Candido Amantini, exorciste à Rome

Candido Amantini était un prêtre italien de l’Église catholique, un Passioniste et surtout un exorciste célèbre, le mentor du père Gabriele Amorth. Son enseignement rayonna dans le monde entier. Beaucoup d’exorcistes le prirent comme modèle. Aujourd’hui béatifié et bientôt canonisé, Candido Amantini nous a laissé de nombreux témoignages de la présence du Diable. Il est important de parler de ce combattant du mal qui n’a jamais failli à sa tâche.

Biographie

Candido Amantini, de son vrai nom Eraldo Ulisse Amantini, est né le 31 janvier 1914 à Bagnolo, un hameau de Santa Fiora, Italie, d’un père forgeron et d’une mère au foyer.

Il a passé son enfance à Bagnolo où il fréquentait l’école primaire. Élève studieux et doué, il obtenait de bons résultats scolaires. Déjà petit, il ressentait le besoin de servir Dieu et a été un enfant de chœur très appliqué. Un jour, il rencontra des Passionistes venus prêcher à Bagnolo. Ces prêtres le subjuguèrent par leur foi en Dieu et il n’aura plus qu’une idée en tête : celle de rejoindre cet Ordre.

À douze ans, dès la fin de ses études primaires, il entre au petit séminaire noviciat des Passionistes à Nettuno (Rome). Quatre ans plus tard, on le transfère à la Maison-mère de la congrégation installée sur le Monte Argentario. Le 23 octobre 1929, il fait sa Prise d’Habit et prend le nom de Candido de l’Immaculée. Puis, il poursuit ses études de théologie et de philosophie à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin à Rome où il est ordonné prêtre le 13 mars 1937.

Dans un premier temps, le père Candido se dirige vers l’enseignement. En 1938, il enseigne l’Écriture sainte au séminaire de Tavernuzze. Il aime apprendre aux autres, il arrive à captiver ses élèves et est doué d’une grande connaissance en grec, en hébreux, en allemand. En 1941, il approfondit ses études sur les langues grecque, latine et hébraïque à l’institut biblique pontifical avant de devenir professeur d’Écriture sainte et de théologie morale. Pendant cette période, il rédige un ouvrage : « Le Mystère de Marie ». Cet ouvrage est consacré à la spiritualité mariale. Candido Amantini vouait une grande adoration pour Marie. Durant les années 1945 à 1947, il revient à Rome pour enseigner le séminaire aux Passionistes puis continue de s’occuper des jeunes prêtres au couvent des Passionistes de Rome.

De 1947 à 1960, le père Candido est chapelain à la Basilique Santi Giovanni e Paolo, église mère de l’Ordre passioniste.

En mai 1961, il tombe malade et doit être hospitalisé. Cet évènement changera radicalement sa vision de la vie. Lui qui se destinait à l’enseignement, ressent le désir d’aider les autres. Il se rapproche du père Alessandro Coletti, exorciste dans le diocèse d’Arezzo, auprès duquel il va s’initier à sa nouvelle mission d’exorciste. Il sera souvent en contact avec Padre Pio qui le guidera durant son apprentissage d’exorciste. Et même après sa mort, Padre Pio continuera à voir son protégé en songe ou apparaîtra à ses côtés lors des moments de doute. La même année, l’évêque de Rome le nomme exorciste pour le diocèse de Rome et la Cité du Vatican, exerçant son activité au sanctuaire de la Scala Santa, l’escalier du saint du prétoire de Pilate qui aurait été descendu par le Christ lors de la Passion. Celui-ci fut transporté à Rome, où l’on éleva un sanctuaire qui abrite les reliques de la Passion (et qui a donc un lien avec les Passionistes).

Padre Pio disait de lui qu’il était « vraiment un prêtre selon le Cœur de Dieu ». Ou encore, il disait aux fidèles qui se présentaient à lui et qui venaient de Rome : « Vous venez de Rome ? Qu’est ce que vous venez faire chez moi ? À la Scala Santa vous avez un saint ! Allez à lui ! » C’est vous dire combien Padre Pio avait du respect pour le père Amantini et combien il ressentait chez son ami des odeurs de sainteté.

De 1961 à sa mort en 1992, le père Candido Amantini officiera à la paroisse de la Scala de Santa dans le ministère de l’exorciste. Durant toute cette époque, il a montré un charisme certain à faire fuir le démon devant lui et une empathie extraordinaire pour les personnes qu’il recevait. Il comprenait les gens, savait les cerner, savait se mettre à leur place et les aider. Souvent, rien qu’avec des prières, il arrivait à délivrer des victimes du Malin. Le père Amantini était surtout recherché comme guide, comme maître par les autres prêtres qui voulaient devenir exorcistes.

La parole du père Amantini rassurait, calmait les esprits. Ce dernier avait pris l’habitude de se lever toutes les nuits pour aller à la chapelle et faire une heure d’adoration eucharistique. Il vouait à Marie un amour profond que l’on peut sentir dans son livre « Le mystère de Marie » publié en 1971.

