyances circulent sur son compte au Japon. Faisons le tour de ce démon pour le moins atypique.

 

Un peu de géographie et d’histoire

Avant de devenir un pays rempli de buildings et de businessmen, le Japon était la contrée des samouraïs, des arts martiaux et des légendes urbaines. Il est très intéressant de connaître ces légendes.

Celle du démon des toilettes peut prêter à rire, pourtant, comme toute légende, elle s’appuie sur des faits réels. Oui, les Japonais ont peur des toilettes. Mais sont-ils les seuls ? À priori non, puisque, par exemple, les musulmans pensent que des démons et des djinns s’y cachent et qu’avant d’y pénétrer, il faut demander la protection d’Allah. D’autres pensent que des démons se cachant dans les toilettes pourraient donner des hémorroïdes. Alors, on ne se moque pas des Japonais ok ?

Revenons à ce qui nous intéresse. Donc, le Japon est un archipel mystérieux et lointain, qui cache de nombreuses légendes. Le pays du Soleil-Levant, comme on l’appelle, n’a pas toujours été le pays des businessmen en puissance d’aujourd’hui. Des recherches archéologiques ont montré qu’il était peuplé dès la période du paléolithique supérieur et que son histoire a été construite par l’influence du monde extérieur et de leurs croyances.

Et côté religion, la plupart des Japonais ne croient pas en une religion particulière et unique. Même si un certain nombre sont chrétiens, suite à l’arrivée du jésuite espagnol Saint François-Xavier en 1549, les Japonais sont profondément animistes. Ils croient en une force vitale qui anime les êtres vivants, les objets et les éléments naturels. Ils croient en des génies protecteurs. Beaucoup utilisent des amulettes qu’ils portent sur eux pour se protéger.

Il n’est pas rare de voir un Japonais utiliser plusieurs religions. Ils peuvent invoquer les dieux au sanctuaire shintoïste pour le Nouvel An ou pour demander la réussite d’un examen, se marier dans une église chrétienne à l’occidentale et demander des funérailles dans un temple bouddhiste.

Beaucoup ont une vision apaisée de la religion. Et même si au début du XVIIe siècle, le christianisme fut interdit et pourchassé, il reste des chrétiens sur l’archipel, surtout concentrés au sud du Japon. Pour les autres, ils sont plutôt bouddhistes.

 

Hanako-San, le démon des toilettes

Hanako-San est un esprit maléfique qui hante les toilettes !

Généralement, il hante les toilettes des écoles japonaises et plus précisément les cabinets des toilettes du 3e étage, là où se trouvent les toilettes des filles dans les écoles japonaises.

En japonais, Hanako-san se traduit approximativement par « Mademoiselle Hanako ». L’on comprend, alors que c’est le fantôme démoniaque d’une fillette qui hanterait les toilettes.

Cette légende urbaine est très populaire chez les enfants et les adolescents.

L’apparence de Hanako-san varie. Tantôt elle est décrite avec des cheveux noirs coupés au carré et porte une tenue d’écolière avec une jupe rouge, tantôt son aspect se rapproche du yurei et porte, alors, une robe blanche et ses longs cheveux lui couvrent le visage.

Il y a beaucoup de légendes autour de ce personnage, légendes que je développerai au prochain paragraphe. Ce qu’il faut retenir, c’est que dans la majorité des versions, Hanako-san, ce démon japonais, ne fait pas de mal aux humains, à condition que ces derniers ne la provoquent pas et évitent de la croiser dans les lieux où elle a l’habitude d’apparaître.

 

Les légendes autour de Hanako-san

Comme je l’ai dit plus haut, il existe beaucoup de versions de cette légende, probablement une pour chaque région du Japon, si ce n’est chaque école.

On dit qu’il est déconseillé d’appeler trois fois Hanako-san par son nom lorsque l’on se trouve dans les toilettes au risque de voir apparaître une main blanche qui sort du cabinet pour entraîner celui qui a provoqué le démon. Cette légende se rapproche de celle de Bloody Mary.

Une autre version nous dit que, lorsque l’on veut utiliser les toilettes, il faut prendre la précaution de toquer trois fois à la porte et de demander si le démon y est. S’il répond par l’affirmative, alors il faut faire ses besoins dans un autre cabinet. Par contre, si l’on défie Hanako-san et que l’on pousse la porte en sachant que l’esprit démoniaque y est, alors le téméraire fou sera aspiré dans les cabinets sans ménagement.

Une autre version nous dit que si l’on vient à se trouver face à Hanako-san après avoir poussé la porte d’un toilette, il est alors possible de conjurer l’esprit démoniaque en lui montrant des copies avec de bonnes notes… Ha ces Japonais et leur culture des premiers de classe ! Et si l’élève a beaucoup de bonnes notes, alors Hanako-san se volatilisera sans lui faire de mal.

Une autre légende urbaine met en scène un fantôme masculin cette fois, Akai Kami, Aoi kami, littéralement papier rouge, papier bleu. Ce fantôme hanterait le dernier cabinet des toilettes des filles. La jeune fille qui y entre se voit proposer du papier rouge ou du papier bleu. Si elle choisit le papier rouge, elle est tuée à coups de sabre. Si elle choisit le papier bleu, elle est tuée par pendaison. Le meilleur moyen de s’en sortir est de ne pas faire de choix.

Il existe une variante de cette légende : « papier rouge, papier bleu, papier blanc ». Là encore le démon demande de choisir la couleur du papier toilettes. Si la jeune fille choisit le papier rouge, elle sera attrapée par une main ensanglantée pour la noyer dans le cabinet. Si c’est le bleu, c’est une main bleue de noyé qui l’attrapera et si c’est le blanc, c’est une main à la blancheur cadavérique.

