Dossier Warren : l’affaire Foster

 

Plongeons-nous au cœur d’une histoire de hantise particulièrement effrayante issue des dossiers Warren. En 1978, les Warren reçoivent un coup de fil étrange, un appel à l’aide d’une certaine madame Foster : une présence démoniaque harcèle ses enfants. Ed et Lorraine vont être témoins de phénomènes terriblement étranges.

 

 

Les débuts

Samedi 13 mai 1978. Ed et Lorraine Warren ont passé l’après-midi à planifier un prochain voyage en Angleterre pour leur travail. Puis, ils sont sortis dîner en ville.

Je rappelle que le couple vit dans la ville de Bridgeport dans le Connecticut et qu’à l’époque où se déroule l’affaire de la famille Foster, Ed et Lorraine sont connus du grand public, sont médiatisés et sont reconnus par les spécialistes du paranormal ainsi que par l’Eglise qui n’hésite pas à faire appel à leurs services. Mais déjà, des rumeurs commencent à être émises sur leur compte, des rumeurs concernant surtout des falsifications ou des exagérations de preuves. Toujours à cette époque, le couple donne beaucoup de conférences et se déplace souvent à l’étranger, surtout en Angleterre, tout en dirigeant leur institut consacré au paranormal (le NESPR) et a déjà publié de nombreux livres issus de leurs expériences et de leurs affaires. 

Cela fait quelques jours que Lorraine, qui est médium, sent une tension qui lui est ho combien familière, cette tension qui arrive avant chaque affaire sérieuse et qui la prévient d’un danger. Lorraine est nerveuse, elle sait qu’elle et son mari vont à nouveau devoir combattre le Mal. Mais quand ? Où ? Comment ? Voilà autant de questions auxquelles elle n’a pas de réponses pour le moment.

Après le dîner (Lorraine n’a pas touché son assiette, tant elle est préoccupée), le couple écoute les appels téléphoniques laissés sur leur répondeur. Il y a quatre messages, trois habituels et le dernier très bizarre : un ami de Los Angeles demandant des nouvelles, leur fille Judy en vacances en Virginie qui leur fait un petit coucou, un jeune homme qui demande un rendez-vous avec Ed (ce genre de message était fréquent), et le message d’une femme, qui semble affolée, noyé dans une série de cliquetis bizarres, de bruits divers et incompréhensibles. À cet instant, Lorraine sait que quelque chose de terrible se passe chez cette dame.

Voici ce que le couple entend sur leur répondeur : « J’espère que vous pouvez m’entendre. Mon nom est Foster, madame Sandy Foster. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé ici, mais mes enfants ont été touchés et poursuivis par quelque chose… Et il y a quelqu’un ou quelque chose dans la maison, à l’étage, dans l’une des chambres des enfants. S’il vous plaît, appelez-moi dès que vous le pourrez. »

Ed regarde sa femme. Il s’interroge. Lorraine s’empare du téléphone et rappelle immédiatement Sandy Foster, même s’il est déjà tard. Elle sent qu’il y a urgence à aider cette madame Foster et sa famille. 

Le téléphone sonne un moment. Personne ne répond. Lorraine insiste et recompose le numéro. Brusquement, la connexion s’interrompt. La médium rappelle. Des frissons parcourent tout son corps. La tonalité lui indique que le téléphone de son interlocutrice est occupé. Elle rappelle, sans succès.

Lorraine décide alors de joindre le centre des communications. Là, un employé effectue quelques vérifications sur la ligne des Foster avant de déclarer que tout fonctionne normalement et que l’appel devrait aboutir.

Ed prend le téléphone et compose à nouveau le numéro de téléphone de Sandy Foster. Sans succès. Il réessaye. Rien n’y fait. La ligne est toujours occupée. Il décide d’arrêter de s’acharner, car il sait que ce genre de phénomène est particulièrement fréquent lors de manifestations démoniaques.

Le couple se met au lit, mais Lorraine a du mal à trouver le sommeil. Elle ressent une présence maléfique à côté d’elle.

Le lendemain matin, comme d’habitude, Ed et Lorraine se rendent à l’église pour la messe. En chemin, une odeur inexplicable d’excréments envahit leur voiture et disparaît subitement, comme elle était apparue, lorsqu’ils sont proches de l’église. Le même phénomène se reproduit pendant le retour à leur domicile. Mais, ils ne font pas de suite le rapprochement avec l’appel étrange d’hier soir. L’odeur disparaît lorsqu’Ed asperge la voiture d’eau bénite.

