Dom Giovanni Calabria, le prêtre des pauvres

Dom Giovanni Calabria (1873-1954), un prêtre qui a combattu toute sa vie la pauvreté, qui a fondé les congrégations des pauvres serviteurs de la Divine Providence et des pauvres servantes de la Divine Providence, congrégations reconnues par l’Église catholique, un saint homme béatifié le 17 avril 1988. Mais surtout un homme persécuté par le démon durant les dernières années de sa vie et qui n’a pas hésité à donner sa vie pour sauver celle du pape Pie XII.

La vie de dom Giovanni Calabria

Comme je l’ai dit en introduction, Dom Giovanni Calabria a vécu les dernières années de sa vie tourmenté par le démon. Il a subi des périodes de souffrance intense durant lesquelles le Seigneur a permis qu’il soit soumis à la possession diabolique. Le but de la purification et d’expiation en était évident.

Lors du procès pour sa canonisation, on présenta des documents officiels montrant comment ce saint prêtre s’est libéré lui-même, par sa foi, son humilité et ses prières, de Satan. Il n’a pas eu besoin d’exorcisme tant il croyait à Jésus-Christ. Et c’est cela qui est beau !

Giovanni Calabria est né à Vérone en 1873. Il était le septième et dernier enfant d’une famille très pauvre et très pieuse. À l’âge de 12 ans, il perd son père. Lui qui voulait entrer au séminaire et qui éprouvait déjà des difficultés à payer ses études, voyait dans cette perte l’anéantissement de tous ses espoirs. Mais la providence allait lui donner un petit coup de pouce. Et alors qu’il travaillait au champ pour aider sa mère, un prêtre le remarqua, remarqua sa valeur et le prépara en privé à reprendre sa formation. Ainsi, il put entrer au lycée. Il dut interrompre ses études pour faire son service militaire. À l’époque, en Italie, le service militaire durait deux ans. Deux années durant lesquelles Giovanni Calabria se fit remarquer par sa charité et son dévouement auprès de ses camarades.

Revenu du service militaire obligatoire, il reprit ses études et s’engagea dans de nombreuses œuvres pour venir au secours des orphelins et des pauvres. Le 11 août 1901, il est ordonné prêtre. En 1907, il bâtit la Maison des Bons Enfants à Vérone pour accueillir les adolescents isolés et abandonnés, puis plusieurs centres à travers toute l’Italie. Il s’occupa aussi des personnes âgées et des malades et créa, avec l’aide des petites sœurs de la Sainte Famille fondées par le bienheureux Joseph Nascimbeni, un établissement pour les accueillir, la Citadelle de la Charité, à Negrar, un petit village près de Vérone. Cet établissement est aujourd’hui un hôpital florissant que Jean-Paul II avait visité en 1988.

Giovanni Calabria se préoccupa aussi d’autres pays que celui qui l’avait vu naître. En 1934, il envoie quatre frères en Inde afin de secourir les parias, les démunis, les laissés-pour-compte. C’est ce groupe de quatre hommes, qui partageaient la même passion de charité envers les autres, qui fut la base de la Congrégation des pauvres serviteurs de la divine Providence. L’évêque de Vérone avait approuvé cette congrégation en 1932.

En 1940, il fonde la congrégation des Pauvres servantes de la divine Providence, la branche féminine de la première. Il voulait, comme il le disait : « montrer au monde que la divine Providence existe, que Dieu n’est pas un étranger, mais qu’il est Père. » Il aimait aussi à répéter les paroles évangéliques qui l’avaient frappé dès sa jeunesse : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6,33).

Sa charité s’étendait à tous les domaines. Il aida des pauvres dans leurs études, il entretenait des relations fraternelles avec les protestants, les orthodoxes et les juifs. Il criait à qui voulait l’entendre que le monde ne pouvait être sauvé qu’en retournant au Christ et à son Évangile. Et je suis bien d’accord avec lui…

Très vite, il comprit le rôle indispensable des laïcs dans l’Église. C’est pourquoi il fonda, en 1944, la « Famille des Frères externes », un groupe composé de laïcs désireux de participer à la mission caritative du Père Calabria. Notez chers lecteurs, comme il est allé chercher les laïcs pour les intégrer à l’Église. Il ne les a pas repoussés, au contraire, il les a invités dans son œuvre.

 

La fin de vie

Sa fin de vie fut un véritable calvaire. Comme je l’ai dit plus haut, le démon le persécuta et il fut victime d’une possession démoniaque. Dieu permit qu’il soit une victime en union avec le Christ. Le but de cette possession démoniaque était de le purifier et d’élever son âme. Avec des prières et la foi, il réussit à vaincre le démon en lui. Giovanni Calabria a toujours accepté ses souffrances. Il souffrait pour les âmes perdues, il souffrait pour les pauvres, se condamnait lui-même pour sauver les autres, comme l’a fait le Christ sur la Croix.

Il avait perçu aussi que certains membres de l’Église s’étaient éloignés de leur mission. Alors, il lançait des appels passionnés, déchirants, à tous ces ecclésiastiques qui s’étaient perdus dans l’espoir d’un retour vigoureux à « l’postolica vivendi forma » (au genre de vie des apôtres).

Début décembre 1954, Giovanni Calabria était fatigué, épuisé par cette lutte acharnée avec le démon. Il sentait qu’il était proche de la mort. Il aurait pu se battre, mais il préféra donner sa vie pour le pape Pie XII, lui-même à l’agonie. Et contre toute attente, par miracle, le pape se rétablit et continua son ministère quatre ans, pendant que Giovanni Calabria perdit la vie, apaisé, confiant, sûr de rencontrer le Seigneur.

Il s’éteignit le 4 décembre 1954 et on le déclara aussitôt le Champion de la charité.

 

 

Giovanni Calabria avait eu une vie faite de charité, d’amour pour son prochain, une vie humble, irréprochable. Harcelé par le démon, il n’avait pas perdu la foi, mais a continué son combat contre la pauvreté. Et dans un geste charitable extrême, il a préféré mourir pour que vive le pape Pie XII. Que dire de plus sur cet homme remarquable qui a mérité son titre de saint ? Que dire de plus sinon qu’aujourd’hui, on aimerait voir plus d’hommes comme lui sur terre.

Sources : nouvel.evangelisation.free.fr

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

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