Une autre légende fait mention de Aka Manto (littéralement Cape Rouge), un esprit démoniaque hantant les toilettes. Ce dernier arrive lorsque vous avez terminé vos besoins et qu’il ne reste plus de papier pour vous essuyer. Alors, il vous tend un rouleau de papier bleu et un autre de couleur rouge et vous demande de choisir. Si vous prenez le rouge, il vous découpe en morceaux, si vous prenez le bleu, il vous étrangle. Dans les deux cas, vous êtes mort. Le mieux est encore de demander du papier d’une autre couleur ou de dire que vous n’en voulez pas.

Une légende urbaine de la préfecture de Yamagata, ville située au Nord du Japon, décrit une hanako-san comme un lézard géant à trois têtes, qui habiterait les canalisations des toilettes et utiliserait une voix de petite fille pour attirer ses proies.

Des rumeurs ont également circulé concernant un champignon baptisé Hanako. Il s’agirait d’un champignon qui se développerait sur la peau, sur une blessure ou une égratignure, si celle-ci est mise en contact avec le sol des toilettes.

Une autre légende urbaine similaire parle d’un fantôme féminin et cul-de-jatte qui s’appellerait Kashima Reiko. Cette dernière vivrait dans les toilettes des écoles et lorsqu’un enfant y entre, elle lui demanderait où sont ses jambes. Il n’existe pas de bonne réponse à cette question et l’enfant se fait démembrer sur le champ. Une version affirme qu’il faut lui répondre sur l’autoroute Meishin et que c’est Kashima Reiko qui l’a dit pour neutraliser l’esprit démoniaque.

 

Les origines de Hanako-san

Comme il existe de nombreuses versions de la légende, il existe de nombreuses histoires expliquant les origines de Hanako-san.

Hanako-san serait le fantôme d’une fille morte durant la Seconde Guerre mondiale. Une bombe l’aurait tuée alors qu’elle se cachait dans les toilettes.

Hanako-san serait l’esprit d’une jeune fille qui tentait d’échapper à une agression, peut-être d’un de ses parents, d’un professeur… Son agresseur l’a retrouvée se cachant dans les toilettes de l’école et l’aurait tuée violemment.

Hanako-san serait une étudiante qui se serait suicidée dans les toilettes ou qui aurait été tuée accidentellement par un camarade.

Donc, Hanako-San serait un fantôme et non un démon !

L’origine de la légende d’Hanako-san reste obscure. Elle pourrait être inspirée de véritables affaires de suicides ou de meurtres qui se sont déroulées dans des écoles japonaises. Et cela peut être plausible, car l’on sait que la plupart des jeunes Japonais subissent une pression énorme pour être les premiers en classe.

 

Filmographie

Deux films japonais sont inspirés de cette terrifiante légende :

  • Toire no Hanako-san de Jôji Matsuoka sorti en 1995.
  • Shinsei toire no Hanako-san de Yukihiko Tsutsumi sorti en 1998.

Ces deux films ont largement contribué à asseoir la popularité de la légende auprès des enfants japonais, au point d’en faire un phénomène national à la fin des années 90.

Depuis, Hanako-san est présente dans de nombreux mangas.

 

Hanako-san est donc une légende très populaire au pays du Soleil-Levant, et chacun possède sa version, plus ou moins loufoque ou effrayante. Il faut savoir qu’un certain nombre de tabous dans la culture japonaise entourent les lieux d’aisance qui sont vus sales ou impurs. C’est alors normal et logique que l’on y croise des démons. Hanako-san n’est pas à proprement parlé un démon, mais il symboliserait l’esprit du suicide ou l’esprit des morts violentes.

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

Je mets en scène cette légende dans le 3e épisode de la série “Les Purificateurs” intitulé Shuyukan. Dans cet épisode, l’équipe des Purificateurs est envoyée au Japon pour enquêter sur plusieurs décès mystérieux au sein d’une école.

Tweet

Étiqueté , ,

2 commentaires sur “Hanako-san, le démon des toilettes

  1. Si c’est un démon, les démons prennent l’apparence désiré dont les humains si ils le veulent, en plus là c’est un cas de truc glauque donc le démon prend l’apparence de la fille décédé, t’es vraiment une démonologue toi ? Y’a certains de tes sites qui racontent n’importe quoi !! mais bon certaines infos que t’as écrite sont juste aussi !!
    Lara Articles récents…Melchom, le caissier des enfersMy Profile

    1. Bonjour Lara,
      Merci de me dire que certaines choses que j’ai écrites sont justes. Cela me va droit au coeur, surtout venant d’une spécialiste de la question. Car t’es une spécialiste non ? Tu as réalisé de nombreuses délivrance non ? Tu connais bien le monde démoniaque non ? Sinon comment pourrais-tu me juger ? Par exemple, moi, je ne suis pas médecin, et je ne me permettrai jamais de juger le travail d’un médecin. Pour juger, il faut connaître la discipline. J’espère que c’est ton cas… Et pour connaître la discipline, il ne faut pas juste être une petite sorcière qui s’amuse à faire des incantations.
      Dans ce monde actuel, tout le monde se permet de juger l’autre. Tout le monde donne son avis sur tout, et de grands spécialistes naissent sur la toile… C’est formidable !
      Merci en tout cas pour ton commentaire.
      Cordialement,
      Marie d’Ange

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Halte au plagiat
%d blogueurs aiment cette page :