Dès qu’elle rentre chez elle, Lorraine s’empresse de téléphoner à madame Foster. Cette dernière répond à la deuxième sonnerie. Lorraine se présente et lui raconte les difficultés qu’elle a rencontrées pour la joindre. Sandy Foster est surprise, car hier soir, le téléphone marchait bien et surtout, elle ne l’a pas entendu sonner à l’heure dite par Lorraine. Pourtant, elle était près du téléphone, elle ne dormait pas et la maison était calme.

Cette histoire de téléphone semble bouleverser encore un peu plus Sandy Foster et un rendez-vous est rapidement pris pour l’après-midi.

 

Un livre d’invocation pour Noël

Comme convenu, les Warren arrivent chez les Foster à 14 heures, ce dimanche 14 mai 1978.

La maison des Foster est une maison typique du quartier de Cape Cod (côte est des États-Unis, dans le Massachusetts). Cela fait plus de treize ans que la famille Foster habite cette belle maison au milieu d’un grand terrain boisé.

Lorsque le couple arrive, tous les membres de la famille sont présents. Il y a Al Foster, le père, un homme de 35 ans, qui travaille pour la compagnie téléphonique de l’État. Il y a Sandy, qui a appelé à l’aide les Warren la veille, qui a le même âge que son mari, mais qui semble plus vieille tellement elle est bouleversée. Ses yeux sont cernés et gonflés, ses traits sont tirés et elle tremble. Elle semble en tension permanente. Puis, il y a les trois enfants, Meg 15 ans, Joel 14 ans et Erin 11 ans. Les enfants semblent aussi très bouleversés.

Ed Warren commence par disposer son matériel d’enregistrement sur la table à manger des Foster pendant que Lorraine fait le tour de la maison. Elle commence par le sous-sol puis remonte à l’étage en s’arrêtant à chaque pièce.

Dans la cuisine, Ed commence son interview avec les parents. Ces derniers affirment n’avoir jamais assisté à un phénomène paranormal, ils n’ont jamais observé quelque chose de surnaturel. Ce sont les enfants qui racontent qu’il se passe quelque chose dans la maison, ils disent être terrifiés par une présence dans la maison.

Mais, Sandy Foster se sent responsable de ce qui se passe aujourd’hui. En effet, sa fille aînée, Meg, a toujours été attirée par la sorcellerie, par les sciences occultes. Elle le savait, mais l’a laissée faire, n’y croyant pas à toutes ces choses. Meg a même une bibliothèque bien fournie en livres sur les sciences occultes. Et pour lui faire plaisir, à Noël, Sandy lui a offert un ouvrage traitant de l’invocation des démons. Cela faisait longtemps que l’adolescente réclamait un tel ouvrage et Sandy a pensé que c’était le cadeau idéal.

Et c’est peu après Noël que les choses étranges ont commencé.

Ed appelle Meg. La jeune fille lui montre le livre en question et avoue avoir fait quelques rituels pour appeler les démons. Pour elle, c’était un jeu, certes stupide, mais innocent. Elle ne pensait pas faire mal. Le livre en question explique comment invoquer 75 démons et met en garde le prix à payer au cas où un des démons réponde à l’appel.

Meg ne se rappelle pas quels démons elle a invoqués, elle ne se souvient pas quels rituels elle a effectués. Elle se souvient juste qu’elle a fait les rituels les plus simples, ceux dont elle avait les ingrédients chez elle. Et, comme rien ne semblait se produire, elle a arrêté, a posé le livre dans sa bibliothèque et l’a oublié. Meg explique qu’elle a dû faire quatre ou cinq rituels. Pour les autres, il fallait des ingrédients spéciaux impossibles à se procurer pour une jeune fille.

Ed lui explique qu’il est très dangereux de s’amuser avec les sciences occultes. Il est énervé qu’on puisse écrire, commercialiser et vendre librement un ouvrage aussi dangereux. Il explique à la jeune fille que lorsque l’on fait une invocation à un démon, la réponse peut mettre des jours, des semaines, des mois voire des années à arriver. Il demande aux enfants de décrire précisément les problèmes rencontrés.