Pendant longtemps, le père Candido fut le seul prêtre-exorciste de Rome. Et un grand nombre de personnes faisaient la queue pour recevoir ses conseils. Lorsqu’il officiait à la messe matinale, les fidèles affluaient à l’église pour boire ses paroles.

Père Candido était un homme humble. Il avait toujours une parole gentille sur les lèvres, toujours un sourire. Il était serein, calme, en toute circonstance et faisait preuve d’une grande patience durant les exorcismes.

Durant trente-six ans, le père Candido Amantini s’est totalement investi à son apostolat auprès des personnes dont le Mal gangrénait leur vie. Il recevait entre 60 à 80 personnes par jour. On disait qu’il était doté de dons divins, notamment celui de lire dans les cœurs et de percevoir si une personne avait besoin de lui ou d’un médecin.

En 1986, sur l’insistance de Mg Ugo Poletti, le père Gabriele Amorth a rejoint le père Candido pour sa formation d’exorciste. J’ai parlé du père Amorth lors d’un précédent article. Le père Candido Amantini lui a transmis tout son savoir, toute sa patience et a fait de lui un combattant du Malin de première ligne.

Au cours des dernières années de sa vie, le père Candido dut se rendre à l’hôpital souvent. Sa santé était fragile. Il respirait mal et son cœur était fatigué. Atteint d’une maladie très douloureuse, il fit un pèlerinage à Lourdes, ce qui lui permit d’accepter son affection et continua son apostolat jusqu’au jour de sa mort.

Il sentit la mort arriver, mais il resta serein jusqu’au bout. Il n’avait pas peur de la mort. Il pria pour rejoindre le Christ. Conscient, il reçut les derniers sacrements de son confesseur, le père Benigno et dans la nuit du 22 septembre 1992, en présence de plusieurs confrères et amis, dont le père Gabriele Amorth, il mourut, dans sa chambre du couvent du Sanctuaire Pontifical des Saintes-Marches, en chantant « Tu descendras des étoiles… » et en répétant « oh combien il vous coûte de nous avoir aimés » le jour de la fête de son saint patron (saint Candide).

 

 

La béatification et la canonisation du père Candido

Le 13 juillet 2012, le Vatican a ouvert officiellement une enquête diocésaine sur la vie, les vertus et la réputation de Candido Amantini en vue de sa béatification. Un tribunal composé d’ecclésiastiques a prêté serment pour réunir tous les éléments et témoignages prouvant la vie exemplaire du père Candido.

Enterré au cimetière de Verano à Rome, le corps du père Amantini a été exhumé le 21 mars 2012 pour être exposé à la vénération des fidèles dans la chapelle de la Croix située à l’intérieur du sanctuaire de la Scala Santa.

Voici la prière que l’on peut réciter en son honneur :

« L’amour de Dieu, nous vous remercions d’avoir donné à votre Église le Serviteur de Dieu, le père Candido Amantini, passioniste, et d’avoir fait de lui un puissant rédempteur de ta miséricorde. Il a été, à l’exemple du Christ, le médecin des âmes et des corps, faisant le bien et guérissant ceux qui étaient sous la puissance des ténèbres et du mal, a redonné la lumière et l’espoir aux cœurs désespérés et loin de toi ; à l’image de Jésus, le Bon Pasteur, il était un enseignant et un guide pour ceux qui venaient à lui dans le sacrement de la pénitence et la direction spirituelle. Se conformant au Christ Crucifié, il a offert ses souffrances et sa vie pour le bien de l’Église et de sa congrégation. Nous demandons que, par son intercession, accorde-nous, selon Ta volonté, les grâces que nous implorons (…) dans l’espoir qu’il sera bientôt compté parmi les bienheureux. »

Le père Candido a consacré toute sa vie aux autres. Il était humble et un puissant combattant du mal. Il avait reçu le charisme de repousser le démon devant lui. Sa foi était inébranlable. Il est mort à l’âge de 78 ans en nous laissant un témoignage fort de son amour pour Dieu.

 

 

Le témoignage du père Amorth

 

Le père Gabriele Amorth

 

Comme nous le savons, le père Candido avait initié le père Amorth dans l’apostolat de l’exorcisme. C’étaient deux grands hommes qui ont voué leur vie aux autres, en combattant le démon. Le père Amorth est aujourd’hui décédé, mais il nous a laissé de nombreux témoignages sur son mentor, sur celui qui avait été pendant 36 ans l’exorciste de l’État du Vatican et du diocèse de Rome, à la Scala de Santa.

Don Gabriele Amorth était son plus fidèle disciple. Certains le considéraient même comme son successeur, surtout lorsque, à la fin de sa vie, rongé par la maladie, le père Candido envoyait les démoniaques auprès du père Amorth. Ce dernier avait participé à la cérémonie d’ouverture de son procès en canonisation. Il a évoqué son souvenir dans une interview après la publication de son dernier ouvrage « Le Dernier Exorciste ». Dans cette interview, Don Gabriele Amorth se disait très heureux de l’ouverture de ce procès. Le père Candido était un homme de Dieu, un homme saint. Il était toujours serein, toujours souriant, jamais en colère. Il était quelqu’un de très connu à Rome et tout le monde parlait de lui.

