Château Gaillard, une forteresse médiévale hantée

Direction la Normandie pour enquêter sur une légende très effrayante, celle de l’esprit de Marguerite de Bourgogne qui hanterait la forteresse de Gaillard, un complexe médiéval aujourd’hui à l’état de ruine. C’est une investigation particulière dans un lieu chargé d’histoire, d’évènements tragiques. La légende raconte que Marguerite de Bourgogne, fille de Philippe le Bel, morte dans des conditions mystérieuses, reviendrait hanter l’endroit. Des témoins l’auraient aperçue déambulant à travers les ruines du château. Quand est-il réellement ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir.

 

 

Un peu d’histoire

Le Château Gaillard est une forteresse médiévale construite au XIIe siècle par Richard Cœur de Lion sur une falaise. Située au cœur du Vexin normand, elle domine toute la vallée de la Seine.

Dans les années 1060, les rois de France et les rois d’Angleterre, alors ducs de Normandie, se livraient bataille pour conquérir des terres. En 1189, Richard Ier, duc de Normandie, surnommé Richard Cœur de Lion, arrive sur le trône d’Angleterre succédant à son père Henri II Plantagenêt. Le roi Philippe Auguste, roi de France, jusque-là allié de Richard, s’éloigne de lui. Ce dernier veut dominer la Normandie appartenant au duc de Normandie, donc à Richard. Durant l’hiver 1190, les deux rois se rendent ensemble en Terre sainte. Philippe Auguste rentrera plus tôt que Richard Cœur-de-Lion et profite de l’absence de ce dernier pour entamer la conquête de la Normandie.

Dès son retour, le roi d’Angleterre se bat avec force pour récupérer la frontière orientale de son duché de Normandie. Après sa victoire face à l’armée du Capétien à Fréteval près de Vendôme, il conclut un traité avec Philippe Auguste en 1196. Richard concède plusieurs terres à son rival, notamment Gaillon et Vernon. Mais la frontière orientale du duché est fragile. Pour la renforcer, Richard construit le château Gaillard qui aura pour but de barrer la route de la Seine lors des prochaines offensives des Français. Pour l’emplacement de cette forteresse, il choisit le site d’Andelys.

Mais ce choix pose un double problème : d’une part, Andelys appartient à l’archevêque de Rouen, Gautier de Coutances et d’autre part, d’après le traité signé en 1196, Richard n’a pas le droit de fortifier cet endroit. Le roi d’Angleterre va passer outre le traité, outre les protestations de Gautier de Coutances, à qui il offre en compensation plusieurs terres ducales, dont le port de Dieppe, et décide de bâtir la forteresse de Gaillard.

Les travaux démarrent. Le bastion est construit sur un éperon rocheux qui domine la Seine d’environ 90 mètres. Les travaux s’achèvent en moins de deux ans en 1198. Tout en pierre, il se distingue par la complexité de son plan. Cette forteresse ne ressemble à aucune autre construite jusqu’à maintenant. En effet, le château Gaillard s’organise en multiples volumes, emboîtés ou presque indépendants les uns des autres. L’objectif était de multiplier les obstacles afin d’épuiser l’assaillant. Il y avait le donjon situé au milieu d’une haute cour. C’est la partie la mieux conservée et l’un des éléments les plus originaux jamais créés. Le donjon est construit comme une tour circulaire sur les trois quarts, doté d’un angle au sud-est et renforcé par un éperon et des contreforts en forme de pyramides inversées. Le donjon comptait trois niveaux. On y entrait par le premier étage au nord-ouest via un long escalier de pierre aujourd’hui disparu. Cette tour avait surtout un caractère résidentiel plus que défensif.

La haute cour qui abrite le donjon est entourée d’une enceinte (chemise) et d’un fossé externe. Cette haute cour se compose d’une grande salle (aula), d’un four à pain et d’une armurerie. Des celliers avaient été creusés dans la roche du fossé, au pied de la chemise, permettant le ravitaillement d’une garnison pendant deux ans. Cette cour, de forme ellipsoïdale, est assez bien conservée et très bien conçue pour résister aux gros projectiles. Côté falaise, on trouve un mur plat, peu épais, avec des fenêtres, qui se fond avec le donjon.

La basse-cour englobe la haute cour et le donjon. Elle est entourée d’un fossé sec équipé d’obstacles, surmonté d’un rempart polygonal et de tours. Il ne reste pas grand-chose de la basse cour ni de ses tours. À l’intérieur s’y trouvaient une chapelle et des bâtiments domestiques.