Voilà ce que Meg dira : «  La première fois, c’était jeudi dernier. Papa et maman étaient allés chez leurs amis. Nous étions restés à la maison, car nous avions école le lendemain. Erin et Joel étaient déjà au lit. Je venais de prendre une douche. Je suis descendue pour m’assurer que les portes étaient bien verrouillées, puis j’ai éteint la radio et les lumières d’en bas avant de remonter. Quand je suis arrivée dans ma chambre, j’ai entendu de l’eau couler dans la salle de bains. Au début, je n’y ai pas prêté attention, mais quelques minutes plus tard, je suis allée dans le couloir et là j’ai vu que tous les robinets étaient ouverts. Je les ai fermés, puis j’ai de nouveau entendu la radio d’en bas. Les lumières aussi étaient allumées. ! J’ai crié : “Qui est là ?”, mais personne ne m’a répondu. Avant de descendre, j’ai regardé dans la chambre d’Erin, elle dormait dans son lit. J’ai également regardé dans la chambre de Joel, mais il ne dormait pas encore. Je lui ai demandé s’il avait allumé la radio en bas et il m’a répondu qu’il ne l’avait pas fait. Donc, je suis descendue pour éteindre les lumières et la radio une deuxième fois. Quand je suis revenue à l’étage, l’eau dans la salle de bains coulait à nouveau, la radio était vraiment forte et toutes les lumières du rez-de-chaussée étaient à nouveau allumées. »

(Ce témoignage a été enregistré et se trouve dans les archives des Warren. D’ailleurs, toutes les paroles des enfants et des parents se trouvent enregistrées sur cassettes audio et conservées chez les Warren.)

Puis, Meg s’est réfugiée dans la chambre de son frère et lui a dit qu’il y avait quelqu’un dans la maison. Elle était effrayée. La radio était poussée à fond et “quelqu’un” s’amusait à changer les fréquences. L’adolescente a essayé de ne pas paniquer et s’est convaincue que c’était quelqu’un qui voulait lui jouer une mauvaise blague ou que ses parents étaient revenus.

Prenant son courage à deux mains, elle est redescendue au rez-de-chaussée. Là, elle a été témoin d’une chose effrayante et inexplicable : le bouton de la station de la radio bougeait seul, dans un sens, puis dans l’autre. Elle s’est approchée et a éteint la radio, puis les lumières et s’est dirigée vers l’escalier qui la menait au premier étage. Dans l’escalier, à mi-chemin, elle a senti une main glaciale sur l’épaule. Ça a été très furtif. Terrorisée, Meg a couru dans sa chambre, a fermé la porte, a éteint la lumière et a voulu se réfugier dans son lit, sous ses draps et sa couverture, comme pour se protéger et ne plus rien voir.

Mais, avant d’arriver dans son lit, la porte de sa chambre a claqué violemment derrière elle, et elle a entendu des bruits de pas s’éloigner, comme si quelqu’un marchait dans le couloir et descendait les escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée. Tout un coup, il y a eu dans la maison un grand vacarme. Quelqu’un a poussé les meubles violemment contre les murs. Cela faisait un bruit énorme.

Meg n’osait bouger. Elle était seule dans sa chambre qui était plongée dans le noir. Elle gardait les yeux fermés et elle entendait tout ce bruit. Puis, tout redevint silencieux. La jeune fille ouvrit les yeux. Elle vit une lumière argentée sortir du mur et se planter au milieu de la pièce. Et subitement, elle sentit une main l’agripper et lui tirer trois fois les cheveux, de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’elle pleure. Alors, tout s’arrêta. En proie à la panique, Meg se précipita hors de sa chambre en criant et se réfugia dans la chambre de son frère.

Joel a aussi tout entendu, il a entendu la radio changer de station, les meubles bouger… Erin dormait, mais a été réveillée par tout ce vacarme et lorsqu’elle a entendu sa grande sœur hurler, elle a couru dans la chambre de son frère.

Les enfants sont tous les trois réunis dans la même chambre. Soudain, le vacarme des meubles que l’on pousse s’intensifia, la radio se mit à nouveau à hurler, toute la maison se mit à trembler. Terrifiée, Meg voulu appeler la police, mais Joel s’y opposa, car il sait qu’il n’y a personne dans la maison, que ce qui s’y trouve n’est pas humain. Finalement, Meg appela ses parents et lorsqu’ils rentrèrent à la maison, tout redevint calme.

Les enfants racontèrent à leur mère ce qu’il s’est passé. En entendant leur histoire, Sandy et Al se mirent en colère. Ils pensaient que leurs enfants avaient tout inventé pour les faire rentrer plus tôt. Jamais ils n’avaient remarqué quelque chose d’anormal dans la maison, sauf peut-être cet oiseau qui toutes les nuits, depuis trois semaines, les réveillaient en paillant.