Le père Amorth retiendra de son mentor cette extraordinaire faculté qu’il avait de cerner les personnes. Le père Candido était doté de charismes particuliers. Il lui suffisait de regarder une photographie pour déterminer si la personne avait besoin d’un exorcisme ou d’un traitement médical. Un jour, il avait montré au père Amorth trois photographies qu’on lui avait apportées. La première représentait un homme et il affirma qu’il n’avait besoin de rien. La deuxième photographie était le portrait d’une femme et il affirma qu’elle avait besoin d’un traitement médical, qu’elle était très malade et qu’il lui fallait un médecin. La troisième photographie était celle d’une jeune femme. Il affirma que cette personne avait besoin d’un exorciste. Et cela s’est avéré être exact !

Le père Amorth avait assisté le père Candido lors des séances d’exorcisme, et cela pendant 6 ans. Il disait que Satan avait peur de lui, il tremblait devant lui et fuyait, car le père Candido avait une grande foi et vivait dans la grâce de Dieu. Voici ce que nous dit le père Amorth pour nous aider à comprendre le travail du père Candido :

“ Je vais vous raconter une histoire très importante pour vous aider à comprendre une vérité. Vous devez savoir que, quand il y a un cas de possession diabolique, un dialogue s’instaure entre l’exorciste et le diable. Satan est un grand menteur, mais parfois le Seigneur l’oblige à dire la vérité. Une fois que le père Candido libérait une personne après de nombreux exorcismes, avec son ironie habituelle, il a dit au diable : “Va-t’en, le Seigneur a créé pour toi une petite place toute chaude, il t’a préparé une jolie petite demeure où tu ne souffriras pas du froid”. Mais, l’interrompant, le diable lui a lancé : “Tu ne comprends rien du tout”. Que voulait-il dire ? Quand le diable interrompt en disant quelque chose comme ça, c’est que Dieu lui a imposé de dire la vérité. Et cette fois-ci, c’était d’une importance extrême. Les fidèles me demandent souvent : “comment est-il possible que Dieu ait créé l’enfer, pourquoi a-t-il pensé à un lieu de souffrance ?”. À ce moment-là, le diable a répondu aux provocations du P. Candido en révélant une vérité importante sur l’Enfer : “Ce n’est pas Lui, Dieu, qui a créé l’Enfer. C’est nous ! Il n’y avait même pas pensé ! ». Donc, dans le plan de la création de Dieu, l’existence de l’Enfer n’avait pas été envisagée. Ce sont les démons qui l’ont créé ! Au cours des exorcismes, j’ai souvent demandé au diable : “Avez-vous créé l’Enfer ? ” Et sa réponse a toujours été la même : “Nous avons tous coopéré”.”

Ce témoignage, d’une importance capitale, montre que Dieu n’a pas créé l’enfer, mais ce sont les démons qui l’ont créé.

Le père Candido disait toujours qu’il fallait être un homme de foi et de prière, toujours demander l’intercession de la Très Sainte Vierge, rester humble pour être un bon exorciste, un exorciste capable de chasser le démon devant lui. L’exorcisme ne vaut rien si une personne de peu de foi le pratique et c’est Dieu toujours Dieu qui décide.

 

 

Il est bon parfois de parler du bien, de parler des hommes et des femmes qui ont fait le bien sur terre. Cest personnes, Dieu nous les donne pour modèles. Imitons-les, travaillons à notre foi, soyons charitables, recherchons la Vérité. Combien de personnes le père Candido Amantini a-t-il aidées ? Combien de personnes a-t-il sauvées des griffes du Malin ? Nous avons beaucoup à apprendre du père Candido Amantini. Que Dieu le bénisse.

 

 

Marie d’Ange

 

Pour aller plus loin

 

 

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4 commentaires sur “Candido Amantini, exorciste à Rome

  1. bonjour,
    je vous suis et c’est toujours un plaisir de vous lire vos précisions sont toujours claire et bien fournies,
    une fois de plus cet article a était super pleins de détails que je ne connaissait pas pourtant j’ai lu les livre de Gabriel Amorth mais j’ai bon…… j’ai pas était assez concentré certainement et comme d’hab grr.
    Merci beaucoup .

    1. Merci à vous de me suivre et de me lire. J’essaie toujours de bien me documenter avant de publier un article, de me renseigner au maximum pour éviter d’écrire des choses fausses.
      Amicalement,
      Marie d’Ange

  2. […] de sa lutte contre le Mal Absolu. Celui qui fut initié à la pratique de l’exorcisme par Candido Amantini (voir l’article qui lui est consacré) a voulu lever le voile sur cette pratique afin de faire […]

  3. […] peut-être de la Vierge Marie, il délaissa la revue et l’ordre des Paolini pour aller aider Dom Candido Amantini, passionniste et exorciste du diocèse de Rome. Dom Candido fut son maître. Fort de son […]

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