En avant de la basse cour se trouvait un ouvrage défensif de forme polygonale pourvu de flanquements circulaires. C’est une partie quasiment indépendante du château reliée à lui par un pont mobile enjambant le fossé. Il servait d’entrée au château.

Un puits de 120 mètres de profondeur a été creusé dans le sol calcaire de la basse cour et des citernes, situées dans la haute cour, permettaient de stocker l’eau.

Après la mort de Richard en avril 1199, son jeune frère Jean sans Terre lui succède sur le trône ducal. Philippe Auguste en profite pour reprendre la conquête du duché de Normandie. Après le traité du Goulet, un traité de paix signé le 22 mai 1200, le roi de France conserve ses dernières terres gagnées, notamment le Vexin normand. Mais, il n’a toujours pas le château Gaillard. En 1202, Philippe Auguste rompt cette paix et reprend l’offensive en août 1203. Il s’empare de l’île d’Andelys, de son fort, du bourg de la Couture. Les Anglo-Normands abandonnent le château de Vaudreuil et Philippe Auguste pénètre à l’intérieur du château de Radepont. Il ne reste plus que le château de Gaillard à soumettre. Cela n’est plus si important, puisque la France possède, à présent, la Normandie. Mais le château Gaillard est en fait le symbole de la puissance de Richard Cœur de Lion que Philippe Auguste veut abattre.

Dans cette bataille pour la prise du château, beaucoup de paysans, qui habitaient La Couture et qui avaient trouvé refuge dans le château, moururent de froid et de faim lors du siège. Tattegrain représenta toutes ces pauvres âmes dans son tableau « Les Bouches inutiles » peint en 1894. De pauvres gens qui ne purent s’enfuir, qui périrent d’une façon atroce, des femmes, des enfants, de vieillards qui moururent d’une façon abominable !

Je vais passer rapidement sur l’histoire de la prise de ce château. Sachez simplement que beaucoup de personnes y perdirent la vie. Je préfère m’attarder sur la réputation du château après sa prise par les Français.

 

 

Un château maudit

Le château Gaillard devient donc la propriété du roi Auguste Philippe et de ses successeurs. On dit souvent que les âmes tourmentées reviennent sur le lieu de leurs souffrances. Et dans ce château, beaucoup ont trouvé la mort d’une façon atroce ou mystérieuse. Toutes les forteresses médiévales ont connu des guerres et quasiment toutes sont imprégnées d’un passé douloureux. Le château Gaillard n’est pas en reste et a connu des histoires tragiques, des morts violentes…

En 1314, deux des trois belles-filles de Philippe IV dit Philippe le Bel (1268-1314) furent enfermées à Château Gaillard après l’affaire de la tour de Nesle. Il y avait Marguerite de Bourgogne, soupçonnée d’adultère, mariée à Louis de France, l’héritier du trône, le futur Louis X dit le Hutin et Blanche, l’épouse de Charles de France, le troisième fils de Philippe le Bel, futur Charles IV le Bel. Marguerite de Bourgogne mourut dans sa prison tandis que la deuxième fut autorisée à se retirer au couvent de Maubuisson. La vie des femmes n’était pas simple à cette époque. Et certaines régions du monde sont restés cloitrés dans cette époque obscure en ce qui concerne les droits de la femme… mais cela est un autre sujet.

Aujourd’hui, plusieurs témoins affirment avoir vu le fantôme de Marguerite de Bourgogne, sorte de dame blanche, déambulant dans les ruines du château. Avant d’en parler, j’aimerais souligner une chose : cette forteresse, comme toutes les forteresses médiévales et les lieux au passé douloureux, est réputée aujourd’hui hantée à cause de toute cette barbarie vécue en son sein. Le château Gaillard a vécu la guerre de Cent Ans, des guerres de religion et donc beaucoup de personnes y sont mortes dans des conditions atroces. Que de souffrances ! Que d’agonies !

C’est à cause de cela que le château a acquis sa réputation de lieu maudit. On ne peut qu’être maudit lorsque des millions de personnes trouvent la mort au même endroit ! Forcément, durant ces guerres atroces et barbares, le Diable était au milieu des combattants, des paysans. Le Diable en a profité pour recruter des âmes ! Et ces âmes damnées reviennent pour hanter les lieux, pour essayer de trouver la paix, pour se libérer de l’enfer ou tout simplement parce que le démon les y oblige. Là où il y a un fantôme, il y a forcément un démon. Ce fantôme peut être tenu prisonnier par un démon ou peut être une âme damnée. Et dans de tels lieux, il est tout à fait normal d’y trouver des âmes tourmentées et des damnés !