 

Les choses empirent

Ed est toujours en train d’auditionner les enfants, lorsque Lorraine le rejoint. Elle a fini son tour d’inspection de la maison. Elle esquisse un signe de tête discret à son mari pour lui signifier qu’il y a bien quelque chose de maléfique dans la maison. Puis, elle prend un siège et s’assoit à côté de son mari.

À ce moment, Joel prend la parole et commence à raconter sa seconde expérience paranormale. Il est seul à la maison avec Meg. C’est le soir, il est sous la douche et Meg dans sa chambre. Lorsqu’il sort de la salle de bains, il entend la radio se mettre en route et à nouveau les stations qui changent seules. De suite, Joel se met à crier et donne l’ordre à l’entité d’arrêter de changer de station.

Puis, il descend les escaliers. La radio braille à tue-tête. Il voit le chien grogner contre quelque chose d’invisible dans le salon. Or, le chien de la famille Foster est sourd, il ne peut pas entendre le son de la radio même poussé à son maximum.

Terrifié, Joel se souvient de la fois précédente et se réfugie dans sa chambre. Là, en boucle, il se répète dans sa tête que tout cela n’existe pas, que les fantômes, ça n’existe pas. Soudain, il entend des bruits de pas en bas, très fort, qui font vibrer toute la maison. Et les bruits de meubles que l’on pousse contre le mur.

Joel est tellement terrifié qu’il n’arrive plus à parler, alors c’est Meg qui finit son récit.

Meg reprend la parole. Elle dit avoir couru dans la chambre de son frère et s’être mise à crier, mais que ce dernier lui avait ordonné de se taire. Le vacarme en bas était assourdissant. Puis, une ombre violacée est apparue dans la chambre, comme un nuage sombre, qui l’a attrapée. Meg dit s’être débattue pour se libérer, puis elle avait couru rejoindre son frère.

Les enfants pensent à appeler la police, leurs parents ou n’importe qui, mais ils n’osent sortir de la pièce. Ils sentent le mal rôder autour d’eux, il était partout, l’atmosphère était oppressante. Ils savent qu’ils doivent sortir de la maison, fuir, courir dans la rue. C’est leur instinct de survie qui les pousse à vouloir s’enfuir. Meg propose de sauter par la fenêtre, mais Joel ne veut pas.

L’adolescente veut agir et vite. Elle est en panique. Elle prend quelques vêtements dans l’armoire de son frère, agrippe Joel et le fait dévaler les escaliers le plus vite possible. L’important est de sortir de la maison. En bas, les bruits de pas sont de plus en plus forts. Ils résonnent partout au point de faire trembler toute la maison.

Les deux enfants se précipitent au niveau de la porte d’entrée, sans se retourner, en essayant d’ignorer le vacarme derrière eux et sortent de chez eux. Là, ils se mettent à courir comme des dératés dans les rues noires. 

Ils n’oublieront jamais cette nuit : dehors, les chiens, les voyant courir, les suivent, mais dès qu’ils arrivent à leur hauteur, ils grognent, font demi-tour en pleurant et gémissant. Dans le bois à côté d’eux, les oiseaux piaillent, font un vacarme phénoménal, crissent. Derrière eux, quelque chose semble les suivre. Ce qui se trouvait dans la maison les suit.  

Les deux adolescents veulent se diriger vers le lampadaire le plus proche, pensant se réfugier dans la lumière. Mais, ils n’arrivent pas à l’atteindre, comme si le lampadaire s’éloigne ou qu’eux même courent sur place. Ils sentent comme un champ de force, quelque chose qui les ralentit.

La chose qui les suit les rattrape, elle est lourde, grande, et les entraîne vers le bas de la route. La chose tente de les étouffer. Les enfants se débattent et arrivent près du lampadaire. La lumière fait fuir cette chose qui tente de les tuer. 

Subitement, les oiseaux se taisent, tout redevient calme. L’entité semble partie. Soudain, la lumière du lampadaire faiblit. Meg sent que la chose n’est pas loin. Alors, les deux enfants décident de se remettre à courir jusqu’au campus, sans s’arrêter. Ils s’élancent d’un bond et là, les oiseaux se remettent à piailler avec force, à crisser… Le crissement devient de plus en plus fort, plus fort qu’avant même.

Meg et Joel courent, courent encore et encore, sans s’arrêter et finalement, ils arrivent à une intersection, un grand boulevard où passent souvent des voitures. Là, à nouveau tout s’arrête. Il y a de la lumière à cet endroit et la chose n’aime pas la lumière. Les enfants se sentent en sécurité.

