Béhémot, le démon des excès alimentaires

 

Illustration dans le “Dictionnaire Infernal” de Collin de Plancy.

 

Ce démon est cité dans le Livre de Job : « Mais regarde donc Béhémot, ma créature, tout comme toi ! Il se nourrit d’herbe, comme le bœuf. Vois, sa force réside dans ses reins, sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses s’entrelacent. Ses os sont des tubes d’airain, sa carcasse, comme du fer forgé. C’est lui la première des œuvres de Dieu. Son Auteur le menaça de l’épée, lui interdit la région des montagnes et toutes les bêtes sauvages qui s’y ébattent. Sous les lotus, il est couché, il se cache dans les roseaux des marécages. Le couvert des lotus lui sert d’ombrage et les saules du torrent le protègent. Si le fleuve se déchaîne, il ne s’émeut pas ; un Jourdain lui jaillirait jusqu’à la gueule sans qu’il bronche. Qui donc le saisira par les yeux, lui percera le nez avec des pieux ? » (Job 40:15-24)

 

Dans la tradition hébraïque, Béhémot est donc un bœuf immense qui dévora toute la végétation terrestre, au point que Dieu tuât sa femelle pour qu’une telle race ne puisse se reproduire. Il est l’animal le plus puissant et le plus grand de la Création. Métaphoriquement, en langue française, le terme désigne un animal de très grande taille.

Béhémot est une créature présente dans la tradition écrite et orale des trois principales religions : christianisme, judaïsme et l’islam.

Dans la tradition chrétienne, le béhémot est décrit dans le livre de Job comme une bête robuste et indomptable. Dans le livre d’Hénoch, le béhémot est dépeint comme une bête mâle, terrestre et le compagnon du léviathan, qui est dépeint comme une bête femelle et aquatique. L’apocalypse d’Esdras mentionne que le béhémot et le léviathan ont été créés simultanément par Dieu. Le premier règne sur terre tandis que le second se vit attribuer les milieux aquatiques.

Dans la tradition hébraïque, le béhémot fait partie de la triade des monstres primordiaux, avec léviathan et ziz. Personne ne peut tuer le béhémot, seul le Créateur en a le pouvoir. À la fin des temps, le béhémot et le léviathan vont se battre et s’entre-tuer ; leur viande sera servie au banquet des justes. Le béhémot et le léviathan ont donc été mis en réserve pour servir de nourriture aux survivants de la fin du monde.

En démonologie, Béhémot est un puissant démon, Sommelier et Grand Échanson de l’Empire infernal. Ce démon apparaît dans l’affaire des possédées de Loudun, lors du procès d’Urbain Grandier qui affirma que Béhémot n’est pas une créature terrestre, mais bien un démon.

Ce démon préside à tous les plaisirs de la table et pousse à la gourmandise, aux excès alimentaires, à l’alcoolisme et à l’ivrognerie. Collin de Plancy, dans son “Dictionnaire Infernal” cite ce démon et le dépeint comme un mastodonte caractérisé par sa gourmandise et lui donne le titre d’échanson des Enfers. Sa grande taille suppose en effet un appétit conséquent et un vif intérêt pour la nourriture. Il ajoute que Béhémot est un démon stupide et lourd, chef des démons qui frétillent de la queue. D’ailleurs, la gravure qui en est faite dans cet ouvrage dépeint le démon comme un éléphant bedonnant se tenant sur deux jambes.

Béhémot est aussi le démon du péché capital de gourmandise.

Les sorciers invoquent ce démon pour écarter un mari ou une femme, un amant ou une maîtresse gênants, ainsi que pour un retour d’affection. Il est surtout invoqué pour écarter un rival auquel il va s’accrocher et pousser au suicide.

Béhémot est souvent représenté sous la forme d’un énorme éléphant au ventre bedonnant, dressé sus ses pattes arrières. Lorsqu’il apparaît, il prend la forme d’une belle jeune femme à tête d’éléphant (et non de bœuf ?), couverte de bijoux et pierres précieuses, vêtue de pourpre et d’écarlate, tenant une coupe à la main gauche. Béhémot peut aussi apparaître chevauchant une hydre rouge à 7 têtes et 10 cornes ou encore sous la forme de n’importe quel animal, avec une préférence pour le bœuf.

 

À prier : saint Mathias, saint Valentin, sainte Catherine, saint Benoît, Vénérable Alfred Pampalon.

 

Marie d’Ange

 

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2 commentaires sur “Béhémot, le démon des excès alimentaires

  1. […] Béhémot : démon stupide et lourd. Ses domaines sont la gourmandise et les plaisirs du ventre, c’est pourquoi que certains l’assimilent au péché de gourmandise. Or, c’est Belzébuth qui préside à ce péché, car Béhémot est trop stupide. Certains croient que Béhémot n’est autre que le Pharaon d’Égypte qui persécuta les Hébreux. Béhémot prend l’apparence de toutes sortes d’animaux. Il apparaît dans l’histoire d’Urbain Grandier. […]

  2. […] Béhémot est le démon du péché capital de gourmandise. Ce démon préside à tous les plaisirs de la table et pousse ses victimes à la gourmandise, aux excès alimentaires, à l’alcoolisme et à l’ivrognerie. (Lire l’article complet) […]

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