Ceci étant dit, penchons-nous sur l’histoire de Marguerite de Bourgogne, le fantôme qui hanterait la forteresse Gaillard.

 

 

 

Un château hanté

Marguerite de Bourgogne est née en 1290 et morte le 30 avril 1315 à Château Gaillard. Elle avait 25 ans au moment de sa mort.

Marguerite de Bourgogne était une princesse de la première branche bourguignonne de la dynastie capétienne. Elle était la fille de Robert II, duc de Bourgogne et d’Agnès de France et donc, par sa mère, petite-fille de Louis IX dit Saint Louis. Elle était aussi la sœur de Hugues V de Bourgogne, d’Eudes IV de Bourgogne et de Jeanne de Bourgogne, reine de France, épouse de Philippe VI de France.

Le 23 septembre 1305, Marguerite de Bourgogne épouse Louis Ier (1286-1316), roi de Navarre et futur roi de France surnommé Louis X dit le Hutin, lui-même fils du roi Philippe IV le Bel et de la reine de Navarre Jeanne 1ere. De ce mariage, elle donnera naissance à une fille, Jeanne II de Navarre (1311-1349).

Marguerite de Bourgogne est devenue tristement célèbre après la sulfureuse affaire d’adultère de la tour de Nesle. Au début de l’année 1314, Philippe IV le Bel, roi de France, fait arrêter ses trois belles-filles, Marguerite de Bourgogne, Jeanne de Bourgogne et Blanche de Bourgogne, sur dénonciation d’Isabelle de France, reine consort d’Angleterre. Les trois femmes sont prises en flagrant délit d’adultère avec deux jeunes chevaliers, Philippe et Gauthier d’Aunay. C’est un véritable scandale qui restera gravé dans l’histoire sous le nom de l’affaire de la tour de Nesle.

Les chevaliers sont torturés et avouent leurs relations avec les princesses, des relations qui duraient depuis trois ans. Ils sont écorchés vifs, châtrés et décapités et leurs dépouilles furent suspendues à un gibet. On ne rigolait pas dans le temps avec l’adultère !

Quant à Marguerite, elle est jugée coupable, tondue, accoutrée d’une robe grossière et enfermée au château Gaillard.

Revenons sur le destin tragique de Marguerite de Bourgogne et sur les évènements qui l’ont conduite à la mort. En 1220, le prévôt de Paris, Philippe Hamelin, fait élever une grosse tour ronde de 25 mètres de haut et de diamètre. C’est la Tour Hamelin. Cette tour est complétée par une porte fortifiée et de deux autres tours. En 1270, Jean II de Nesle construit un hôtel à proximité de la tour Hamelin qui devient, ainsi, la Tour de Nesle, l’endroit où Marguerite fut retrouvée dans les bras des deux chevaliers.

En 1308, Armaury VI, comte de Monfort et propriétaire de l’Hôtel Nesle, vend le bâtiment au roi Philippe IV dit le Bel. Afin d’en faciliter l’accès, ce dernier construit, en 1313, un pont qui va remplacer la piste qui longe la rivière. Cet ancien chemin devient le premier quai de Paris, aujourd’hui appelé le quai des Augustins et le quai Conti.

L’Hôtel Nesle sera habité par des membres de la famille royale, dont les trois fils de Philippe le Bel, Louis, Philippe et Charles et leurs épouses respectives Marguerite, Jeanne et Blanche.

D’après les historiens, ce serait Mahaut d’Artois, dite Mathilde d’Artois, mère de Blanche et de Jeanne qui aurait attiré l’attention d’Isabelle, reine d’Angleterre et fille de Philippe le Bel sur les orgies qui se passaient à l’Hôtel Nesle. Mahaut d’Artois veut se venger de Marguerite, l’écarter du trône afin d’y faire monter l’une de ses filles. Ainsi, elle complote avec ses filles contre Marguerite et répand une rumeur d’adultère. Jeanne et Blanche ont pour mission de séduire des chevaliers et de les mettre dans le lit de Marguerite. Isabelle, lors de son passage en France en avril 1314, est témoin de cet adultère. Elle le dénonce auprès de son frère, le roi Philippe le Bel, qui fait arrêter tous les acteurs de ce drame, dont les chevaliers Philippe et Gautier d’Aunay pris sur le fait.