Ils marchent jusqu’à un magasin encore ouvert malgré l’heure tardive. Joel demande de la monnaie d’un dollar et ils reprennent la route jusqu’au campus afin de trouver une cabine téléphonique.

La pauvre Meg, dans la panique, avait enfilé une paire de chaussures appartenant à son frère. Ses pieds sont couverts d’ampoules, de cloques. Elle s’assoit par terre pendant que Joel appelle ses parents. Un policier en patrouille, intrigué par ces deux enfants seuls dans la rue par une heure aussi tardive, arrive au même moment et prend le téléphone. Il discute un moment avec Sandy, puis ramène les enfants chez eux. Là, Sandy et Al les attendent. Encore une fois, ils ne croient pas un mot à toute cette histoire et punissent leurs enfants pour cette mauvaise blague.

 

L’explication des Warren

Lorraine prend à part Ed et lui explique qu’elle a senti une superposition de vibrations négatives en allant au sous sol. Mais, il semble y avoir quelque chose aussi à l’étage et dans l’une des chambres des enfants, une chose très forte qui l’a empêchée d’entrer dans la chambre de Meg.

Alors qu’elle était dans la chambre de Joel, elle s’est sentie confuse, comme si quelqu’un l’avait gazée.

Meg, qui a entendu toute la discussion interrompt le couple en disant qu’elle aussi avait ressenti ce genre de phénomène.

Puis, Lorraine explique que lorsqu’elle a voulu entrer dans la chambre de Meg, elle a senti une pression sur sa tête et ses épaules, comme si quelque chose la forçait à reculer et à ne pas entrer dans la chambre. La médium a alors fait demi-tour. Elle est persuadée qu’il y a une présence inhumaine dans la chambre de Meg, que c’est son antre.

Ed demande à Meg si elle a déjà fait des invocations à l’aide de bougies noires. Meg répond par l’affirmative.

Ed retourne dans la cuisine, auprès des Foster et leur demande de quitter les lieux quelques heures, d’aller se balader, sans penser à toute cette affaire. Il leur promet de faire le nécessaire pour les aider.

La famille, soulagée par ces paroles rassurantes, part s’aérer, comme le leur a conseillé le démonologue, laissant Ed et Lorraine seuls dans la maison. Ces derniers sont persuadés que les enfants n’ont pas inventé toute cette histoire, qui cadre d’ailleurs avec une activité démoniaque. Maintenant, il leur faut discerner la véritable nature de l’esprit en présence afin de pouvoir le combattre.

Pour Ed, Meg a appelé une entité en faisant des invocations décrites dans le livre qu’elle avait reçu pour Noël. Une entité est alors apparue et s’est attachée à elle, mais aussi à son frère. Ed veut déterminer si cette entité est humaine (un fantôme) ou inhumaine (un démon). Lorraine sait qu’il s’agit d’un démon.

 

Ed Warren entre en action

Pour déterminer la nature de l’entité, Ed la provoque avec des incantations religieuses, des prières et l’aspersion d’eau bénite. Cette méthode est dangereuse, c’est pourquoi il a demandé à la famille de s’éloigner, mais est très révélatrice.

Ed provoque alors l’entité, la somme d’apparaître au nom de Jésus-Christ. Avec Lorraine qui l’accompagne et armé d’un crucifix, il asperge d’eau bénite les murs en commandant à l’esprit qui est dans la maison qui la quitter au nom de Jésus-Christ.

Au sous-sol, le couple n’obtient aucune réponse. Au rez-de-chaussée, Ed répète la même procédure dans chaque pièce, sans résultats. Ed est persuadé que ce processus doit obliger l’esprit à se montrer ou à partir. En même temps, bénir toutes les pièces de la demeure permet de ne laisser aucun refuge à l’entité pour se cacher. 

Ed décide de s’attaquer au premier étage, et notamment à la chambre de Meg, qui d’après Lorraine, serait l’antre de l’esprit qui hante la maison. Mais, lorsqu’il atteint l’escalier, une force phénoménale, une puissance impénétrable l’empêche d’avancer. Lorraine est saisie d’effroi. Elle expliquera plus tard que c’était comme si elle se débattait contre un fort courant dans une rivière qui l’empêchait d’avancer. C’était vraiment effrayant.

Plus Ed et Lorraine tentent de résister, plus la force qui les empêche d’avancer devient forte, au point de les faire reculer jusqu’en bas de l’escalier. Là, comme pour leur signifier que l’entité a gagné, un rire diabolique retentit. Agacé et ne voulant pas céder, Ed jette de l’eau bénite sur les marches des escaliers, ce qui fait diminuer la pression et permet au couple d’atteindre le premier étage qui est formé d’un long couloir desservant plusieurs chambres.

Ed rentre dans la première chambre. C’est celle d’Erin. Il l’asperge d’eau bénite et récite une prière d’exorcisme. Rien ne semble venir se mettre contre lui. Par contre, la porte qui se trouve à côté de cette pièce claque avec fracas, faisant sursauter Lorraine. C’est la porte de la chambre de Joel.

Ed tourne la poignée et pousse la porte. Elle s’ouvre sans poser de résistance. Là, il asperge la pièce d’eau bénite et répète le rituel d’exorcisme.

Puis, Ed arrive devant la porte de la chambre de Meg qui est aussi fermée (elle a claqué mystérieusement en même temps que celle de la chambre de Joel). Lorraine sait que l’entité est dans cette pièce, qu’elle les attend. Ed tourne la poignée de la porte qui s’ouvre brusquement en grand. Les deux enquêteurs du paranormal reculent instinctivement. Il y a quelque chose dans cette chambre, c’est invisible, mais perceptible. Il émane de cette pièce un terrible sentiment de désolation. C’est une émotion déchirante, écœurante, projetée par une entité condamnée à périr.

Ed connaît trop bien cette ruse du démon qui consiste à faire croire qu’il est sur le point d’être repoussé. Il se tient en alerte. Il rentre dans la pièce, toujours muni de son crucifix. La chambre est glaciale, alors que la fenêtre est fermée et que le chauffage est allumé. Il jette de l’eau bénite aux quatre coins de la chambre en ordonnant à l’entité de se montrer au nom de Dieu, de se montrer ou de partir.

Personne ne lui répond, rien ne se passe. Ed décide de provoquer l’entité en le menaçant de réaliser un véritable exorcisme s’il ne quitte pas les lieux ou s’il ne se montre pas. Immédiatement, le sentiment morbide de désolation commence à s’éloigner du démonologue et la température de la chambre revient progressivement à la normale. L’entité s’est retirée.

En regardant autour de lui, Ed Warren comprend pourquoi cet esprit s’est établi dans la chambre de Meg. En effet, la pièce est remplie de bougies noires, d’objets occultes, de livres de magie… Ed descend chercher un grand sac poubelle et jette toutes ces choses. Puis, il scelle la pièce, il la purifie en lisant une prière de sanctification.

Ed et Lorraine ont réussi à chasser l’entité démoniaque qui avait pris possession des lieux.

Plus tard, lorsque les Foster reviennent de leur promenade, Ed explique à Meg qu’il ne faut plus jamais faire de rituels, de magie, qu’il s’est débarrassé des livres, des bougies… Aux parents, il leur conseille d’appeler un prêtre afin de bénir la demeure. L’entité est partie, mais elle peut revenir. Elle est arrivée parce que Meg l’a appelée à l’aide de rituels. Il demande aux parents de surveiller leur fille afin qu’elle ne fasse plus ce genre de chose.

Avant de partir, Ed se retourne et dit aux parents que l’entité est toujours dans la maison, elle est en sommeil et qu’il ne faut pas tarder pour appeler un prêtre. Lui seul a le pouvoir de la chasser définitivement. Et comme pour corroborer ses dires, au même moment, les lunettes de Lorraine bondissent brusquement de sa main, font une boucle en l’air et s’écrasent sur le sol.

Les Foster sont sidérés. Ils ne comprennent pas trop ce qui vient de se passer chez eux. Eux qui croyaient que le surnaturel était un jeu, comprennent que le surnaturel est dangereux et que c’était eux le jeu.

Finalement, le même jour, un prêtre vient bénir la maison. Plus rien de surnaturel ne s’est produit depuis chez les Foster. Quant à Meg, elle n’a plus jamais osé toucher à l’ésotérisme…

 

Cette histoire est relatée dans le livre d’Ed Warren : « The Demonologist : The Extraordinary Career of Ed et Lorraine Warren ». Dans cet ouvrage, vous trouverez des détails concernant cette affaire qui se termine bien. D’ailleurs, cette affaire comporte une morale à méditer : « Que l’on croit ou pas au surnaturel, il n’est jamais bon de jouer avec les esprits, de les invoquer ou de pratiquer de la magie. »

 

Marie d’Ange

 

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