Le procès conclut immédiatement à l’adultère. Jeanne est reconnue complice. Marguerite et Blanche sont tondues et dépouillées de tous leurs ornements royaux et emprisonnées. Les chevaliers sont écorchés vifs, châtrés, décapités et pendus au gibet public, ce qui se veut une peine exemplaire pour ceux qui ont trahi la confiance de leurs souverains.

Marguerite de Bourgogne est envoyée au château Gaillard. On sait que Marguerite avait épousé, en 1305, Louis X, dit le Hutin, dans un mariage arrangé. Louis X est le fils aîné de Philippe le Bel. Et donc, Marguerite est destinée à devenir reine de France. De cette union naît une fille, Jeanne II, le 28 janvier 1311. Cette enfant n’est pas la première de Louis X qui a une fille illégitime avec une lingère du palais, née l’année même de son mariage. Marguerite était-elle au courant ? Peut-être est-ce le motif de son adultère ? Peut-être est-elle délaissée par son époux qui ne voit en elle que la génitrice des héritiers du trône ?

On sait qu’à peine un an après son mariage, Marguerite avait succombé aux avances d’un amant qui a su lui donner l’amour et le plaisir qu’elle recherchait. On sait que Marguerite n’était pas heureuse dans son mariage. Et lorsqu’elle fut découverte, lorsque ses adultères firent scandale, elle fut envoyée, le 19 avril 1314, à la forteresse du château Gaillard. Le mariage avec Louis X a duré à peine trois ans !

Le convoi qui transporte Marguerite jusqu’au château est lent et fait une halte au château de Vernon pour une nuit, l’endroit même où eurent lieu les noces ! Arrivée à la forteresse Gaillard, Marguerite est conduite au cachot. Plusieurs hypothèses circulent quant à l’emplacement exact de ce cachot. En effet, Marguerite de Bourgogne aurait logé dans une pièce du premier étage de la tour ou dans un souterrain creusé au pied du donjon de la première enceinte, sous les logis du gouverneur du château. Aujourd’hui, on peut descendre l’escalier qui conduit à une grande salle, une sorte de crypte. Une autre théorie évoque la détention de Marguerite dans une pièce du donjon, en hauteur, exposée au froid et au vent. Cette thèse accrédite celle de la mort naturelle de la Reine de Navarre, des suites d’une maladie pulmonaire. Sauf que, une rumeur circule sur le fait que c’est Louis X qui aurait fait assassiné sa femme, donc son épouse, afin de pouvoir s’unir avec Clémence de Hongrie. Et l’on peut supposer, vu son rang, que Marguerite fut relativement bien traitée.

Pendant plus d’un an, captive, Marguerite se consacrera à ses repas, aux prières, à sa repentance, aux promenades dans le château

Le 29 novembre 1314, Philippe le Bel décède d’un étrange mal que certains attribuent à des prophéties, une malédiction lancée par Jacques de Molay ou l’accomplissement du cinquième sceau de l’apocalypse qui précède la venue de l’antichrist… Louis X lui succède sur le trône et donc, Marguerite, même condamnée, devient ainsi la reine de France. Ce qui n’arrange pas les affaires du nouveau souverain qui veut un héritier mâle.

Selon les lois de l’époque, l’adultère n’est pas un motif suffisant de dissolution d’un mariage et seule une décision papale peut rompre ce lien. Mais, depuis la mort de Clément V, les cardinaux sont réunis en conclave à Avignon et ne parviennent pas à élire un successeur. Louis X est pressé, d’autant plus que Charles de Valois, frère de Philippe le Bel et donc son oncle, lui propose en mariage sa nièce, Clémence de Hongrie qu’il a fait venir de Naples. Et le temps passe, et toujours pas de pape élu ! Clémence de Hongrie est sur le point d’arriver en France. Louis X met alors en place un plan machiavélique pour assassiner la reine de France. Il donne ordre aux geôliers d’étrangler Marguerite. Ceci est une rumeur, car rien n’a pu être prouvé. C’est pourquoi on parle aujourd’hui de la légende de Marguerite étranglée dans sa cellule le 30 avril 1315. 

Même la mort de la reine au Château Gaillard est contestée, d’autant plus qu’il n’existe aucune preuve officielle de son enterrement et que de récentes fouilles archéologiques n’ont pas permis de révéler la tombe de Marguerite. Où se trouve la dépouille de la reine ?

Marguerite de Bourgogne serait inhumée à Vernon, dans la chapelle du couvent des Cordeliers. Cette hypothèse tient la route, d’autant plus que la logique voudrait qu’une reine, même en disgrâce, ait le droit d’être enterrée dans un couvent ou une abbaye. Mais alors, pourquoi son fantôme hanterait-il le château Gaillard ?

La sépulture de Marguerite ne se trouve pas à la forteresse Gaillard, n’a pas été encore mise à jour dans la chapelle du couvent des Cordeliers ou à proximité. D’où une autre hypothèse : le corps de la reine aurait été transféré dans le château de son enfance, à Couches, en Saône-et-Loire. Mais alors, son fantôme devrait hanter ce château et non celui de Gaillard !

Dans son ouvrage consacré au château de Couches, l’abbé Jean Berthollet écrit que Marguerite fut prise sous la protection de sa cousine Marie de Beaufremont, dame de couches et transférée au château de Couches, prisonnière libre et que Marguerite mourut en 1333 à l’âge de 43 ans.

On peut alors supposer que Louis X, devenu roi de France, a manigancé toute cette histoire. Il a fait croire au décès de son épouse afin de se libérer des liens du mariage et que donc, Marguerite était complice de cette supercherie.              Jean Berthollet avait trouvé des preuves de la mort de Marguerite à Couches dans les archives du diocèse d’Autun. Ce dernier est décédé brutalement d’une crise cardiaque sans jamais avoir pu confier ces preuves écrites à quelqu’un. D’ailleurs ces preuves n’ont jamais été retrouvées. On raconte même qu’un ami de la famille Cayot, les propriétaires actuels du château de Couches, serait lui aussi décédé d’une manière subite après s’être renseigné sur la légende de Marguerite. Il n’existe donc aucune preuve écrite sur le décès et l’enterrement de Marguerite et tous ceux qui les ont recherchées sont morts brutalement. Malédiction ? Je ne le pense pas. Je crois surtout qu’il s’agit d’un complot bien gardé et que quelqu’un ne veut pas qu’un lourd secret soit découvert.

D’ailleurs, je trouve bizarre que la famille Montaigu ait rebaptisé le château des Couches qui s’appelle aujourd’hui le château de Marguerite de Bourgogne. Pourquoi ? Peut-être parce que Marguerite y a passé son enfance. Ou peut-être parce que les Montaigu avaient la certitude que Marguerite était morte dans ce château.

Et si je me réfère à ce qui vient de se dire, la grande question est : pourquoi le fantôme de Marguerite hanterait-il le château Gaillard puisqu’elle n’y est pas morte ?

Des témoins, des chercheurs de fantômes affirment avoir vu le fantôme de Marguerite rôder sur les ruines de la forteresse Gaillard. Ils ont même collecté des preuves. Il y a des vidéos sur internet attestant de ces évènements paranormaux. Ces gens qui sont allés enquêter sur le lieu des vestiges de la forteresse médiévale de Gaillard affirment avoir entendu des cris d’agonies. Que doit-on penser de tout cela ?

Je répondrai à cette question par une phrase très simple : parfois une légende cache quelque chose d’encore plus légendaire. Je m’explique : je ne pense pas que le fantôme de Marguerite rôde à Gaillard. Je crois que cette ancienne reine de France repose en paix dans un tombeau, dans un lieu tenu secret. Je pense que toute cette légende s’est écrit autour d’une machination du roi Louis X qui aurait caché son épouse, fait croire à sa mort pour pouvoir épouser Clémence de Hongrie. Marguerite aurait donc coulé des jours heureux au château de Couches.

Mais alors, qui serait le fantôme qui hanterait le château Gaillard ? Je suppose que ce fantôme est une énième ruse d’un démon pour nous faire croire que les fantômes existent. Ou ce fantôme serait une âme damnée qui se fait passer pour Marguerite. Les démons et les damnés aiment se montrer tels que nous voulons qu’ils se montrent, c’est-à-dire en fantômes, en défunts, en proches récemment disparus… Et c’est exactement ce qu’il se passe au château de Gaillard. Toute la souffrance vécue durant les guerres successives, tous les morts… ont appelé un démon sur les lieux, qui s’est délecté en pervertissant des âmes et en retenant prisonnier des âmes saintes. Ceci pour vous montrer, chers lecteurs, qu’un fantôme cache souvent un démon, qu’un phénomène de hantise est souvent un acte démoniaque et qu’il n’est pas bon de jouer à l’apprenti chasseur de fantômes au risque d’y perdre la raison et son âme.

 

Marie d’Ange

 

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